Annuler ou abandonner un cours?

Par Marie-Charlette Mfera

Je veux partager avec vous une situation qui m’est arrivée dernièrement et qui m’a fait réfléchir. Avant ce moment, je ne m’étais jamais posée certaines de ces questions, mais comme on dit, il suffit de vivre quelque chose pour obtenir une nouvelle perspective. Ne vous en faites pas, je ne vais pas garder le suspens plus longtemps ; la thématique qui a attiré mon attention est la date limite qu’on a pour annuler un cours. 

Dans le calendrier de l’Université, il est possible de voir deux termes qui veulent dire pratiquement la même chose, mais qui restent différents. On peut remarquer qu’il y a une date pour annuler et modifier un cours et une autre pour l’abandonner avec un astérisque à côté (ce symbole est très important, je tiens à le souligner).  

Grâce à cet astérisque, il est possible de comprendre que lorsqu’on abandonne un cours, c’est parce qu’on est conscient qu’on va enlever ce cours de notre horaire, que dans notre relevé scolaire ce cours va avoir une mention d’abandon et qu’on sera quand même responsable de payer le prix du cours en totalité. 

Jusqu’à présent, vous me suivez? Parfait, on continue! Je suis d’accord avec le fait que l’Université de Montréal applique dur comme fer certains de ses règlements ; sans eux il y aurait pas mal de chaos, mais je me questionne sur le temps qui nous est accordé pour procéder à l’annulation d’un cours. 

Prenons-en exemple ce trimestre, il a commencé le 3 septembre, cependant durant cette semaine ce ne sont pas de vrais cours qui ont été donnés. Je veux dire, la première semaine, les professeurs parlent du plan de cours et du déroulement des séances à venir. C’est vraiment à partir de la deuxième semaine qu’on plonge dans la matière et encore là j’ai l’impression que les étudiants reprennent tranquillement l’habitude d’être en classe après les vacances d’été. Ensuite arrive la semaine de délibération où on doit faire notre choix, à savoir si OUI ou NON on reste dans ce cours. Est-ce que je suis seule à avoir tout juste eu le temps de cligner des yeux, et « boum! », me retrouver à prendre cette décision?

Si vous n’avez jamais eu à annuler un cours, peut être que la date d’annulation des cours vous rend indifférent. Peut-être que si vous avez annulé votre cours dans la première semaine, si vous, vous vous êtes vite rendu compte que la matière ne vous intéressait pas ou que le style d’enseignement du professeur ne vous convenait pas, vous n’allez pas comprendre ce dilemme. En revanche, qu'advient-il à l’étudiant qui a trouvé la matière intéressante, qui a de la difficulté à comprendre le professeur, mais qui persévère, malgré tout, durant les premières semaines en posant des questions au professeur et en faisant ses lectures chaque semaine, dans le but, bien sûr, de comprendre le cours? N’a-t-il pas le droit d’épuiser toutes ses ressources avant de soulever son drapeau blanc, sans être pénalisé? 

Personnellement, je crois que le délai de trois semaines pour pouvoir annuler son cours sans payer les charges de celui-ci est peu. Je comprends que certaines personnes me diront l’argument suivant : « si tu annules le cours plus tôt, un autre étudiant peut avoir la chance de s’inscrire, et si tu annules après trois semaines, tu devrais payer la place que tu as occupé ». Pour répondre à cet argument, j’aimerais qu’on se place dans la mise en contexte. Je me dis que même si un étudiant annule son cours à la troisième semaine, il serait intéressant de connaître la fréquence à laquelle d’autres étudiants s’inscrivent à ce cours, en sachant qu’ils en ont déjà manqué deux autres qui seront matière à l’examen. Je ne vais pas vous mentir, je n’ai pas les statistiques, mais je pense que c’est assez rare. 

Honnêtement, je suis d’accord qu’après un certain temps il faille payer des frais d’annulation, mais pas le prix d’un cours au complet! La plupart de nous (les étudiants) n’avons pas un extra 300 $ à jeter par la fenêtre. À la suite du présent règlement de l’Université, je n’ai pas l’impression que ce système d’éducation est ajusté pour le besoin de l’étudiant, mais plutôt pour le système économique de l’Université. Je pense qu’il est important que l’Université encourage l’étudiant à réussir sa session, sans lui mettre de pression plus que nécessaire.

Qu’en dites-vous? Pensez-vous que trois semaines, c’est assez pour pouvoir annuler un cours, sans les frais supplémentaires? Est-ce qu’à la suite d’un abandon de cours on devrait payer le prix total de celui-ci, et ce, même si on en verra jamais la fin? 

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