Quelles sont réellement les vraies représentations?

Disney, étant l’une des plus grandes corporations du monde des médias, est souvent au centre de diverses controverses. Certaines questions se posent sur le fonctionnement de la corporation quant aux décisions sur le marché, aux pratiques de la compagnie ou bien aux exécutifs eux-mêmes.

D’autres critiques sont plutôt axées sur le contenu produit par Disney lui-même. Beaucoup de ces critiques portent sur le manque de représentations de minorités ethniques, culturelles ou sexuelles. Plusieurs soulèvent aussi la mauvaise représentation de ces groupes qui provient des stéréotypes associés aux membres de communautés marginalisées. Une des plus récentes controverses à laquelle Disney a fait face est le financement d’un projet de loi anti LGBTQ+ par les hauts placés de la compagnie. On questionne donc les valeurs de Disney puisqu’en même temps de supporter ce type de projet, la corporation est en cours d’introduire de nouveaux personnages dits issus de la diversité et qui représentent différentes communautés dans leurs émissions et films.

On associe souvent le terme de “fausse représentation”, qui indique une représentation qui semble exister uniquement pour remplir le quota de diversité, avec l’arrivée de nouveaux personnages montrant une plus grande variété au sein du média. Bien que ce genre de représentation existe et que certaines productions utilisent des personnages sous-représentés pour gagner des “points de diversité”, il faudrait tout de même tourner la conversation vers le manque de représentation et l’impact de celle-ci sur les personnes faisant partie de ces groupes spécifiques. Dire que chaque personnage de couleur, queer, neurodivergente ou à mobilité réduite existe seulement pour créer des profits à la compagnie par moyen de quotas de diversité renforce l’idée que les personnes de différents groupes marginalisés ne méritent pas leur place dans les médias.

En réponse à cela, certaines audiences prennent l’approche de se révolter contre toutes représentations de diversité dans les médias de masse. Pourtant, on devrait célébrer la mise à l’avant d’histoires qui ont trop souvent été mises de côté sous excuse d’intolérance et non boycotter des films qui racontent des histoires importantes et laissent communiquer les problèmes auxquels font face les personnes marginalisées. Il faut demander à avoir des représentations réalistes qui ne tournent pas autour de stéréotypes, plutôt que de remettre en question le mérite même de cette représentation. Les personnes de couleurs peuvent prendre de l’espace dans les médias, et on doit donner des voix à ces personnages afin de comprendre leurs identités et leurs luttes face aux problèmes systémiques. Mettre l’accent sur les personnages de ces groupes minoritaires permet aussi aux personnes de ces groupes de faire partie d’un collectif qui transcende l’individu. Il existe un sentiment d’appartenance qui a un grand impact sur les personnes lorsqu’on consomme un média qui nous représente; on a ainsi une représentation à laquelle s’associer. 

Cependant, Disney semble simplement mettre des personnes de couleurs dans des live actions de films ayant déjà joué au grand écran, ce qui ne donne pas d’espace pour de nouvelles histoires qui existent par elles-mêmes et qui utilisent leurs propres contenus et sujets issus de la diversité. Il faudrait laisser la place à des histoires originales qui peuvent exister sans aucun stéréotype et avec un effort conscient de souligner les récits des personnes sous-représentées dans les médias. 

 Aminata Sall

Sources

https://nortenews.org/1399/opinion/why-does-poc-representation-matter/

https://wou.edu/westernhowl/the-disney-companys-recent-controversy/

L’heure du bilan : des confidences d’une finissante

C’est déjà la fin de mon parcours universitaire. En écrivant ces lignes, je suis envahie par une nostalgie profonde qui me ramène aux plus belles expériences, mais qui me projette en même temps vers l’incertitude de la vie des « vrais adultes ».  Je vois un chapitre important qui se termine et un autre tout aussi important qui commence.

À l’heure du bilan, j’avais envie de me livrer à cette nostalgie qui me traverse à la fin de chaque chapitre de la vie. Mes années universitaires ont été pour moi des années précieuses d’épanouissement personnel et de découverte. Tout de suite arrivée sur le campus, en 2017, je me rappelle vouloir hâtivement m’intégrer aux activités de l’université et de ma faculté. Je voulais participer, connaître, découvrir et devenir. Pour moi, avoir un chandail de l’UdeM était incontournable, car ça représentait le fait d’appartenir à un monde rempli d’opportunités et d’idées extraordinaires. Tous les savoirs concentrés en un seul lieu. À l’époque, ça me dépassait.

Un peu intense tu dis ? Eh bien, c’est cette envie d’appartenir et de devenir qui a rendu mes années universitaires mémorables.

D’abord par mon implication étudiante au sein de mon association et au sein d’autres rassemblements sur le campus. Certes, le fait de s’engager vient avec une part importante de responsabilités, mais il vient aussi avec de belles rencontres, la possibilité de vraiment faire une différence et surtout une bonne dose de fierté personnelle.

Ensuite, par mes expériences en stage. Même s’ils sont facultatifs, on ne regrette jamais d’intégrer un stage à notre parcours. C’est à travers mon stage que j’ai pu me découvrir professionnellement et m’assurer que le parcours que je choisissais correspondait vraiment à mes aspirations de vie.

Enfin, l’échange étudiant était de loin la meilleure expérience de mon parcours. Pour moi, il n’y a pas meilleur moyen de devenir que de se déraciner, car dans la vulnérabilité on devient plus forts, dans la distance on se rapproche autrement et dans la solitude on retrouve soi et les autres. Étudier à l’étranger ouvre des portes, mais aussi notre vision du monde. La grandeur d’une telle expérience est inexplicable. Il faut la vivre pour comprendre.

Maintenant, c’est la fin de mon parcours universitaire. Tout ça est derrière moi, mais aussi en moi. Ces expériences font maintenant partie de qui je suis. Je m’apprête à devenir autrement à travers un autre chapitre. En écrivant ces lignes, je suis envahie par la peur de l’incertain. Mais, comme l’a dit si bien Victor Hugo, « le bonheur est parfois dans l’inconnu ».

Je suis bien consciente que l’inconnu peut sembler effrayant, mais il est bien moins effrayant que le fait de regretter de ne pas avoir essayé de nouvelles choses. C’est pourquoi je dis : c’est à toi de jouer, jeune universitaire. Que ton aventure à l’Université de Montréal soit aussi épanouissante que la mienne. Participe, engage-toi, fais un stage, découvre, exprime-toi et plonge dans l’inconnu. Je te souhaite de devenir la meilleure version de toi-même et de profiter à fond de ta vie étudiante, qui passe en un clin d’œil.

Thabata Schultz

Au cœur de la Franc Maçonnerie

Des hommes dont les noms ne vous sont pas inconnus : Alexandre Dumas, Léon Tolstoï, Isaac Newton ; femmes aussi ; comme Maria Deraisme, voltairienne, grande oratrice. Tous ont fait partie de la célèbre organisation de la Franc Maçonnerie.

Création de la Franc Maçonnerie

La Franc Maçonnerie naît à Londres en 1717. Cinq années après sa création est publiée la constitution d’Anderson, texte fondateur affirmant que l’essence de la Franc Maçonnerie est la recherche de la vérité et l’étude morale. Cette aventure humaine est issue du courant Humaniste du XVIème siècle ainsi que celui des Lumières du XVIIIème siècle.

En France, cette organisation voit le jour quelques années après celle des britanniques. La plus grande loge de France, le Grand Orient de France fut érigé en 1773.

Les traditions sont bien différentes entre les britanniques et les français. En effet, en Angleterre, les références à Dieu sont obligatoires dans la Franc Maçonnerie. En outre, les femmes et les sujets sociétaux n’y sont pas représentés. La France, quant à elle, accepte plusieurs religions ainsi que les personnes athées. En son sein, les discussions se font autour de thèmes symboliques mais également sociétaux. De plus, le pays est doté d’obédiences masculines, féminines et mixtes. La France compte environ une quarantaine d’obédience.

Pour comprendre les termes :

Une loge maçonnique représente le groupe de francs-maçons au niveau local. Une obédience maçonnique illustre l’ensemble des loges maçonniques.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le Maréchal Pétain dissout les loges et interdit la Franc Maçonnerie. Des persécutions, des déportations et le vol des archives par les allemands ont lieux. Il y a entre 2 millions et 4 millions de francs-maçons contre 7 millions après 1945.

L’extrême droite n’est pas acceptée dans cette organisation car elle ne respecte pas le droit humaniste et les valeurs de la Franc Maçonnerie, selon cette dernière.

Symbole de la Franc Maçonnerie

Crédit photo: National Geographic

Fonctionnement de la Franc Maçonnerie

Les séances prennent place dans des temples spécifiques comme le temple de GLUA en Angleterre et le temple Lafayette en France. L’ordre de la Franc Maçonnerie est constitué de différents grades : apprentis, compagnons et maîtres. Pendant 2 ans, l’apprenti ne doit pas parler, mais seulement écouter.

Le président est appelé « vénérable maître » et ne peut être élu que trois fois. Lors des séances, on trouve deux surveillants qui encadrent les travaux des compagnons.

Personne ne peut prendre la parole, on la demande en ne s’adressant qu’au vénérable maitre. De ce fait, il n’y a pas d’affrontement entre les membres.

Construction d’une séance au sein de la Franc Maçonnerie :

1.    Entrée des participants avec un mot de passe pour entrer

2.    Rituel d’ouverture

3.    Validation

4.    Planche : travail préparé par l’un des membres de l’atelier sur un thème donné ou proposé. Ce dernier doit ensuite la présentée pendant 20 à 50 minutes. L’objectif est de poser des pistes sur lesquelles le groupe pourra travailler.

5.    Discussion

6.    Rituel de fermeture

7.    Sortie des participants

Il existe d’autres travaux en dehors des travaux ordinaires. En effet, on peut citer le passage sous le bandeau pour les candidats à l’organisation. Ils sont reçus par le vénérable maitre qui déclenchent 3 enquêtes avec 3 thématiques dont le candidat devra parler pendant 2 heures. Ce dernier a les yeux bandés pour ne se concentrer que sur ses dires mais également pour éviter que des personnes infiltrées ou mal intentionnées ne puissent voir le visages des membres.

Lors des séances, il y a des tenues spécifiques à respecter. Les apprentis et les compagnons ont des blouses blanches. Les maitres ont une blouse de couleur selon le rite sur lequel ils travaillent. Ils arborent également aussi une écharpe.

Finalement, on ne peut entrer en Franc Maçonnerie qu’à partir de 18 ans.

Les Francs-Maçons au Québec

La Grande Loge du Québec a été fondée en 1869. Elle est la plus ancienne obédience maçonnique du Québec. 18 loges travaillent principalement en français mais toutes sont devenues bilingues en 2014 même si la majorité continue de travailler en anglais.

Le nombre de francs-maçons au Québec a chuté, dû à des difficultés administratives. Chaque membre doit payer entre 150 $ et 500 $ par an. Cette somme est versée à des associations caritatives mais permet également de payer les loyers et l’administration des temples. Donc, moins il y a de membres, moins il y a d’argent pour les loges.

Crédit photo: Grand Québec 

En raison de leur nature secrète et de leurs rituels, les Francs-Maçons ont souvent suscité la méfiance des autorités et de la population. Que ce soit en France, en Angleterre ou encore au Québec et au Canada, les Francs-Maçons étaient et restent donc stigmatisés.

La Franc Maçonnerie : autour d’un débat entre société de réflexion et secte dangereuse

Même si ce n’est plus une société secrète, certains cérémoniaux demeurent secrets. Depuis presque trois siècles, la Franc Maçonnerie utilise des symboles et des rituels qui n'ont presque pas été modifiés depuis leurs création. Certains d'entre eux ont une origine très lointaine et floue, et deviennent le sujet de fantaisies.

