De biologiste à journaliste : une entrevue avec Isabelle Montpetit

Nombreux sont ceux au département de communication qui se posent des questions sur l’avenir du journalisme. Pour m’informer moi-même sur la question et pour mieux connaître quelqu’un travaillant dans le métier, je suis donc allée à la rencontre de la journaliste Isabelle Montpetit jeudi dernier à la maison de Radio-Canada.

Loin d’avoir un parcours typique, Isabelle entreprend au départ des études en biologie. Mais, après avoir effectué de la recherche en laboratoire, elle se rend vite compte que ce milieu ne bouge pas assez pour elle… Elle se penche donc du côté de la vulgarisation scientifique. En commençant par animer un bulletin d’association, puis en devenant rédactrice en chef des Débrouillards, elle se retrouve enfin dans un monde beaucoup plus vivant et en mouvement. Elle finit aussi par écrire pour Québec Science.

Le regard allumé d'Isabelle

Le regard allumé d'Isabelle

Plus tard, c’est par le biais de l’émission Découverte qu’elle fait son entrée à Radio-Canada. Elle accède par la suite à la salle des nouvelles de la division Web. Maintenant, elle est chef de pupitre. Elle s’occupe de diriger des journalistes qui travaillent dans cette section de la machine médiatique de Radio-Canada et de réviser les textes avant leur publication.

Il est évident que cette tâche est très dynamique du fait que les nouvelles entrent à toute heure du jour et de la nuit. Le médium avec lequel elle travaille l’est aussi. Elle me dit d’ailleurs que pour avoir longtemps travaillé dans le domaine, le Web est en train de tout bouleverser. Effectivement. Un article peut être mis à jour à n’importe quel moment. Cela apporte un dynamisme qui n’est pas présent dans les écrits imprimés. De même, l’ajout de supports vidéo, audio et même d’hyperliens ajoute une nouvelle dimension à ce partage d’informations.

Isabelle me fait part des modifications dont elle a pu témoigner. Elle me dit avoir fait partie de l’équipe qui a mis au jour un des premiers articles dans Québec Science au sujet de l’arrivée d’Internet dans notre province. Elle travaille donc dans le domaine depuis déjà un bon moment…

Toutefois, ces modifications n’ont pas que de bons côtés. En fait, le plus gros défi des prochaines années dans le domaine des communications de l’information sera selon elle le financement. Afin d’obtenir du financement, il est important que les articles publiés se démarquent et puissent rejoindre un grand public. Toutefois, ce ne sont pas toujours les médias les plus fiables qui reçoivent le plus d’attention.

La solution serait selon elle de faire de la sensibilisation à propos de la fiabilité des sources d’information en ligne. Que ce soit dans les écoles ou par le biais d’habitudes parentales que les enfants adopteront par la suite, il est important de promouvoir la valeur des médias.

Pour ce qui est du métier de journaliste, il faut être assez flexible et détenir une incroyable curiosité, puisqu’on y apprend tous les jours. À cause de l’actualité, mais aussi dans les tâches quotidiennes. Elle encourage tout de même ceux qui s’intéressent à son métier de s’y essayer même si les situations professionnelles peuvent rester précaires pour un moment.

 « Nous avons besoin de jeunes ».