Le commencement

Vous êtes vous déjà demandé pourquoi telle ou telle situation vous arrivait à vous, plutôt qu’à quelqu’un d’autre?

Moi, ça m’arrive presque tous les jours. Je ne sais pas si c’est moi qui attire les situations étranges, si j’ai fait quelque chose pour me mettre le karma à dos ou si je suis simplement malchanceuse.

Dans tous les cas, j’attire les malaises comme le miel attire les abeilles.

Malaise : « État, sentiment de trouble, de gêne, d’inquiétude, de tension. »

Cette définition, c’est d’ailleurs un peu la définition de ma propre vie. Je passe mes journées à être troublée, gênée, inquiète, pour tout et pour rien.

Au final, je me console en me disant qu’au moins, ça fait de bonnes histoires à raconter, la plupart du temps (des fois, j’avoue, c’est surtout gênant, pour moi comme pour les autres!) Ça rend également mon quotidien pas mal moins ordinaire que la normale, pas pour moi le tourbillon boulot-école-dodo.

Donc, commençons par le commencement!

J’ai vécu mes premiers malaises assez tôt dans ma vie, vers l’âge de 4 ans, je dirais. Bon, c’est vrai qu’à cet âge-là, j’avais aucune idée de ce qu’était un malaise et c’est surtout mes parents qui ont dû le vivre. Mais ils n’ont eu qu’à me raconter l’histoire pour que, 18 ans plus tard, je ressente le même malaise qu’ils ont dû ressentir à ce moment-là. 

 

Donc ça va comme suit, je vous laisse imaginer la scène...

C’était le soir de Noël, j’avais environ 4 ans. Mais c’était pas le « premier » Noël de l’année. On devait déjà avoir fêté Noël 2-3 fois. Ce qui veut dire que des cadeaux, j’en avais déjà eu à la tonne. Parce qu’on se le dise, un enfant, à Noël, ça reçoit toujours trop de cadeaux (OK, c’est vrai, on en a jamais trop, mais vous comprenez!) 

Pour vous mettre en contexte, j’étais une petite fille qui se contentait de peu, à l’époque, et qui avait sans doute beaucoup plus de plaisir à déballer les cadeaux qu’à jouer avec après (comme tous les enfants que vous vous dites sans doute. N’empêche que c’était ça pareil!)

Donc, j’en étais à ouvrir un xième cadeau, quand je me suis mise à pleurer. Mais pas quelques larmes par-ci par-là. NENON! La crise de larmes! J’aurais été face à un chien à trois têtes que j’aurais eu une moins grosse réaction. Et c’était pas juste une crise de larmes de bébés tristes, c’était une crise de larmes de bébé fâché!

Prenez le temps de bien vous imaginer la scène : vous venez de donner un cadeau à un enfant de 4 ans, vous vous attendez, avec raison, à une effusion de bonheur, pas à une crise digne de la 2e Guerre mondiale (OK, j’exagère un peu, mais à peine.) Tout le monde se regardait, mal à l’aise de la situation, en se demandant bien ce qui pouvait m’arriver.

C’est là que mes parents, encore plus mal à l’aise que toutes les autres personnes présentes, ont dû expliquer la situation. Je venais de déballer une Barbie. Et détrompez-vous, pas une Barbie ordinaire qui fait peur... Une Barbie super techno (pour l’époque on s’entend) qui avait une cuillère et une bouche magnétisée, ce qui lui permettait de manger toute seule! On s'entend, c’est pas banal comme jouet pour un enfant de 4 ans! Ma mère de dire alors, avec le ton de la fille qui s’excuse tellement de la situation : « Elle a reçu la même hier, chez mes parents... »

J’avais 4 ans, et je hurlais parce que j’avais reçu 2 fois le même jouet. Mes parents avaient envie de rentrer dans le plancher. Après s’être excusés plus que nécessaire, ils ont dit qu’ils allaient la garder et que j’allais bien finir par être contente d’avoir deux fois la même poupée. Malheureusement, l’histoire ne dit pas si j’ai fini par être contente de ce doublon, mais comme tout enfant, il n’a suffi que de me mettre un autre cadeau dans les mains pour que mon sourire revienne.

J’ai tellement entendu cette histoire-là par la suite, qu’après, toutes les fois où j’ai reçu des cadeaux plus ou moins agréables, j’ai su mettre mon masque de fille faussement folle de joie. Et Dieu sait que des cadeaux ordinaires, on en reçoit plus qu’on aimerait, malheureusement.

 

Morale : ne pas fêter plusieurs fois Noël ou faire une liste bien différente aux deux familles!