Alors que d'un côté les francs-maçons revendiquent leur santé d'esprit et leur sens critique, ces pratiques irrationnelles ne correspondent pas à l’esprit cartésien et progressiste qu’ils défendent. Il en est de même du rite initiatique et du cérémonial.

On peut se questionner sur l'utilité de ce symbolisme et de ces rites maçonniques qui contribuent à la décrédibilisation et la méfiance de l’organisation de nos jours.

De plus, vous avez sans doute tous entendu des rumeurs sur la loyauté franc-maçonne qui se substitue parfois au droit national. Cela pose un problème éthique. Le franc-maçon jure serment de ne pas dévoiler ses secrets. Même s'ils sont aujourd'hui documentés, d'un point de vue éthique, les membres de cette société ne peuvent rien divulguer.

La Franc Maçonnerie n’est plus perçue aujourd’hui comme une société secrète car elle revendique ses objets de réflexions et publie des livres à ce sujet. Cependant, le caractère irrationnel et mystique de leurs cérémonies, de leurs tenues et de leurs rites crée un fossé avec nos sociétés contemporaines.

Clara Perret

Sources

https://www.youtube.com/watch?v=XCCVFNa_pZE

https://freimaurerei.ch/fr/le-rite-et-le-sacre-dans-lordre-maconnique/

https://www.lexpress.fr/societe/ce-que-cachent-les-francs-macons_484850.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_Loge_du_Qu%C3%A9bec#Fonctionnement

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1878245/francs-macons-maconnerie-organisation-loge-recrutement

https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/le-15-18/segments/chronique/194521/histoire-franc-maconnerie-conspiration-conspirationnisme-montreal

https://isabelle-kevorkian.over-blog.com/2016/07/3-minutes-pour-comprendre-la-franc-maconnerie.html

http://www.astrosurf.com/luxorion/franc-maconnerie3.htm

Témoignage de Pierre Gandonnière (Franc Maçon)

ComMédia - Édition de mars

Bonjour à nos lecteur.e.s!

L’équipe du journal vous souhaite un beau début de printemps, qui annonce l’arrivée imminente du beau temps (et de la fin de session, mais n’y pensons pas). L’équipe du journal vous a concocté une édition de mars toute fraiche et remplie d’articles qui sont de vraies pépites; allez y jeter un coup d’œil quand vous aurez un instant, que ce soit dans les transports en commun ou dans le confort de chez vous.

On vous souhaite une lecture des plus palpitantes, et de ne pas lâcher, on va y arriver à la fin de la session!

Sarah-Maude, rédactrice en chef

La Russie à la (re)conquête de son espace vital

Crédit photo : newsroom.ap.org

Le 24 février 2022, Vladimir Poutine annonce le début de l’invasion de l’Ukraine. Stationnées depuis des mois à la frontière du pays, les troupes russes pénètrent dans le pays et les bombardements débutent. Entre menaces et tentatives d’intimidation de la part du président russe, les hostilités sont lancées pour de bon (Le Parisien. 2022, 30 mai). Alors que les relations entre les pays occidentaux et la Russie étaient de plus en plus mises à mal, cette invasion est le point de rupture et le début d’un nouveau conflit entre le monde occidental et la Russie. Pour comprendre l’état actuel des choses, il est essentiel de remonter dans le temps et d’analyser les éléments clés ayant mené à de telles hostilités.

Poutine à la recherche d’une puissance russe d’antan

Grandement touché par l’effondrement de l’URSS et la perte de puissance de la Russie, Vladimir Poutine s’est donné, dès son arrivée au pouvoir, comme mission principale de redonner sa puissance et sa splendeur à la Russie. Le président russe a une réelle volonté de rompre avec ce qui s’est fait dans le passé et notamment ce qui a causé la perte de l’Union soviétique. (Radio-Canada. 2005, 25 avril) Pour Poutine, la chute de l’URSS est la « plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle », et à ses yeux cela a été « une désintégration de la Russie historique sous l’appellation d’Union soviétique.” (Osborn, A. Ostroukh, A. 2021, 12 décembre) Mais Vladimir Poutine n’a pas tout de suite attaqué frontalement l’Occident; il lui a fallu d’abord bien comprendre les rouages, prendre sa place et composer avec les forces et les faiblesses de ceux qu’ils considèrent comme ses ennemis et comme les responsables du délitement de la Russie. Poutine a très vite compris qu’il lui était essentiel de se faire accepter par les puissances étrangères et d’attirer des capitaux dans le but de développer au mieux son pays. Il met en avant la nécessité de s’intégrer au monde multipolaire. (Nikonov, V. 2001)

La Russie se rapproche très vite des institutions internationales et se dit favorable à une collaboration étroite avec les membres de l’Union européenne. Au début de son mandat, la politique extérieure de Poutine a pour but de rétablir un dialogue serein avec l’Occident et de revenir au premier plan sur la scène internationale. La Russie semble vouloir donner des gages prouvant leur bonne foi et leur volonté de participer à la politique mondiale. (Nikonov, V. 2001) Même s’il existe quelques tensions sur certains sujets tels que la Tchétchénie ou encore sur le rôle et le pouvoir de l’OTAN, les relations entre l’Occident et la Russie semblent être plus apaisées au début du mandat de Poutine. (Nikonov, V. 2001) L’Allemagne a longtemps agi pour un retour à l’apaisement entre les puissances occidentales et la Russie. Derrière cette démarche, il y a une question diplomatique, mais aussi commerciale. (Martens, S. 2009) Au début des années 2000, pour le chancelier allemand Gerhard Schröder, les relations germano-russes sont « marquées par un degré de confiance et un esprit de partenariat qu’il était difficile d’imaginer il y a deux ans ». (Nikonov, V. 2001)

Un développement économique inégal et limité 

Sur le plan économique, Vladimir Poutine a très vite compris que la libéralisation du marché et la circulation des capitaux étaient obligatoires. Dès son arrivée au pouvoir, le chef d’État s’attaque aux oligarques et à la corruption, et met la main sur l’industrie pétrolière et gazière. (De Gliniasty, J. 2015) Cette restructuration de l’économie et le retour de capitaux venus de l’étranger permettent à la Russie de connaître une période de forte croissance entre 2001 et 2008, le taux de croissance étant aux alentours de 7% durant cette période. (De Gliniasty, J. 2015) Malgré une libéralisation économique, le pouvoir russe exerce un grand contrôle sur les entreprises et n’hésite pas à mettre au pas certains oligarques tels que Oleg Deripaska, fondateur de l’entreprise de production d’aluminium Rusal.  (TF1 INFO. 2022, 2 septembre) Les dirigeants des grandes entreprises telles que Gazprom, Rosneft ou Rosoboronexport ont un lien direct avec le Kremlin et le pouvoir russe. (Laïdi, A. 2009) (TF1 INFO. 2022, 2 septembre) Il y a lien très étroit entre le pouvoir et la politique sous Poutine, ce qui lui permet de maintenir un contrôle sur ces entreprises et d’en faire une arme de guerre sur le plan politique ou économique.

Pourtant, la croissance économique russe ralentit peu à peu et on observe qu’une partie de la Russie n’en a peu ou pas du tout profité. En effet, certaines régions ont été laissées pour compte et les zones rurales n’ont pas connu la même évolution (Kastouéva-Jean, T. 2015). Le trop grand contrôle de l’État sur les sociétés, le non-respect de la propriété privée et le fait que les budgets soient basés en grande partie sur les impôts versés par les grandes entreprises d’hydrocarbures sont des facteurs qui expliquent le ralentissement du développement économique russe (Kastouéva-Jean, T. 2015). La trop grande dépendance au gaz et au pétrole de l’économie russe pose problème lors de la chute des cours. Toutefois, l’un des points positifs de la politique de Vladimir Poutine est le taux de chômage qui a baissé depuis son arrivée au pouvoir passant de 10% à 5,50%. En ce qui concerne le budget de l’État, bien que l’équilibre du budget soit de plus en plus compliqué à obtenir en raison de la corruption et la fuite des capitaux qui gangrènent l’économie russe, l’État n’a pas hésité à doubler le budget de l’armée sur les 20 dernières années. (De L’Espinay, T. & Alexandre, V. 2020, 22 avril)

Au fil du temps, et avec les tensions grandissantes, la Russie s’est de plus en plus isolée et son économie en a été affectée. Sur le plan intérieur et extérieur, la politique de Vladimir Poutine s’est graduellement durcie.

Une Russie conquérante à la recherche du contrôle de son espace géostratégique

Poutine veut assoir sa domination et écarter tout ce qui pourrait la perturber. L’Occident et le modèle prôné qu’il juge comme « décadents » peuvent influencer la population russe, et il est donc essentiel de lutter contre cela pour le président russe.(La Libre. 2022, 15 février).  La Russie conquérante a besoin de maintenir et d’agrandir son « espace vital ». Toute menace prétendue, qu’elle soit de nature idéologique, commerciale, militaire ou diplomatique est une occasion pour Vladimir Poutine de faire des coups de force, et montrer qu’il ne cédera rien face à l’occident.

Pour limiter cet impact et contrôler son espace, la Russie s’appuie grandement sur la communauté des États indépendants (CEI) et sur les nombreux accords qui la composent (Sénat). Lors de l’invasion de l’Ukraine, Vladimir Poutine a mis en avant la volonté de mener une opération visant à « dénazifier » et démilitariser l’Ukraine, et sauver les populations opprimées dans le Donbass depuis 2014 et les accords de Minsk. (BBC News Afrique. 2022, 21 novembre) En réalité, c’est la peur de voir son influence se réduire qui justifie une telle intervention. La Russie craint que l’Ukraine se rapproche un peu plus de l’OTAN et de l’Union européenne et finisse par y adhérer. (Vairet, F. 2022, 25 février) Un tel évènement réduirait la zone d’influence de la Russie et permettrait à l’idéologie occidentale de frapper à la frontière russe, et potentiellement contaminer la population. (BBC News Afrique. 2022, 21 novembre) De plus, l’Ukraine (et surtout Kiev) est un symbole fort pour la Russie. En effet, c’est à Kiev que la nation russe a vu le jour; la ville est donc liée aux origines de la nation, à sa conception et à son existence. (Larané, A. 2021, 17 novembre) Pour Poutine, qui est arrivé au pouvoir en surfant sur la nostalgie d’une Russie forte, en utilisant tous les moyens pour mettre la population de son côté et en se construisant une image d’homme fort et conquérant, il était essentiel de montrer qu’il serait intraitable en ce qui concerne le contrôle de ses frontières et des territoires sur lesquels il exerce son influence. L’Ukraine représente un enjeu géostratégique, géopolitique mais aussi un enjeu de politique intérieure important. En s’engageant dans une telle guerre, Vladimir Poutine a pris le risque de perdre son rôle sur la scène internationale et de se voir mis de côté, mais aussi le risque de voir sa population lui tourner le dos si le conflit ne tourne pas en sa faveur. Dans une Russie déjà divisée, un enlisement dans une telle guerre pourrait causer de grandes difficultés à Vladimir Poutine.

Au fil des années, les relations entre l’Occident et la Russie se sont dégradées, malgré un espoir de bonne entente et de coopération au début de la prise de pouvoir de Vladimir Poutine. Même s’il faut reconnaître quelques erreurs et faux pas du point de vue diplomatique de la part de l’Occident, la volonté d’expansion et de retour d’une Russie forte et conquérante, et qui ne respecte pas les règles diplomatiques, sont les réels facteurs d’une telle escalade de la violence. C’est ce qui a mené à la guerre économique, idéologique et militaire (pour le cas de l’Ukraine) entre l’Occident et la Russie. Vladimir Poutine ne semble pas vouloir faire marche arrière et il est maintenant engagé dans une guerre, de laquelle il ne sortira dans tous les cas pas comme le grand vainqueur.

