La mode cyclique: un désastre du conformisme?

Avec l’arrivée des médias sociaux qui nous fournissent de l’information accessible
constamment, on se sent souvent submergés. Par exemple, dans le domaine de la mode, il y a un constant aspect de renouvèlement. Le cycle de la mode est un cycle qui semble tourner de plus en plus rapidement, faisant de la mode un outil souvent utilisé comme vecteur de consommation de masse: on essaie de convaincre les gens d’acheter des vêtements dont ils n’ont pas besoin. 


Les magasins de vêtements de fast fashion, qui sont des compagnies dont la production est
si rapide que de nouvelles collections se créent à chaque mois, ont des effets désastreux sur
l’environnement et sur les droits de la personne, puisqu’on tente toujours de couper le coût de production pour maximiser les profits. Ces magasins physiques combinés avec l’émergence de nouveaux magasins de fast fashion en ligne ont un fonctionnement rapide qui produit des
vêtements suivant la mode du moment, faisant en sorte que toutes les nouvelles modes nous
semblent à portée de main. Les réseaux sociaux y participent grandement et tentent de nous
convaincre d’acheter du « nouveau », alors que souvent, il ne s’agit que des tendances du passé qui ont été recyclées. Rien n’est donc une réelle innovation, et la mode avance trop rapidement pour la majorité, qui ne peut pas se permettre d’acheter de nouveaux vêtements à chaque cycle qui émerge. Pourtant, l’influence sociale nous donne tout de même l’envie de participer aux modes. 

Cependant, notre génération semble vouloir se faire reconnaitre pour son individualité
et originalité, alors qu’en parallèle, le cycle avance tellement rapidement que tout semble
trend en même temps. D’un côté, on veut participer à la mode, et de l’autre, se démarquer.
La popularisation du thrifting, elle, nous montre une opposition directe au système de
mode cyclique qui encourage une économie qui place les profits au-dessus de tout. Ce
n’est peut-être pas une intention directe, mais en adoptant des modes d’achat qui viennent de seconde main, on arrive peu à peu à changer le marché d’achat.
 On voit des styles qui sont de plus en plus uniques et diversifiés malgré les tendances qui nous sont imposées, le tout amenant à une consommation plus durable. Bien sûr, ce n’est toujours pas la majorité qui adhère à l’achat de seconde main, mais le marché de deuxième main est estimé à croître de 18% d’ici 2024.


​Bien que les sous-cultures dans le monde de la mode aient toujours existé, elles semblent
avoir gagné une importance énorme avec la pandémie. Le style personnel s’est de plus en plus développé. Il faut pourtant mentionner comment certaines personnes privilégiées, qui profite du système d’injustices sociales dirigé vers les personnes pauvres, de couleurs, et queer, prennent de l’espace dans des sous-cultures qui ont été créées pour ces groupes marginalisés. On semble oublier les origines de plusieurs styles et leur objectif, qui est de se différencier, les rendant plus génériques et susceptibles d’attirer le public général. Cela nous ramène aux compagnies de fast fashion qui utilisent ces nouvelles modes « diluées » pour générer des profits: Est-il donc possible pour notre génération, qui valorise l’individualité, de changer le monde de la mode en rejetant le conformisme que demande la mode cyclique?

Aminata Sall

Sources


Bateman Kristen. (2021). The TikTok Subcultures Shaping Fashion Right Now. Dans W
Magazine
. https://www.wmagazine.com/fashion/tiktok-fashion-trends-subcultures-goths


Chambon, M. Dambrun, M. Conformisme (psychologie). Dans Encyclopædia
Universalis
https://www.universalis.fr/encyclopedie/conformisme-psychologie/


Hoffower, H. (2021). Gen Z's shopping habits are shaping the future of fashion: online thrifting. Dans Buisiness Insider. https://www.businessinsider.com/gen-z-driving-online-resale-secondhand-clothes-thrifting-poshmark-depop-2021-4


Le, Mina. (2022). explaining the gen z maximalism trend. Dans Youtube.
https://youtu.be/wmTXqRf5V-


Tallepied, V. (2011). Logique de mode : une approche intégrée des cycles courts de la
consommation. Dans : Guillaume Erner éd., La mode des tendances (pp. 33-47). Paris cedex 14: Presses Universitaires de France. https://doi.org/10.3917/puf.erne.2011.01.0033