Quelles sont réellement les vraies représentations?

Disney, étant l’une des plus grandes corporations du monde des médias, est souvent au centre de diverses controverses. Certaines questions se posent sur le fonctionnement de la corporation quant aux décisions sur le marché, aux pratiques de la compagnie ou bien aux exécutifs eux-mêmes.

D’autres critiques sont plutôt axées sur le contenu produit par Disney lui-même. Beaucoup de ces critiques portent sur le manque de représentations de minorités ethniques, culturelles ou sexuelles. Plusieurs soulèvent aussi la mauvaise représentation de ces groupes qui provient des stéréotypes associés aux membres de communautés marginalisées. Une des plus récentes controverses à laquelle Disney a fait face est le financement d’un projet de loi anti LGBTQ+ par les hauts placés de la compagnie. On questionne donc les valeurs de Disney puisqu’en même temps de supporter ce type de projet, la corporation est en cours d’introduire de nouveaux personnages dits issus de la diversité et qui représentent différentes communautés dans leurs émissions et films.

On associe souvent le terme de “fausse représentation”, qui indique une représentation qui semble exister uniquement pour remplir le quota de diversité, avec l’arrivée de nouveaux personnages montrant une plus grande variété au sein du média. Bien que ce genre de représentation existe et que certaines productions utilisent des personnages sous-représentés pour gagner des “points de diversité”, il faudrait tout de même tourner la conversation vers le manque de représentation et l’impact de celle-ci sur les personnes faisant partie de ces groupes spécifiques. Dire que chaque personnage de couleur, queer, neurodivergente ou à mobilité réduite existe seulement pour créer des profits à la compagnie par moyen de quotas de diversité renforce l’idée que les personnes de différents groupes marginalisés ne méritent pas leur place dans les médias.

En réponse à cela, certaines audiences prennent l’approche de se révolter contre toutes représentations de diversité dans les médias de masse. Pourtant, on devrait célébrer la mise à l’avant d’histoires qui ont trop souvent été mises de côté sous excuse d’intolérance et non boycotter des films qui racontent des histoires importantes et laissent communiquer les problèmes auxquels font face les personnes marginalisées. Il faut demander à avoir des représentations réalistes qui ne tournent pas autour de stéréotypes, plutôt que de remettre en question le mérite même de cette représentation. Les personnes de couleurs peuvent prendre de l’espace dans les médias, et on doit donner des voix à ces personnages afin de comprendre leurs identités et leurs luttes face aux problèmes systémiques. Mettre l’accent sur les personnages de ces groupes minoritaires permet aussi aux personnes de ces groupes de faire partie d’un collectif qui transcende l’individu. Il existe un sentiment d’appartenance qui a un grand impact sur les personnes lorsqu’on consomme un média qui nous représente; on a ainsi une représentation à laquelle s’associer. 

Cependant, Disney semble simplement mettre des personnes de couleurs dans des live actions de films ayant déjà joué au grand écran, ce qui ne donne pas d’espace pour de nouvelles histoires qui existent par elles-mêmes et qui utilisent leurs propres contenus et sujets issus de la diversité. Il faudrait laisser la place à des histoires originales qui peuvent exister sans aucun stéréotype et avec un effort conscient de souligner les récits des personnes sous-représentées dans les médias. 

 Aminata Sall

Sources

https://nortenews.org/1399/opinion/why-does-poc-representation-matter/

https://wou.edu/westernhowl/the-disney-companys-recent-controversy/