 Rayane Ouchene

Sources

BBC News Afrique. (2022, 21 novembre). Guerre Ukraine — Russie : Pourquoi la Russie a-t-elle envahi l’Ukraine et la guerre de Poutine a-t-elle échoué ? https://www.bbc.com/afrique/monde-63682152

de Gliniasty, J. (2015). L’Occident et la Russie depuis 1989 : les grands malentendus. Revue internationale et stratégique, 99, 117-124. https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2015-3-page-117.htm

De L’Espinay, T. & Alexandre, V. (2020, 22 avril). Le bilan des années Poutine en 15 graphiques. leparisien.fr. https://www.leparisien.fr/international/le-bilan-des-annees-poutine-en-15-graphiques-20-12-2017-7463886.php

Kastouéva-Jean, T. (2015). Le système Poutine : bâti pour durer ?. Politique étrangère, 53-65. https://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2015-2-page-53.htm

Nikonov, V. (2001). La Russie et l’Occident : des illusions au désenchantement. Critique internationale, https://www.cairn.info/revue-critique-internationale-2001-3-page-175.htm

Martens, S. (2009). La politique russe de l’Allemagne : entre attentisme et pragmatisme. Revue internationale et stratégique, 74, 60-73. https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2009-2-page-60.htm

Laïdi, A. (2009). L’intelligence économique russe sous Poutine. Études internationales40(4), 631–646. https://www.erudit.org/fr/revues/ei/2009-v40-n4-ei3591/038935ar/

La Libre. (2022, 15 février). Comment Moscou voit le monde. La Libre.be. https://www.lalibre.be/debats/opinions/2022/02/15/comment-moscou-voit-le-monde-WNLZ3MCRZBGFPKEAVRTE4HXZR4/

Larané, A. (2021, 17 novembre). Russie De Kiev à Moscou, naissance d’un peuple. herodote. https://www.herodote.net/De_Kiev_a_Moscou_naissance_d_un_peuple-synthese-1875.php

La Libre. (2022, 15 février). Comment Moscou voit le monde. La Libre.be. https://www.lalibre.be/debats/opinions/2022/02/15/comment-moscou-voit-le-monde-WNLZ3MCRZBGFPKEAVRTE4HXZR4/

Le Parisien. (2022, 30 mai). Guerre en Ukraine : chronologie d’une invasion. leparisien.fr. https://www.leparisien.fr/international/guerre-en-ukraine-chronologie-dun-conflit-en-quatre-dates-04-03-2022-ANMFE3WI6ZAIBKXRNPQ2VLADJI.php

Osborn, A. Ostroukh, A. (2021, 12 décembre). Poutine qualifie la chute de l’URSS de « désintégration de la Russie historique ». U.S. https://www.reuters.com/article/russie-poutine-urss-idFRKBN2IR0BE

TF1 INFO. (2022, 2 septembre). VIDÉO - Quand Vladimir Poutine faisait plier les oligarques. TF1 INFO. https://www.tf1info.fr/international/video-quand-vladimir-poutine-faisait-plier-les-oligarques-2231147.html

Radio-Canada. (2005, 25 avril). Vladimir Poutine nostalgique de l’URSS. Radio-Canada.ca. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/243749/poutine-discours-nation

Sénat. La Russie et ses relations extérieurs après la réélection de Vladimir Poutine. https://www.senat.fr/rap/r03-317/r03-31712.html

Vairet, F. (2022, 25 février). Mais pourquoi la Russie envahit-elle l’Ukraine maintenant ? Les Echos Start. https://start.lesechos.fr/societe/economie/mais-pourquoi-la-russie-envahit-elle-lukraine-maintenant-1389444

Une histoire de flirt

Bien que la mode soit souvent associée à l’éphémère et à l’obsolescence, c’est en s’alliant avec l’art qu’elle devient soudainement un moyen de s’échapper de la réalité et non de s’y enfermer. Cette fusion fait alors en sorte que l’art inspire la mode à se renouveler et à sortir des chemins battus, tandis que la mode offre à l’art une façon de se concrétiser, mais aussi de devenir accessible et utilitaire. C’est donc ce croisement qui crée un univers où l’expression artistique et la créativité sont reines, transcendant toutes limites. Après tout, « l’idée c’est aussi de bouleverser les codes culturels » (Martet, 2018)

Parkes, J. (2023). Louis Vuitton overhauls stores with Yayoi Kusama polka-dots and life-like animatronics. Dezeen. https://www.dezeen.com/2023/01/15/louis-vuitton-yayoi-kusama-polkadots-stores/

Plusieurs collaborations deviennent dès lors intéressantes à analyser. Toutefois, il y en a une qui sort de l’ordinaire ; celle de Louis Vuitton et Yayoi Kusama. En 2012, leur première collaboration avait suscité une forte agitation. (Peters, 2022). C’est pourquoi la maison de luxe a décidé de créer une seconde collaboration de prêt à porter, cette fois-ci ornée de petits pois stylisés, qui évoque de la différence, de l’unique. De plus, Louis Vuitton a cherché à se surpasser et à sortir des limites du déjà vu en allant jusqu’à créer des représentations 3D de l’artiste, mais aussi en transformant ses boutiques en véritables galeries d’art.

Cette collection glamour mélange designs, motifs et coupes. Elle allie l’avant-gardiste et le conservatisme. C’est avec finesse qu’elle offrira, par exemple, une belle paire de jeans tout à fait banale, mais soudainement transformée. C’est cet agencement de goûts et d’idées qui prouve que la mode a besoin de l’art et que l’art, lui, profite de ce besoin pour s’auto propulser. C’est vrai, « Surnommée La Princesse aux pois » (Peters, 2022), cette artiste contemporaine âgée de 93 ans est considérée comme étant l’une des plus influentes de sa génération. Ayant participé à de nombreuses expositions personnelles, mais aussi collectives, il n’est pas rare de voir le mot « complet » à côté du nom de Yayoi Kusama dans les musées et les galeries du monde entier. Voilà une façon de prouver que la mode permet aussi aux artistes collaborateurs de se faire découvrir, comprendre et valider.

Zara, F. (2022). Le bugie a pois di Yayoi Kusama, un'Alice sotto l'effetto di allucinogeni. IL Foflio. https://www.ilfoglio.it/il-foglio-arte/2021/08/28/news/le-bugie-a-pois-di-yayoi-kusama-un-alice-sotto-l-effetto-di-allucinogeni-2836122/

« Depuis la création de la haute couture au milieu du 19ème siècle, les couturiers ont toujours été très proches des artistes » (ELLE Belgique, 2017) et comme disait une célèbre créatrice : « La mode se démode, l’allure est intemporelle » (Laré, 2023). Gabrielle Chanel avait donc raison sur ce point, la mode en tant que tel fini toujours par faner et c’est pourquoi elle flirte continuellement avec l’art, comme bien des designers. C’est une façon pour elle de créer de l’éternel, une façon pour elle d’offrir une nouvelle forme d’accessibilité ; celle de pouvoir voir avec ses yeux quelque chose qui est purement tiré de l’irréalisme et qui est normalement réservé à l’élite. La mode a toujours, d’abord et avant tout, été présentée comme étant « un projet créatif mais c'est aussi une vibrante et puissante industrie, et un instrument très important pour exprimer sa créativité, et construire son identité » (Garrigues, 2018). Mais c’est en l’assemblant avec l’art qu’elle devient encore plus grande, plus imposante, intemporelle. Après tout, Yves Saint-Laurent l’a dit lui-même, la monde est « un métier qui n’est pas tout à fait un art, mais qui a besoin d’un artiste pour exister » (Précourt, 2010).

Pérez, L. (2022). The infinite world of Louis Vuitton et Yayoi Kusama. HIGHXTAR. https://highxtar.com/the-infinite-world-of-louis-vuitton-and-yayoi-kusama/?lang=en

Mégane E. English

Sources

Elle Belgique. (2017). L’art et la mode : Une histoire de collaborations. ELLE Belgique. https://www.elle.be/fr/172220-lart-mode-histoire-de- collaborations.html#:~:text=aupr%C3%A8s%20du%20public%20!,Quand%20sont%20n%C3%A9es%20les%20collaborations%20%3F,au%20monde%20d e%20l'art.

Garrigues, M. (2018). Comment art et mode se conjuguent-ils pour créer le spectaculaire ? Vogue. https://www.vogue.fr/culture/a-voir/story/comment-lart-et-la-mode-sentremelent- pour-creer-le-spectaculaire-vogue-fashion-festival-2018/4410

Laré, C. (2023). Tweed Toujours! Stylist. https://www.stylist.fr/comment-porter-le-tweed-la-matiere-indemodable-veritable- classique-de-la-garde- robe,316271.asp#:~:text=%E2%80%9CLa%20mode%20se%20d%C3%A9mode%2C%2 0l,un%20must%20%C3%A0%20savoir%20ma%C3%AEtriser.

Martet, C. (2018). L’art et la mode ne font-ils qu’un? Kazoart Blog. https://www.kazoart.com/blog/lart-et-la-mode/

 Peters, A. (2022). Pour la deuxième fois, Louis Vuitton et Yayoi Kusama signent une capsule inédite. Vogue. https://www.vogue.fr/mode/article/louis-vuitton-yayoi-kusama-capsule

Précourt, D. (2010). Livres - Un autre Yves Saint Laurent. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/lire/290253/livres-un-autre-yves-saint-laurent

Passion Podcast!

 Comment ne pas tomber amoureux de ce média si accessible et accommodant ? On le sait, on le vit, on le constate, le podcast prend une place de plus en plus grande dans notre quotidien et avec raison ! Il nous accompagne dans le train, dans le métro, au travail, à l’école, dans la voiture, à la maison… On peut l’écouter seul.e ou entre ami.e.s et en accomplissant d’autres tâches. Les possibilités de consommation qu’il nous offre sont grandes, d’où le fort attrait porté à son égard. Le podcast s’avère jouer plusieurs rôles dans notre journée et c’est ce qui contribue également à sa popularité. Effectivement, selon une étude menée chez de jeunes adultes aux États-Unis, les 3 grands facteurs motivant l’écoute d’un podcast sont le besoin de divertissement, d’évasion et d’éducation (Craig & Al., 2023). Ainsi, nous cherchons à être stimulés et amusés, à nous éloigner mentalement d’une situation ou d’une tâche, à oublier nos tracas, à apprendre de nouvelles choses, à suivre l’actualité, etc. En fait, on aime le podcast parce qu’il nous tient compagnie ! Il ne faut surtout pas oublier de mentionner à quel point on aime partager nos podcasts favoris du moment avec nos famille et ami.e.s. Pour ma part, je ne dis jamais non à une nouvelle suggestion ! Alors, voici pour vous quelques idées de podcasts de tous genres à découvrir qui sauront combler vos besoins et votre curiosité à coup sûr !

La vie Sociale

Dans ce nouveau podcast, Karl Hardy et Cam DS vous amènent à la rencontre de gens inspirants en quête de sens à la sortie de la pandémie. Le duo d’animateurs si bien assortis mettent en lumière, avec leurs invités, les changements et transitions vécus au cours des dernières années. À travers des discussions authentiques et constructives, ils se questionnent sur la place de l’individu au sein de ce que nous devenons collectivement. Un podcast tout en ouverture qui saura vous réchauffer le cœur !

