En tant qu’ancienne exécutante d’une association étudiante et en tant que membre de différentes associations depuis maintenant 6 ans, j’ai eu la chance de voir passer beaucoup de choses. J’ai vu le plus beau du mouvement étudiant, mais aussi le pire. Parce que j’ai trop souvent vu le désintéressement de mes collègues pour la politique étudiante, voici en quatre points ma vision de celle-ci.
UN : S’Y INTÉRESSER
Tous les étudiants devraient s’y intéresser. Dès qu’on arrive à l’université (OK, peut-être qu’on peut commencer par trouver ses locaux, mais tout de suite après), on devrait trouver notre local d’association étudiante et s’informer du moment de la première assemblée générale. On paie chaque session des cotisations plus ou moins élevées à notre association étudiante qui se sert de notre argent pour organiser des activités, pour gérer notre café étudiant ou encore notre journal étudiant. On devrait tous avoir à cœur de savoir où s’en va notre argent.
C’est aussi notre association étudiante qui nous représente aux différentes instances de l’université et également au niveau national. Elle veille sur nos intérêts à court et moyen terme, la moindre des choses est d’aller partager notre point de vue sur les différents sujets de l’heure comme des changements dans le département, les prêts et bourses, le salaire minimum, etc.
DEUX : POSER DES QUESTIONS
C’est normal de ne pas nécessairement savoir comment prendre part concrètement à la politique étudiante dès notre arrivée. En fait, le plus important c’est de poser des questions. Comment fonctionne une assemblée générale? Comment dois-je m’y prendre pour proposer une activité? Comment puis-je me présenter comme exécutant ou comme rédacteur du journal de programme? On ne le dira jamais assez : il n’y a pas de questions niaiseuses, il n’y a que des réponses niaiseuses. Les exécutants de votre association étudiante sont là pour vous. N’ayez pas peur, allez les voir.
Poser des questions sur les décisions aussi. C’est important de se remettre en question lorsqu’on fait de la politique. Il faut savoir challenger ses exécutants afin de s’assurer qu’ils gardent toujours le cap sur leur rôle : nous représenter.
J’ai malheureusement été témoin dans les dernières années d’exécutants qui laissaient le pouvoir leur monter à la tête, en plus de laisser leurs intérêts personnels prendre le dessus. L’action de se remettre en question permet d’éviter les dérapages et de garder une vie étudiante saine.
TROIS : COMBATTRE LES PRÉJUGÉS
Non, les exécutants de votre association étudiante ne sont pas 2-3 hippies dans un local qui pensent faire une révolution demain matin (bon, OK, je ne connais pas toutes les associations étudiantes, mais en général, ça ne ressemble pas à ça!) Ce sont des étudiants qui ont à cœur la cause étudiante et le bien-être de leurs membres. Ils s’investissent à fond pour vous offrir des activités et une représentativité à la hauteur de vos attentes. Ils sont présents afin de répondre à vos questions et d’écouter vos requêtes ou simplement pour entendre vos points de vue.
Ce sont des étudiants qui s’impliquent au-delà de la normale et qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour permettre à votre programme de briller. Ce sont des gens impliqués qui ne veulent pas la révolution, mais l’amélioration de la société, en commençant par la microsociété qu’est l’université.
Une association étudiante c’est vous, c’est moi. Ce sont tous les membres qui la constituent.
QUATRE : UTILISER SON JUGEMENT
Utiliser son jugement est primordial. La politique étudiante, ce n’est pas une affaire de popularité. Ce n’est pas non plus la manière de régler des comptes personnels. Il faut toujours garder en tête que vos exécutants s’occupent de votre bien-être tout au long de votre parcours universitaire, choisissez-les avec soin.
Les assemblées générales électorales sont construites de façon à ce que chaque membre de l’association étudiante puisse entendre et questionner les différents candidats qui se présentent à chacun des postes. C’est important de poser des questions et de vérifier si les candidats qui se présentent devant vous sont compétents. Pensez que ce sont ces gens qui seront responsables de vos intérêts pendant le reste de l’année. C’est bien la solidarité entre amis, mais la compétence c’est encore mieux. Ce n’est pas vrai que de savoir où on s’enligne n’est qu’un détail.
On n’hésite pas à demander aux candidats pour le poste de premier ministre de décrire leurs futures fonctions ainsi que les enjeux actuels du pays. Un politicien ne peut pas se contenter de répondre : « Je ne sais pas encore, je m’informerais de cela si je suis élu. » Ce ne serait tout simplement pas sérieux et on ne voterait certainement pas pour lui. C’est la même chose en politique étudiante. Ce n’est pas parce que c’est à plus petite échelle que ça se doit d’être moins sérieux. C’est pourquoi il faut utiliser son jugement et ne pas se laisser influencer par les autres.
Le mouvement étudiant n’est pas un lieu pour la vengeance et les guerres personnelles, mais bien un lieu de rassemblement. Je crois à la politique étudiante. Je salue tous les exécutants que je connais qui se donnent corps et âme afin de participer à ce grand mouvement, ou les jeux de coulisses malsains n’ont pas leur place. Je souhaite aussi naïvement que la majorité silencieuse finisse par se réveiller pour rendre le mouvement étudiant encore plus fort.
Mouvement étudiant, on se dit à bientôt!
Image de couverture tirée de la Rotonde :