Vous ne pourrez qu’être charmé.e.s par les deux animatrices et humoristes Jessica Chartrand et Véronique Isabel Filion qui accueillent avec finesse et bienveillance divers humoristes afin de leur faire partager leurs pires peurs. Oui, oui, même les humoristes ont peur ! Ceux-ci se confient sur leurs phobies les plus concrètes, de même que sur les plus farfelues, vous garantissant plusieurs fous rires ! Et qu’y a-t-il de mieux que de savoir que nous ne sommes pas seul.e.s dans notre angoisse ?!

Besoin d’une bonne dose de frissons dans le dos ? Vous serez servi.e.s avec les histoires dégotées par Joany et Grégory. Le duo, parfois accompagné d’invités, présente des cas de meurtres irrésolus ainsi que des phénomènes inexpliqués survenus aux quatre coins du monde, qu’ils tentent d'élucider à chaque épisode. Toujours amené avec un soupçon de légèreté et d’humour, ce podcast saura assurément vous sortir de votre quotidien le temps d’un épisode… ou deux !

Parce qu’il est parfois difficile d’obtenir des réponses claires et fiables concernant notre santé, les deux étudiantes en pharmacie à l’Université de Montréal, Gabrielle Cataford et Gabrielle Fiset, nous offrent les informations que nous cherchons à portée de main ! Chaque semaine, elles reçoivent des spécialistes afin de discuter des sujets et préoccupations majeurs dans le domaine de la santé ainsi que de trucs et faits pratiques, mais souvent méconnus du public. Pour un podcast dynamique et éducatif, n’allez pas chercher plus loin !

Angelo Rubino s’entretient avec des entrepreneur.e.s issus des milieux politiques, artistiques et entrepreneuriaux pour vous faire découvrir des parcours de vie inspirants, ainsi que des projets dynamiques et hauts en couleur. Étant lui-même issu de ce milieu, il apporte une contribution très pertinente à la discussion sur une réalité qui nous est parfois étrangère et inaccessible. Ce podcast saura vous dépayser et piquer votre intérêt sans aucun doute !

Vous pourrez retrouver les podcasts ci-haut sur Apple Podcast - Balados ou sur toute autre plateforme. Bonne écoute !

Jaymie Vézina

Sources

Clay Martin CRAIG, Mary Elizabeth BROOKS & Shannon BICHARD (2023).  PODCASTING ON PURPOSE: EXPLORING MOTIVATIONS FOR PODCAST USE AMONG YOUNG ADULTS, International Journal of Listening, 37:1, 39-48, DOI: 10.1080/10904018.2021.1913063.

Actualité : Bilan de l’inflation mondiale - Comprendre la hausse des prix.

TERME

Selon une définition de l’Insee, l'inflation peut être qualifiée comme étant « la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix".

FAITS

Comme nous l’avons tous constaté, notre époque connait une augmentation importante des prix. Le litre de diesel coûtant 1,40€ en juin 2021 est passé à 2,09€ en juin 2022, en France selon l’Insee. En ce qui concerne le Québec, le prix de l’essence était de 1,33 $ en 2021 pour devenir 1,99 $ l’année d’après. L’organisme de l’Insee affirme également que la France a connu une augmentation de 5,2% des prix à la consommation de 2021 à 2022. Le Québec a connu une inflation de 6,8%. De manière concrète, les canadiens ont senti l'effet de l'inflation à travers la montée nette des prix des nécessités courantes, à savoir les transports qui ont augmenté de 10,6 %, les aliments qui ont pris 8,9 % ou encore le logement à la hausse de 6,9 %.

A l’étranger, le bilan s’illustre à travers une augmentation de 8,6% aux États-Unis, de 7,9% en Allemagne ainsi que de 9,1% en Angleterre. On peut donc qualifier ce phénomène de mondial.

Au sein de la zone euro, « Eurostat » indique que « le taux d'inflation annuel en octobre 2022 est de 10,7% ». Parmi les pays de cette zone, la France possède, pour le moment, le taux d'inflation le plus faible. Ceci s’explique notamment, par les nombreux parcs nucléaires français qui permette au pays de ne pas dépendre des importations d’énergies fossiles russes. L’efficacité du « bouclier tarifaire », qui est le blocage des tarifs réglementés de vente, joue également un rôle important. Il permet à l’Etat de prendre en charge l’écart de coût entre ce tarif réglementé de vente et la moyenne des coûts des fournisseurs.

Au Canada, l’inflation reste élevée par rapport au pays de la Marianna, malgré une atténuation en décembre, selon les analystes de Statistique Canada.

Crédit photo: Banque d’images libres de droits Pixabay

CAUSES

Cette inflation globale peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Voici les principaux à avoir en tête pour comprendre ce phénomène :

La pandémie de Covid-19

L’épidémie de Coronavirus a entrainé la mise en place de mesures exceptionnelles afin de contenir la situation. Les populations ont connu la naissance du confinement qui a entrainé une baisse de la consommation des ménages et a différé l’investissement des entreprises. Cette période a, notamment, engendrée la fermeture de nombreuses chaînes de production, la désorganisation de circuits logistiques et des difficultés sur la scène du commerce internationale.

En outre, la Chine a connu un reconfinement dû à l’explosion des cas de Covid-19 en mars 2022. Cette mise en pause de « l’usine mondiale » a eu, de nouveau, des impacts sur la production et la logistique mondiale. Les usines et les ports ont tourné au ralenti pendant 3 mois entrainant un renchérissement des coûts de production et de transport.

La guerre en Ukraine

La guerre entre la Russie et l'Ukraine, qui a débuté le 24 février 2022, a de brutales répercussions sur le marché mondial. Le conflit se traduit par un choc d'offre en réponse aux sanctions économiques imposées à la Russie, par l'arrêt des exportations ukrainiennes et par des craintes de pénurie partout dans le monde.

Ces augmentations significatives s’expliquent notamment par le fait que les belligérants de la guerre sont d’importants producteurs de matières premières. La Russie est le deuxième exportateur de pétrole ainsi que le premier exportateur de gaz au monde. L’Ukraine, elle, se place comme un important producteur de denrées agricoles.

 Problème d’équilibre entre l’offre et la demande

De 2020 à 2021, les ménages ont diminué leur consommation en raison de la pandémie de Covid-19. Par conséquent, ils ont accumulé un important niveau d’épargne. Cette épargne a été possible grâce à l’aide des banques centrales. Elles ont, par exemple, permis aux États d’emprunter à des taux d’intérêt bas ou encore ont pris à leur charge les salaires des employés confinés.

A la fin de cette période pandémique, la demande a explosé pour des consommateurs voulant retrouver leurs vies quotidiennes passées rythmées par une société de consommation. Néanmoins, l’offre, très inélastique à court terme, n’a pas réussi à suivre l’allure, avec des entreprises encore fragilisées.

PRÉVISION POUR L’AVENIR

Selon les prévisions du FMI, le Fond Monétaire International, le taux d'inflation mondial devrait atteindre une moyenne de 8,8 % en 2022, puis diminuer jusqu’à 6,5 % en 2023, pour enfin arriver à 4,1 % en 2024.

La flambée des prix de l'énergie et des biens alimentaires représente à elle seule, 70% de l’inflation actuelle. Pour l’avenir, on peut anticiper une diminution des prix du pétrole, du gaz et de l'ensemble des matières premières. Ces déséquilibres semblent tous être en voie de résorption, même si cela se fait à des rythmes divers. Cette baisse devrait calmer les tensions inflationnistes même si ces dernières ne disparaîtront pas tout de suite.

La terre tremble de nouveau en contenu

Une femme regarde les sauveteurs qui cherchent des survivants sous les décombres à Hatay, en Turquie, le 7 février 2023.

CRÉDIT PHOTO : REUTERS / UMIT BEKTAS

Depuis le début de l'année 2023, la Turquie a été frappée par une série de tremblements de terre dévastateurs, provoquant des destructions massives et des pertes en vies humaines. La première secousse sismique a eu lieu le 9 janvier 2023 dans la province de Van, située dans l'est du pays, causant la mort de 57 personnes et en blessant plus de 1 000 autres. Moins d'un mois plus tard, le 7 février 2023, un autre tremblement de terre s'est produit dans la ville d'Istanbul, la plus grande ville de Turquie, causant la mort de plus de 350 personnes et en blessant des milliers d'autres.

La Turquie est un pays situé sur une faille sismique majeure et est souvent touchée par des tremblements de terre. Cependant, ces derniers événements ont été particulièrement dévastateurs, car ils ont frappé des zones densément peuplées et ont causé des dommages considérables aux infrastructures et aux bâtiments.
À la suite de ces tremblements de terre, les autorités turques ont lancé des opérations de secours et de récupération massives, mobilisant des milliers de membres du personnel de secours, de bénévoles et de travailleurs pour aider à retrouver les survivants et les corps des personnes décédées. Des hélicoptères, des avions et des navires ont été utilisés pour acheminer des fournitures d'urgence, des médicaments et de la nourriture aux zones touchées.

Cependant, les efforts de secours ont été entravés par de nombreuses difficultés, notamment des pannes d'électricité, des routes bloquées et des conditions météorologiques défavorables. Les autorités ont également dû faire face à des critiques concernant leur réponse initiale à la catastrophe, certaines personnes accusant le gouvernement d'avoir tardé à réagir.

Les conséquences de ces tremblements de terre seront ressenties pendant longtemps en Turquie, considérant les graves pertes humaines et matérielles que cette catastrophe naturelle a engendrées. Les autorités turques ont déclaré l'état d'urgence dans les régions touchées et ont lancé un appel à l'aide internationale pour aider à répondre aux besoins des personnes touchées.

Retenons ici que les tremblements de terre qui ont frappé la Turquie en début d'année représentent une crise majeure pour 2023, de par les nombreuses vies et infrastructures perdues, entraînant une réponse massive des autorités et de la communauté internationale. Il faudra du temps pour se remettre de ces événements, mais la solidarité et l'entraide, en Turquie comme à l’échelle mondiale, peuvent aider à surmonter cette crise.

Solenn Douieb

Sources

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1953895/tremblement-terre-seisme-istanbul

ComMédia - Édition de février

Bonjour lecteur.e.s du ComMédia!

L’équipe du journal espère que vous vous portez bien malgré cette période de mi-session qui veut trop souvent dire fatigue et nuits blanches. Si jamais vous n’arrivez pas à vous sortir vos travaux de la tête, aller faire le tour de nos articles de ce mois-ci-; il y en a vraiment pour tous les goûts!

On vous souhaite une excellente lecture et plein de bonnes énergies pour les examens à venir!

Sarah-Maude, rédactrice en chef

D’une tradition à la modernité : les Routes de la Soie

Depuis plus d’un siècle maintenant, le terme « Routes de la Soie » est utilisé régulièrement dans notre quotidien, que ce soit dans le secteur académique, dans le milieu culturel ou encore dans les médias. Cette formule illustre à elle seule, l’émerveillement de la rencontre entre l’Orient lointain et un autre monde.

A l’origine de ce projet, s’impose le grand pays chinois. En 2001, ce dernier adhère à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Il attire un grand nombre d’entreprises étrangères pour sa main d'œuvre peu chère et nombreuse ainsi que ses zones économiques spéciales qui permettent des avantages fiscaux aux entreprises qui s’y installent. De nos jours, ce géant commercial est connu sous le titre « d’usine du monde ».

La route de la soie traditionnelle

La route de la soie traditionnelle est un réseau de marchandises reliant la Chine, le Moyen Orient et l’Europe. Son nom vient de la plus précieuse marchandise qui y transitait : la soie. Cependant, ce corridor ne permet pas seulement des échanges commerciaux, mais également le transfert de croyances religieuses, de connaissances scientifiques, d’innovations technologiques ainsi que de pratiques culturelles et artistiques. Ce chemin traditionnel se place donc comme le nid du soft power et hard power chinois.

Cette route, qui monopolisait les échanges Est-Ouest pendant des siècles, s'est principalement développée sous la dynastie Han, régnant de 206 av. J.-C. à 220 apr. J.-C. Ses autres périodes d’apogée furent sous la dynastie Tang, de 618 à 907, puis durant la paix mongole, au XIIIe siècle.

Nouvelle route de la soie 

La nouvelle route de la soie terrestre fait partie d’une stratégie de domination économique, diplomatique et politique qui cherche à créer le “Rêve Chinois”, inspiré de « l’American Dream ». Cette proposition souhaite redessiner la mondialisation en la recentrant autour du continent Eurasiatique autour, notamment, des intérêts chinois. Le projet est présenté pour la première fois par le président Xi Jinping en 2013, lors d’une conférence au Kazakhstan. Il concerne 65 pays différents, 60% de la population mondiale et 1/3 du PIB mondial. L’objectif de cette initiative est de créer des routes maritimes caractérisées par les achats de ports dans des endroits stratégiques. La Chine pense également construire des routes terrestres, notamment ferroviaire afin d'éviter les détroits stratégiques que les chinois n’ont pas, comme le canal de Suez, de Malacca ou encore d’Ormuz. Ce programme s’accompagne du positionnement de bases militaires chinoises éparpillées sur le globe terrestre.

65 pays différents

60% de la population mondiale

1/3 du PIB mondial

Afin de créer, aux quatre coins du monde, ces infrastructures stratégiques permettant d’accueillir les échanges, le géant chinois distribue des crédits financiers aux pays concernés. Cependant, ces prêts sont octroyés avec des taux d’intérêt ridiculement hauts et de nombreux Etats se retrouvent pris aux pièges en ne pouvant pas les rembourser. Pékin s’approprie donc ces infrastructures en guise de remboursement, étendant alors son influence sur l’entièreté du globe et s’implantant dans de nombreux pays.

Ce projet est un outil qui cherche à accroitre la puissance économique chinoise, en plaçant le pays au centre des échanges. C’est également le symbole d’un pouvoir politique fort, souvenir de la puissance chinoise ancestrale durant l’Empire. Finalement, ceci va servir le soft power chinois qui verrait sa culture être diffusée au sein du monde entier.

La nouvelle route polaire de la soie

Il est nécessaire de préciser que le projet des nouvelles routes de la soie ne s’arrête pas simplement aux routes maritimes traditionnelles. En effet, l'Arctique offre de nouvelles perspectives commerciales entre Europe et Asie. Au sein de cette région polaire, il existe deux passages, la route nord-ouest qui longe les frontières maritimes canadiennes, ainsi que la route du nord-est passant par les côtes russes. Cette dernière a davantage de potentiel, notamment dans le but de devenir la « Nouvelle Route de la Soie Polaire. »

Cet espace, situé loin des frontières chinoises, est néanmoins très convoité et stratégique. Riche en réserves d'hydrocarbures, il représente 20% des réserves mondiales conventionnelles de gaz naturel et 10% de pétrole. Ce lieu pourrait alors devenir une voie majeure pour le transport maritime en cas de fonte suffisante des glaces dans la zone. La Russie dépense des milliards de dollars dans les infrastructures portuaires et du matériel de contrôle afin d’accroître sa domination sur cette région.

Dans le contexte de la guerre en Ukraine, la Chine reste un des seuls pays ne sanctionnant pas économiquement la Russie. Ce choix va lui permettre d’être en situation de domination pouvant pousser la Russie à accepter une coopération sur cette route stratégique ; une opération à surveiller.

Le projet de loi C-18 ou la fin de l’hégémonie des GAFAM

Le projet de loi C-18 (Loi sur les nouvelles en ligne)

Le 5 avril 2022, le ministère du Patrimoine, via son ministre Pablo Rodriguez, a déposé le projet[1] (texte législatif soumis à une adoption) de loi C-18. Ce dernier a pour but de réduire les inégalités et renforcer l’équité dans les relations économiques et les partages de revenus entre les médias canadiens proposant des nouvelles et les réseaux détenus par les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). Ces derniers, de par leurs moyens et leur omniprésence, dominent le marché de la diffusion de nouvelles sur internet, en jouant un rôle d’intermédiaire entre les médias d’information canadiens et le public (Parlement du Canada). Un tel projet de loi pousserait les GAFAM à négocier et s’accorder avec les médias d’information canadiens en ce qui concerne la diffusion de l’information et la gestion des bénéfices générés par cette diffusion (LABERGE, G. 26 avril, 2022).

Crédit image: Citéco.fr

En l’état actuel des choses, c’est le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) qui se chargera de l’application de la loi. Bien que les négociations s’appuieront sur des critères parfois subjectifs, elles devront donner lieu à un partage équitable des revenus entre les médias canadiens et les plateformes numériques. Si le processus de négociation et de médiation n’aboutit à rien de concluant, la loi prévoit qu’ « une formation de trois arbitres pourra être appelée à choisir l’offre finale de l’une ou l’autre des parties, qui sera alors réputée être un accord conclu entre les parties. » (LABERGE, G. 26 avril, 2022)

Comme précisé dans le projet de loi, les plateformes numériques peuvent faire appel au CRTC afin de demander une exemption de l’application de la loi, si elles satisfont un ensemble de critères définis et correspondant au code de conduite souhaité par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (Énoncé concernant la Charte, Projet de loi C-18 : Loi concernant les plateformes de communication en ligne rendant disponible du contenu de nouvelles aux personnes se trouvant au Canada).

Toutefois, certaines plateformes, telles que Facebook et Google, possèdent déjà des ententes avec des groupes de médias canadiens (La Presse Canadienne). Le ministre Rodriguez explique voir son projet de loi comme « un incitatif pouvant convaincre des géants du web de retourner à la table de négociations et d’en faire plus pour avoir droit à une exemption. » (Radio-Canada, 5 avril, 2022)

Bien qu’il ne s’agisse que d’un projet de loi à l’étude à la Chambre des communes, du côté des médias canadiens et des plateformes numériques, de nombreuses voix se font entendre; parfois pour se réjouir de la volonté de telles mesures, parfois pour contester l’utilité et l’application possible d’une telle loi. Ce projet de loi semble avoir le pouvoir de changer la diffusion et la consommation de l’information, mais aussi celui de contrer l’influence croissante des GAFAM. On peut logiquement s’interroger sur les possibles bouleversements qui pourraient être occasionnés par ce projet de loi sur les nouvelles en ligne et par les débats et prises de position qui l’accompagnent.

Une source d’inspiration provenant de l’étranger

À l’étranger, un projet comparable a été adopté en 2021 par l’Australie. Le Canada s’inspire grandement du travail effectué par les Australiens afin de porter et mettre en place le projet de loi C-18. En adoptant une loi similaire, l’Australie a réussi à obliger les plateformes numériques telles que Facebook et Google à trouver une entente avec les groupes médiatiques australiens, offrant une compensation financière à ces derniers lors de la diffusion de leurs contenus en ligne.

Le vote et l’instauration d’une loi sur la diffusion des nouvelles en ligne ont permis à des groupes médiatiques d’engendrer plusieurs millions de dollars australiens. Par ailleurs, les plus grands groupes du pays à savoir NewsCorps et Rupert Mudoch sont parvenus à des accords avec Facebook et Google, accords estimés à plusieurs dizaines de millions de dollars australiens selon les médias (France Culture, 23 février, 2022). D’après Charlotte Epstein, professeure associée en science politique et relations internationales à l’Université de Sydney, « Sur les 125 millions de dollars australiens déboursés par Google dans les négociations avec les médias australiens, 110 millions sont allés aux trois grands groupes médiatiques, NewsCorp, Seven et Nine. Les presses régionales n’obtiennent rien, et les médias publics, qui ne vivent pas de la publicité, sont très peu concernés par ce nouveau dispositif. Cette loi renforce donc la concentration des médias et fait peu de place à l’intérêt public. » (France Culture, 23 février, 2022)

La réaction des GAFAM et des médias canadiens

Les GAFAM ne se sont pas fait attendre pour réagir. Dès le dépôt du projet de loi, Google et Facebook (Meta) ont dénoncé la volonté du Canada de légiférer de la sorte sur la diffusion de l’information et le partage des bénéfices générés. Meta a menacé de boycotter le partage des nouvelles sur l’ensemble de ses plateformes et de couper partiellement l’accès à Facebook si la loi entre en vigueur (Agence QMI, 26 avril, 2022). Marc Dinsdale, responsable des partenariats médias chez Meta Canada, estime que « la Loi sur les nouvelles en ligne représente mal la relation entre les plateformes et les éditeurs de nouvelles » et demande au gouvernement de « revoir son approche pour aider à créer une industrie de la nouvelle plus équitable et durable » (Bérubé & Bellavance, 24 octobre, 2022). Meta a aussi déploré le fait que le gouvernement ne se soit pas tourné vers eux afin de discuter du projet et des mesures (Bérubé & Bellavance, 24 octobre, 2022). Pablo Rodriguez, ministre du Patrimoine canadien, a réagi aux différentes sorties des représentants des GAFAM. Selon le ministre, « Facebook, Google et les autres essayent d’intimider les Canadiens et le gouvernement. Et ça, ça ne marche pas ». D’après monsieur Rodriguez, les médias canadiens jouissent de la visibilité offerte par certaines plateformes de ces GAFAM, ces dernières étant plus que gagnantes. Il prend pour preuve le fait que Facebook et Google, à eux deux seulement, ont la main mise sur 80 % des revenus publicitaires, estimés à 10 milliards de dollars au Canada (Prévost, 24 octobre, 2022).

Du côté des entreprises médiatiques, à l’image du président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) qui se réjouit d’un tel projet de loi, de nombreux médias soutiennent ce projet qui semble essentiel au bon fonctionnement et au bon développement de l’information au Canada. Lors de son passage à l’Université de Montréal, le 19 octobre 2022, Michaël Nguyen, président de la FPJQ, avait dénoncé les GAFAM en les accusant de « faire de l’argent sur le dos des journalistes » Il avait indiqué que les GAFAM généraient « des dizaines de millions de dollars de profit » sans jamais rien redistribuer aux médias. Pierre Karl Péladeau, président de Québecor, soutient ce projet et estime que « Le projet de loi C-18 doit être adopté rapidement afin que l’utilisation des contenus d’information d’ici soit reconnue et rémunérée à sa juste valeur par les géants du numérique » (Agence QMI, 20 octobre, 2022). Annick Charrette, présidente de La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN)[2], se réjouit du projet de loi : « la loi répond en grande partie aux objectifs que les syndicats du secteur de l’information s’étaient fixés » et ajoute des propos allant dans le sens du président de la FPJQ. Selon elle, « Les premières victimes de la chute brutale des revenus publicitaires subie par les médias d’information, ce sont les journalistes et l’ensemble des employé-es des entreprises journalistiques » ce à quoi la loi C-18 permettrait de pallier.

Mais cet enthousiasme, vis-à-vis d’une possible loi concernant la diffusion des nouvelles en ligne et la répartition des revenus publicitaires, n’est pas unanime. Certains médias, dont Métro, s’estiment lésés par le projet actuel. Ils estiment que le projet ne va pas dans le sens du soutien du journalisme comme cela avait été annoncé et craignent que les revenus négociés ne finissent seulement dans les caisses des plus grands groupes, comme cela est le cas en Australie (Aubert, 31 mai, 2022).

Les issues possibles

La réparation des revenus est au centre des débats concernant la loi sur les nouvelles numériques. Le virage numérique de la presse et des médias canadiens de manière générale pousse ces derniers à revoir leur modèle économique. Les revenus publicitaires sont donc devenus essentiels au développement et à la pérennité des entreprises médiatiques. Malgré les multiples menaces des GAFAM et leur volonté de déstabilisation, le gouvernement ne cède pas et semble décidé à porter jusqu’au bout la loi C-18. Si elles ne veulent pas perdre de leur puissance et de leur influence, les plateformes des GAFAM doivent pouvoir rejoindre les utilisateurs canadiens. Le gouvernement canadien est donc en bonne position pour tenir tête aux géants d’internet et ne pas céder à leurs demandes. L’action menée par ces derniers démontre qu’il est possible de bousculer les GAFAM et d’échapper à leurs conditions, en ce qui concerne les négociations sur le traitement des données et les revenus liés, même si cela demande beaucoup de travail et un soutien clair et sans faille de tout l’appareil politique.

Rayane Ouchene

Notes

[1] À savoir qu’un projet de loi est un texte législatif présenté à l’Assemblée nationale. Il est étudié par les députés en plusieurs étapes, à l’Assemblée et en commission parlementaire. Une fois adopté par les députés et sanctionné par le lieutenant-gouverneur, le projet de loi devient une loi (assnat.qc.ca).

[2] La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) représente une vaste majorité d’employés des médias d’information francophones au Canada

Sources

Agence QMI. (2022, octobre 20). Diffusion de nouvelles : Ottawa a raison de vouloir faire payer les GAFAM, juge PKP. Le Journal de Québec. https://www.journaldequebec.com/connexion?prompt=none¤tPath=/2022/10/20/diffusion-de-nouvelles-ottawa-a-raison-de-vouloir-faire-payer-les-gafam-juge-pkp

Agence QMI. (2022, 26 avril). Loi C-18 : Meta n’exclut pas de couper Facebook au Canada. Le Journal de Montréal. https://www.journaldemontreal.com/connexion?prompt=none¤tPath=/2022/04/26/loi-c-18-meta-nexclue-pas-de-couper-facebook-au-canada

Aubert, B. (2022, 31 mai). C-18 : des médias s’estiment lésés par la Loi sur les nouvelles en ligne. Journal Métro. https://journalmetro.com/actualites/national/2834187/c-18-des-medias-sestiment-leses-par-la-loi-sur-les-nouvelles-en-ligne/

Australie : les GAFA passent à la caisse. (2022, 23 février). France Culture. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/cultures-monde/australie-les-gafa-passent-a-la-caisse-7871951

BERGERON, É. (2022, octobre 18). Projet de loi | Google affirme que C-18 entraînera plus de désinformation. La Presse. https://www.lapresse.ca/affaires/medias/2022-10-18/projet-de-loi/google-affirme-que-c-18-entrainera-plus-de-desinformation.php

BERGERON, É. (2022, 28 octobre). Projet de loi C-18 | Meta dit n’avoir jamais payé pour des liens dans ses ententes avec des médias. La Presse. https://www.lapresse.ca/affaires/medias/2022-10-28/projet-de-loi-c-18/meta-dit-n-avoir-jamais-paye-pour-des-liens-dans-ses-ententes-avec-des-medias.php

BÉRUBÉ, N. & BELLAVANCE, J.-D. (2022, 24 octobre). Projet de loi C-18 | Facebook menace de retirer le contenu des médias canadiens. La Presse. https://www.lapresse.ca/actualites/2022-10-25/projet-de-loi-c-18/facebook-menace-de-retirer-le-contenu-des-medias-canadiens.php 

C-18 : une excellente nouvelle pour les médias d’information, estime la FNCC–CSN. (2022, 5 avril). CSN – Confédération des syndicats nationaux. https://www.csn.qc.ca/actualites/c-18-une-excellente-nouvelle-pour-les-medias-dinformation-estime-la-fncc-csn/

Énoncé concernant la Charte, Projet de loi C-18 : Loi concernant les plateformes de communication en ligne rendant disponible du contenu de nouvelles aux personnes se trouvant au Canada. (s. d.). https://www.justice.gc.ca/fra/sjc-csj/pl/charte-charter/c18_1.html

LABERGE, G. (2022, 26 avril). Projet de loi C-18 : le Canada cherche à forcer les géants du web à indemniser les médias canadiens. Lavery. https://www.lavery.ca/fr/publications/nos-publications/4301-projet-de-loi-c-18-le-canada-cherche-a-forcer-les-geants-du-web-a-indemniser-les-medias-canadiens.html

Les Bourses de Facebook et de La Presse Canadienne pour les Nouvelles. (s. d.). La presse canadienne. https://www.thecanadianpress.com/apropos/partenariats/facebook/?lang=fr

Prévost, H. (2022, 24 octobre). Nouvelles en ligne : Facebook menace de nouveau de bloquer les contenus médiatiques. Radio-Canada.ca. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1927099/medias-facebook-canada-revenus-loi

Projet de loi émanant du Gouvernement (Chambre des communes) C-18 (44-1) - Première lecture - Loi sur les nouvelles en ligne - Parlement du Canada. (s. d.). https://www.parl.ca/DocumentViewer/fr/44-1/projet-loi/C-18/premiere-lecture

Radio-Canada. (2022, 5 avril). Ottawa dépose son projet de loi pour forcer les GAFA à indemniser les médias. Radio-Canada.ca. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1874294/canada-projet-loi-c-18-pablo-rodriguez-plateforme-numerique-gafa

Chasse aux lions

« C'était comme si Aslan avait fait une pause à Narnia et avait collé son museau dans un continuum espace-temps sous son aisselle. Ou peut-être que c'était la journée emmenez votre animal en peluche au travail? » (Friedman, 2023) C’est en effet le 23 janvier 2023, durant la Fashion Week de paris, que la maison Schiaparelli a fait une entrée rugissante. En effet, cette maison de haute couture et de prêt-à-porter a l’habitude de faire parler avec son style qui frôle le réalisme, mais qui cherche surtout à provoquer. Une provocation qui a peut-être été un peu trop loin cette fois-ci, mais qui pour le coup, a mis aux lèvres de chacun le nom Schiaparelli.

En renouvellement permanent, chaque créateur doit chercher à se démarquer, à encrer son défilé dans le temps ; à amener les autres à voir le vêtement d’une autre manière. En bref, le but d’un défilé, comme ceux de la Fashion Week, est de romantiser une histoire à travers des créations complètement inouïes.  Ce qui nous amène au thème de la maison Schiaparelli, qui s’est laissée porter par l’univers de Dante, et ce, dans le but de rendre hommage aux « différentes terreurs, dont un lion (pour symboliser la fierté), un léopard (la luxure), et une louve (l’avarice) » qui est représentée dans le poème de cet auteur italien. (Vincent, 2023)

L’industrie de la mode roule extrêmement vite poussant donc tout le monde à suivre son rythme. Néanmoins, pris dans cet univers magnifique, la rivalité devient parfois le seul moyen d’y arriver puisque sans tortues, il ne reste que des lièvres. La stratégie devient donc ; Qu’est-ce qui démarquera la marque d’une autre? Et ce qui fait sortir du lot une marque, c’est quand une conversation se créer autour de ses vêtements ; cette énergie d’amour-haine.

Le problème est que la copie est ce qui démontre qu’une marque à atteint cette renommée tant désirée. Donc chaque créateur, s’investie dans ce but précis d’être remarqué par le plus commun des mortels et le plus communs des mortels lui, cherche à reproduire pour faire de la contre bande. Et, de là est parti la polémique, en lien avec Schiaparelli, qui agit comme écho autour de la marque, car peu importe s’il s’agit de véritables têtes ou seulement de copies, il devient alors facile de reprocher à cette maison d’haute couture « de contribuer à la glamourisation des trophées de chasse et du braconnage ». (Vincent, 2023)

En effet, la culture des trophées de chasse est bien réelle et est très grave. Dans certains pays, il s’agit aussi d’un métier comme un autre qui permet de gagner de l’argent. C’est pourquoi, lorsqu’une marque de luxe emprunte cette culture pour lui donner une envie de porter ce trophée, cela peut paraître comme étant une façon d’encourager et de rendre glamour cet acte inhumain. C’est pourquoi PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), une compagnie appelant à un traitement éthique des animaux, s’est impliquée dans cette vague de controverse autour de ce défilé, mais aussi autour de Kylie Jenner qui a porté une des robes ciblées. Pour eux, la robe que Kylie Jenner portait était majestueuse et innovante, mais même si elle n’était pas faite de vraies fourrures, il s’agissait tout de même d’une composition qui a fait en sorte que « des vers à soie ont été ébouillantés vivants et des moutons ont été exploités pour leurs toisons » (Friedmann, 2023). La question serait ; pourquoi continuer d’utiliser de la soie, par exemple, quand la technologie du milieu du textile nous permet de tout faire à base de faux, et ce, à la perfection ? Pour le prestige de porter de l’unique ?

Donc c’est vrai, chaque défilé représente une nouvelle histoire qui sera racontée, car il doit y avoir cette impression de nouveau. Le but de la mode est de créer du jamais vu, et ce, afin de divertir, d’éblouir et de séduire les acheteurs. Néanmoins, nous nous trouvons dans une génération où tout sujet peut devenir tabou et où l’on doit s’abstenir pour les oreilles sensibles. Mais, parfois, il faut savoir reconnaître que ce sont ces sujets qui nous permettent de mieux réfléchir sur des choses que l’on évite, comme nous l’a permis Schiaparelli avec la cruauté animale, encore beaucoup trop présente dans le milieu de la mode, mais aussi avec la glorification des trophées de chasse.  

Une question me vient alors à l’esprit ; est-ce que la maison Schiaparelli voulait tirer une révérence en toute honnêteté ou est-ce qu’elle cherchait plutôt à provoquer un sujet de discussion qui allait en faire rugir plus d’un? Après tout, la mode a toujours et sera toujours un monde particulier, mais à quel prix ?

Mégane Emmanuelle English

Sources

Friedman, V. (25 Janvier 2023) Controversy in the Wild Kingdom of Couture. The New York

Times. https://www.nytimes.com/2023/01/25/style/paris-haute-couture-fashion-week-lion-dress.html

Friedmann, C. (23 janvier 2023) Fausses têtes de lion, de louve et de panthère : le défilé

Schiaparelli divise sur les réseaux sociaux. Madame Figaro. https://madame.lefigaro.fr/style/news/fausses-tetes-de-lion-de-louve-et-de-panthere-le-defile-schiaparelli-divise-sur-les-reseaux-sociaux-20230123

Vincent, A. (24 janvier 2023) Les têtes de lion, louve et léopard du défilé Schiaparelli scandalisent

les réseaux et Peta. Madmoizelle. https://www.madmoizelle.com/les-tetes-de-lion-louve-et-leopard-du-defile-schiaparelli-scandalisent-les-reseaux-et-peta-1487433

Décortiquée par le regard

Crédit photo: Kelsey McNeal/Hulu

Tiktok a pour réputation de prendre un terme académique et de lui en donner une nouvelle définition. Un des plus récents exemples est le male gaze, le nouveau terme à la mode qui semble être aux lèvres de tous; parlons-en. Le male gaze est un terme qui prend naissance dans le monde du cinéma pour décrire les personnages féminins qui sont influencés par les valeurs patriarchales et sont ainsi sexualisés. Ces personnages sont souvent des caricatures des femmes qui ne mettent de l’avant qu’une seule de leurs facettes, soit le côté sexuel. On ne prend pas en compte d’autres caractéristiques et on voit le corps de la femme dans les médias populaires qu’à travers le regard de l’homme. Le corps est ainsi utilisé par les personnages masculins, il est vu comme une chose à regarder, à posséder ou bien même à utiliser pour ses propres gains; jamais rien de plus.

La représentation des femmes à travers le male gaze contribue au problème systémique que force la société patriarcale. Les représentations misogynes que cela implique font ressortir les réalités du quotidien des femmes tout en participant à ce même système qui les montre sous la lumière et le regard des hommes. L’objectification du corps féminin dans les médias influencent tout autant les femmes au quotidien. Des études démontrent que ceci peut augmenter les cas de dépression, d’anxiété, et même de baisse de l’estime de soi. Ce male gaze qui représente les fantaisies des hommes est constamment présent, dans les films que nous regardons, dans les livres que nous lisons et même dans la musique que nous écoutons; tellement présent qu’il s’internalise chez les femmes elles-mêmes. Nous sommes constamment bombardés des attentes qui ressortent du patriarcat, de cette idée qu’il faut continuellement être présentable, que ce male gaze finit par exister dans nous-mêmes. Margaret Atwood dit : « You are a woman with a man inside watching a woman. You are your own voyeur. » Les femmes dans leur quotidien peuvent se dire que nous sommes éloignées du patriarcat, mais il existe en nous-mêmes. Il faut consciemment déconstruire les valeurs misogynes qui nous ont été inculquées.

L’une des preuves les plus flagrantes de cette réalité est l’expérience des grandes célébrités féminines. Avec la récente sortie du documentaire de Pamela Anderson, on apprend beaucoup plus sur la vie privée de la star. Elle reflète sur son passé et parle du traitement qu’elle a eu, dans son interview avec Vogue. Elle a couvert les magazines Playboy, a été nommé comme sex symbol et a été victime d’un traitement horrible. Elle fut grandement sexualisée par l’industrie et par le public. Plusieurs ne la voyait que d’une dimension; elle mentionne notamment la misogynie à laquelle elle a fait face dans le passé et comment les interviews qu’elle faisait ne tournaient qu’autour de son corps et de ses partenaires. L’objectification et la sexualisation des personnages qu’elles jouaient se sont retransmises et reproduites dans la réalité. Le male gaze ne la permettait d’être vue que comme un objet de désir sexuel.

La manière dont on perçoit le corps féminin dans les films systématise d’autant plus le sexisme contre les femmes. Le patriarcat se propage dans toutes les sphères qui affectent notre quotidien. Lorsque nous réduisons l’existence de la femme à son corps dans les médias, on favorise cette même objectification dans la réalité. Il faut donc prendre conscience du poids que porte la notion de male gaze et de ce qui nous est appris, et le délaisser pour une prise de conscience plus poussée quant à la place de la femme en société.

Aminata Sall

Sources

https://www.vogue.com/article/pamela-anderson-netflix-documentary-memoir-interview

https://medium.com/@sienafroment/the-male-gaze-and-social-media-56a67528c428

https://www.verywellmind.com/what-is-the-male-gaze-5118422

https://writersblockmagazine.com/2022/06/24/margaret-the-males-arent-gazing-the-man-in-my-head-keeps-torturing-me/

Igloofest – Y’fait frette mais on est bein

Après deux ans d’hibernation, ce sont 100 000 guerriers du froid qui ont célébré le 15ème anniversaire de l’Igloofest, à Montréal !

Crédit photo: Thabata Schultz

J’ai eu la chance d’y participer pour la première fois, cette année, et je peux vous dire que l’expérience en vaut la peine, même quand y’fait frette. Le festival le plus froid au monde [SMDR4] n’a rien de glacé. L’ambiance électrisante, les gens vibrants et la programmation à couper le souffle nous amènent dans un monde revigorant.

Conçu pour réchauffer les hivers québécois, l’Igloofest souligne le meilleur de la musique électronique mettant en l’avant-scène des DJ locaux et internationaux. Bonobo, Claptone, BTSM et Diplo faisaient partie des têtes d’affiche, cette année, accompagnés de plusieurs autres artistes. Les amateurs des mosh pit sauront s’y retrouver.

Crédit photo: Thabata Schultz

Mais si, comme moi, tu n’es pas familier avec le style électronique, n’abandonne pas l’expérience pour autant, car il y en a pour tout le monde. La glissade Sapporo, les guimauves autour du feu et le volley-pong ne sont que quelques exemples de la panoplie d’activités disponibles sur le site. Les gourmands peuvent également s’y satisfaire grâce à un bon répertoire de camions de rue et aux bars de boissons chaudes et cocktails!

L’Igloofest était pour moi une merveilleuse découverte, qui a été marquée par la chaleur humaine, les suits de neige vintage et une avalanche de bons beats. Si ce n’était pas de l’absence d’une zone de fumeurs, l’expérience mériterait une note parfaite, mais je lui donne un score final de 8/10. Peu importe les conditions météorologiques, vous m’y retrouverez l’an prochain avec mes lunettes de ski et mes habits fluo. Parce qu’un hiver sans Igloofest, ce n’est pas vraiment un hiver.

Thabata Schultz

 Sources

À propos de Igloofest | Igloofest. (s. d.). Consulté 17 février 2023, à l’adresse https://igloofest.ca/fr/a-propos

Ukraine : Un conflit généralisé ?

À l’approche du premier anniversaire de l’invasion russe qui aura lieu le 24 février prochain, il nous semblait important de faire un point sur la situation en Ukraine.

Depuis le début de l’année 2023, les attaques et les bombes ne cessent de pleuvoir, notamment sur les zones de Kharkiv et de Kherson. En date du 9 février 2023, le nombre de soldats ukrainiens décédés depuis le début de la guerre s’élève à près de 100 000, en ajoutant à cela la perte de près de 30 000 civils.

Face à cette situation, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a d’ailleurs rendu une visite surprise au Royaume Uni et en France en ce début février afin de faire part de ses inquiétudes quant aux offensives grandissantes dans la région du Donbass. Lors de sa discussion avec le Président français, Emmanuel Macron, et le Chancelier allemand, Olaf Scholz, il a expressément demandé à ce que des avions de combat soient fournis afin de permettre aux troupes ukrainiennes de riposter.

Les deux dirigeants européens ont assuré que tous les efforts possibles seraient mis en place afin de venir en aide au peuple ukrainien au cours de cette guerre, mais n’ont pas réellement montré d’agentivité face à cette demande.

Effectivement, ils se montrent très méfiants et ont peur d’une réaction de la part de Moscou qui pourrait avoir de graves conséquences à l’échelle internationale.

L’adhésion de l’Ukraine à l’Union Européenne est aussi un des plus grands objectifs à atteindre pour le président, qui s’est entretenu récemment avec Ursula von der Leyen, la présidente de la commission européenne. Le journal Libération nous révèle d’ailleurs que celle-ci a d’ailleurs affirmé que « l’UE allait allouer un milliard d’euros pour les réparations. », et qu’ «Aider maintenant à réparer les dommages que les bombes de Poutine font subir aux infrastructures énergétiques est une chose. Mais la reconstruction des maisons, des routes, des infrastructures, des écoles, des hôpitaux est un travail quotidien qui doit être fait ».

Il semble donc que l’invasion ukrainienne touche de très près la communauté européenne ainsi que tous les pays membres de l’OTAN. De nombreuses sanctions visant à bloquer les ressources russes sont constamment mises en place et touchent de nombreux domaines.

On pense notamment au Comité Olympique qui étudie en ce moment la possibilité de refuser l’accès à la compétition aux athlètes russes et biélorusses pour les JO de Paris 2024.

En ce qui concerne le Canada, le 26 janvier 2023, Ottawa a annoncé qu’il comptait envoyer  quatre chars d’assaut léopard en Ukraine afin de venir en aide aux troupes sur place.

Malgré cette aide, la population ukrainienne accuse toujours le gouvernement de ne pas être assez impliqué dans le déroulement du conflit. La peur de son escalade avec Moscou est souvent énoncée. Il reste évident au vu de l’actualité que le conflit et ses avancées vont bien au-delà de l’invasion de l’Ukraine et pèsent sur de nombreux pays à l’échelle internationale. Chaque action pourrait avoir un impact majeur sur le futur des pays pris à parti.

Anja Conton

Sources

https://www.liberation.fr/international/europe/sommet-ukraine-europe-a-kyiv-ladhesion-a-lue-et-la-reconstruction-sur-le-feu-20230203_EPPG6G6ORVE2PNT6S5YRBBGWNM/

ComMédia - Première édition de 2023

Bonjour à vous lecteur.e.s!

Merci de nous lire en cette édition qui ouvre le bal pour l’année 2023. Pour commencer la session du bon pied (et de bonne humeur), nos journalistes de talent vous proposent une bel arsenal d’articles pour tous les goûts!

L’équipe du ComMédia vous souhaite une bonne lecture et une belle session à venir!

Sarah-Maude, rédactrice en chef

Nouvelle année musicale : artistes à surveiller en 2023

Faites-vous partie de ces gens qui attendent déjà avec impatience leur revue de l’année Spotify, même si l’année 2023 vient de commencer? Personnellement, c’est tout à fait mon cas! Il est toujours surprenant pour moi de voir à quel point mes goûts musicaux peuvent évoluer en un an grâce à mes nouvelles découvertes. Pour répandre ce plaisir, j’ai donc décidé de vous partager quatre artistes à surveiller en 2023.

1. Lizzy McAlpine

Comme beaucoup d’artistes de la génération courante, Lizzy McAlpine a récolté beaucoup de visibilité en 2020 sur Instagram grâce à ses reprises musicales de chansons, notamment celles de Bruce Springsteen, Phoebe Bridgers, et plusieurs autres.  En 2020, McAlpine met en ligne un TikTok dans lequel elle est assise dans sa salle de bain en train de chanter à propos d’un ex-partenaire qui a gâché son amour pour le groupe britannique The 1975. La vidéo devient virale et la popularité de la chanteuse monte en flèche.

Photo Instagram: @lizzymcalpine

Aujourd’hui, Lizzy McAlpine poursuit la tournée de son dernier album, five seconds flat. Cet opus, aux saveurs de rock indépendant et de guitare acoustique, unis de façon harmonieuse par la douce voix de McAlpine, témoigne d’une prose sincère et mature. L’artiste de 22 ans a même documenté le processus de création de l’album et le résultat est disponible sur sa chaîne YouTube, où elle publie également des vlogues de sa tournée.

Sa notoriété toujours grimpante de et ses collaborations avec divers artistes comme Jacob Collier, John Mayer et FINNEAS démontre que Lizzy McAlpine n’est pas prête à s’arrêter en 2023.

2. Sam Gellaitry

Attention aux fans de musique électronique : si vous ne connaissez pas déjà Sam Gellaitry, l’année 2023 sera sans doute celle qui marque cette découverte. Le DJ et producteur écossais, qui tire ses influences de la scène électro britannique et du hip-hop, a d’abord percé en 2014 avec un simple intitulé Powder, qu’il met en ligne sur SoundCloud. Son entrée de jeu musicale est caractérisée par un son minimaliste agrémenté de basse puissante et de percussions fracassantes.

Photo Instagram: @samgellaitry

Vers 2016, sa musique prend un virage vers un synthétiseur plus prononcé, donnant ainsi de nouvelles couleurs à sa musique. D’ailleurs, comme le sont Pharrell Williams et Lorde, Gellaitry est synesthète, c’est-à-dire qu’il est capable de vivement percevoir des couleurs associées à certains sons. Cela expliquerait possiblement son intérêt pour l’expérimentation avec différents sons dans sa musique.

Si vous ne savez pas par où commencer votre écoute, allez jeter un coup d’œil aux chansons Assumptions, Duo ou encore Picture in my mind avec PinkPantheress.

3. Alpha Wann

Je dois avouer mon hésitation à inclure à Alpha Wann dans ma liste, car est-ce possible de ne pas connaître Alpha Wann? Il a fait partie du groupe 1995 dont faisait aussi partie Nekfeu, il est proclamé comme étant le roi du rap français et a même performé au studio COLORS très connu sur YouTube. Que reste-t-il à dire qui n’a pas encore été dit? Malgré cela, je me fais quand même le plaisir d’en parler si ça peut donner la chance à quelqu’un de le découvrir…

Photo: Alpha Wann - promo "UMLA" (DR)

En 2018, Alpha Wann sort UNE MAIN LAVE L’AUTRE, son premier album studio en solo qui reçoit des critiques très flatteuses. Il va de même avec sa dernière mixtape parue en 2020, don dada mixtape 1, qui est même certifiée platine en février 2022. Ces deux albums ont la force commune de faire rayonner à la fois le flow enflammé d’Alpha Wann et son lyrisme habile.

Maintenant que déjà trois ans se sont écoulés depuis son dernier projet, les adeptes de rap français espèrent fort que 2023 apportera du nouveau contenu de la part d’Alpha Wann. En attendant, je vous recommande fortement d’ajouter à votre liste de lecture Pistolet Rose 2, mitsubishi et philly flingo.

4. Ethel Cain

En 2018, Hayden Silas Anhedönia dit avoir été possédée par son alter ego, Ethel Cain, et s’est sentie poussée à raconter son histoire à travers son premier album studio sorti en 2022, Preacher’s Daughter. En écoutant l’album, on peut voir se dessiner le récit d’une femme qui évolue au sein d’une communauté baptiste du sud des États-Unis, ce qui caractérise également l’éducation d’Anhedönia. Preacher’s Daughter fait part de réflexions sur divers thèmes comme la religion, la famille et la sexualité à travers des paroles envoûtantes et touchantes. Sur le plan stylistique, on a droit à un son qui rappelle la nostalgie lugubre de Lana Del Rey et l’atmosphère bourdonnante de Hozier.

Photo : Ethel Cain

Les projets à venir d’Anhedönia semblent suggérer que l’histoire d’Ethel Cain n’a pas fini d’être racontée. Elle fera son passage au festival Coachella en avril prochain et il paraîtrait même qu’une adaptation cinématographique du récit d’Ethel Cain pourrait voir le jour prochainement…à garder sur vos radars!

Malaïka Kivuye

Sources

Alpha Wann. (2023, 17 janvier). Dans Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alpha_Wann

Bauwens, M. (2022, 11 mars). L’étrange super-pouvoir de la synesthésie, entre art et science. BeauxArts. https://www.beauxarts.com/grand-format/letrange-super-pouvoir-de-la-synesthesie-entre-art-et-science/#:~:text=Avantage%20ou%20inconv%C3%A9nient%2C%20ce%20ph%C3%A9nom%C3%A8ne,sens%20en%20sollicite%20un% 20autre.

Bridon, A. (2022, janvier). Lizzy McAlpine | “It hurts my heart when people say I started on TikTok”. Why Now. https://whynow.co.uk/read/lizzy-mcalpine-it-hurts-my-heart-when-people-say-i-started-on-tiktok

Bsidestv. [bsidestv]. (2022, 12 avril). Lizzy McAlpine Says 'five seconds flat' Sounds More Mature, DM'd FINNEAS For Collab [vidéo]. YouTube. https://youtu.be/Xm0mw9NFMDw

Gellaitry, S. (s.d.). À propos de l’artiste. Dans Spotify (version 1.2.0.1165.gabf054ab) [application mobile]. https://open.spotify.com/artist/07UJz804RJxqNvxFXC3h9H?si=Vh-D4t0jT-mephIO6rMX7w

Hess, L. (2022, 23 août). The Gospel According to Ethel Cain. Vogue. https://www.vogue.com/article/ethel-cain-givenchy-campaign-interview

C’est l’heure du BeReal !

À l’ère des réseaux sociaux en 2023, il peut être difficile de se retrouver parmi le nombre élevé de réseaux sociaux utilisés. Entre Snapchat, Instagram et TikTok, c’est au tour de BeReal de se tailler une place. L’application étant encore très récente, elle a connu une montée en popularité dans les premiers mois de 2022, grâce à son approche différente des interactions sociales.

Photo: BeReal

Un fonctionnement inhabituel

Les réseaux sociaux, étant tous différents, regroupent toutefois plusieurs caractéristiques communes : du contenu à la une, la possibilité de publier des photos/vidéos, l’existence de filtres pour modifier l’image et une messagerie pour parler à notre entourage en privé. Le mode de fonctionnement de BeReal s’en distingue particulièrement ; le réseau social est formé autour d’une notification, partagée en même temps à tous les utilisateurs, qui nous donne deux minutes pour prendre une photo de ce qu’on fait dans le moment précis.

L’application prend une photo par notre caméra avant et arrière, ce qui crée un portrait fidèle de ce que l’on fait. Fini les photos esthétiques que l’on voit sur tous les réseaux sociaux; les photos prises sur BeReal ne peuvent pas être modifiées par le biais de filtres, ce qui donne une représentation plus naturelle de notre quotidien. L’une des particularités innovatrices est qu’il est possible de réagir aux BeReal de notre entourage, en prenant une photo de notre réaction face à ce dernier. Il est possible de considérer cela comme un remplacement des « likes » habituels et c’est également une façon de créer un lien plus personnel avec nos amis. La formule, ayant eu une grande popularité auprès des utilisateurs, a été reprise sur plusieurs autres plateformes, par exemple les TikTok Now sur TikTok.

Quelques désavantages

L’application, bien qu’elle sorte de l’ordinaire, comporte quelques lacunes. Sa simplicité en fait partie, puisque le seul but du réseau social est de publier une photo et de réagir à celles de ses amis. L’ajout d’une boite de messagerie personnelle pourrait être pertinent et compléter l’utilité du réseau social. Cet aspect est soulevé par Nellie Brière, consultante en communications numériques et réseaux sociaux, dans le journal La Presse qui se questionne sur la durabilité de l’application, puisqu’elle comprend très peu de variété (2022). La consultante relève également la présence de bogues fréquents. Personnellement, il m’a été possible d’en constater au moment venu de publier mon BeReal, qui charge quelques fois longuement sans réussir à être mis en ligne.

De plus, il est possible de publier en retard, ce qui permet aux utilisateurs qui n’étaient pas sur leurs cellulaires au moment de la notification de partager eux aussi ce qu’ils font. Par contre, cette fonctionnalité peut être utilisée lorsqu’on a un événement plus intéressant que ce que l’on fait au moment présent plus tard dans la journée, ce qui enlève un peu d’authenticité à l’application.

Un dernier désavantage à ne pas négliger est que l’application veut que nous soyons vrais du début à la fin de notre usage de celle-ci et dans nos interactions avec le contenu des autres. Fini les moments où nous pouvions faire des captures d’écrans en paix ! L’application envoie une notification lorsque notre BeReal a été pris en photo et expose la personne qui l’a fait. Cela peut être considéré comme un avantage pour certains et un désavantage pour d’autres. Chose certaine, l’application est probablement aussi authentique qu’un réseau social peut l’être à l’heure actuelle.

Janie Leclerc

Sources

Sarrazin, S. (21 avril 2022). BeReal, un engouement réel ? La presse. https://www.lapresse.ca/societe/2022-04-21/bereal-un-engouement-reel.php

Une guerre sans fin

« C’est la première fois en 160 ans qu’un tel scénario se produit » (Radio-Canada, 2023) ; les élections à la chambre des représentants ont été paralysées. On parle ici de l’élection du speaker, le « troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et le vice-président. » (Camdessus & AFP, 2023)

Une longue période

Aux États-Unis, comme c’est le cas dans la plupart des pays occidentaux d’ailleurs, le pouvoir est découpé en trois partis; l’exécutif (synonyme du président américain), le judiciaire (pris en charge par la cour suprême) et la législative, qui est un des plus grands appareils législatifs au monde et certainement le plus ancien.  

Ce qui faut savoir, c’est qu’en 1776, la colonie américaine obtient sa souveraineté de la main anglaise. Un débat constitutionnel a dès lors vu le jour presque 20 ans après cette obtention, et ce, afin de créer ce qu’on connaît aujourd’hui des États-Unis. Certes l’Amérique avait ces torts, entre l’esclavagisme du Sud et une conquête des territoires indigènes sans humanité à l’Ouest. Néanmoins, la création de son gouvernement fédéral restera à jamais une source de réjouissement.

Les fondateurs (pères constitutionnels de l’Amérique), dont le plus influent qui se nomme Maddison, ont donc conçu le congrès américain. Sa division se constitue ainsi; Le Sénat à la chambre haute et la chambre des représentants à la chambre basse. Historiquement, le Sénat représentait les états et la chambre des représentants, de part sa représentation proportionnelle de la population, avait la charge de faire porter la voix de chaque citoyen.

Une guerre interminable

Bref, c’est environ 250 ans plus tard, et même encore aujourd’hui, que les démocrates et les républicains se disputent la chambre basse. En effet, après une passe éprouvante déclenchée par le président Trump, les républicains ont repris du souffle en remportant enfin la majorité dans cette chambre.

Cette élection biennale a toutefois pris une différente tournure cette année puisque l’animosité entre les deux rivaux se faisait bien sentir. En effet, « Des trumpistes et anti-Kevin [McCarthy] et des républicains anti-establishment » (AFP, 2023) cherchaient à faire couler cette élection. 

Il devient dès lors bien important de savoir que le clan des républicains était divisé, lors de cette élection, à cause d’une dispute entre le camp de Trump et le camps de ceux qui désirent du changement et un gouvernement qui en revient à ses principes. En effet, 50% des membres du parti cherchent à trouver une alternative au mouvement Trumpiste, d’où intervient le nouveau speaker, Kevin McCarthy, élu pour représenter chacun des côtés du parti.

 

Une lame à double tranchant

Un problème s’annonce désormais, car « le président ne peut plus espérer faire passer des législations majeures. Mais avec un Sénat aux mains des démocrates, les républicains non plus » (France24 & AFP, 2023), une guerre qui se poursuivra donc encore et toujours.

Actuellement, sous la présidence du Président Biden, avec les élections éminentes de 2024, il y a une odeur d’insécurité qui se sent des deux côtés des partis. Cherche-t-on la continuation du grand-père Biden chez les démocrates ou, pour les républicains, plutôt à s’éloigner du tirant Trump, dangereux, mais populaire, afin de converger vers le jeune prophète Rick Santorum? En effet, l’élection de Kevin McCarthy en tant que nouveau speaker, ne laisse plus d’autres choix aux deux rivaux que de trouver un terrain d’entente afin de faire ce qu’il y a de mieux pour l’électorat et non pour leur propre parti.   

Mégane Emmanuelle English

Sources

Radio-Canada. (6 janvier 2023). La Chambre des représentants américains toujours sans président après 14 tours de vote. Ici Radio-Canada. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1946503/etats-unis-chambre-presidence-vendredi-mccarthy

Camdessus. C & AFP. (7 janvier 2023). Kevin McCarthy élu président de la Chambre américaine des représentants. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/monde/etats-unis/776967/apres-quatre-jours-bientot-un-president-a-la-chambre-des-representants

Agence France Presse. (5 janvier 2023). Qui sont les élus bloquant l’élection d’un président de la Chambre des représentants? Ici Radio-Canada. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1946308/congres-americain-speaker-presidence-chambre-representants-politique-usa

France24 & Agence France Presse. (7 janvier 2023). Congrès américain : Kevin McCarthy élu président de la Chambre des représentants. France24. https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20230107-congr%C3%A8s-am%C3%A9ricain-kevin-mccarthy-%C3%A9lu-pr%C3%A9sident-de-la-chambre-des-repr%C3%A9sentants