Une application de type Tinder pour les ados

Depuis sa première édition, sortie le 15 septembre 2012, l’application de rencontre Tinder n’a cessé de croître pour atteindre aujourd’hui plus 10 millions de « Tinder match » par jour. À ce chiffre impressionnant s’ajoutent les 750 millions de « swipes » par jour (Tinder pour les nuls). C'est intéressant de voir l’engouement que les gens de 18 ans et plus ont pour une telle application. Et pour les plus jeunes? Oui, ceux âgés de 13 et 17 ans ont-ils leur propre application de rencontre? J’étais très curieuse de découvrir la réponse et après plusieurs discussions avec des jeunes de mon entourage, je suis tombée sur un article présentant l’application Yellow. Cette application offre l’opportunité à ces jeunes de 13 et 17 ans de rencontrer de nouveaux « amis ». Elle fait beaucoup jaser, puisqu’elle inquiète énormément les parents qui se questionnent sur la sécurité de leurs enfants.   

Crédit: Inverse

Crédit: Inverse

L’idée première entourant la création de Yellow était de développer une plateforme sociale pour que les ados de 13 à 17 ans puissent former de nouvelles amitiés. Depuis son lancement en 2015, cette application compte plus de 10 millions d’abonnés (Manenti, 2017). Incroyable, vous direz! Le plus impressionnant est certainement leur stratégie de communication basée sur le « bouche-à-oreille ». Les jeunes, en informant leurs connaissances et ainsi de suite, ont permis à l’application de devenir une tendance incontournable qui continue de se répandre partout sur le globe comme de la poudre à canon. À maintes reprises, Yellow est comparée à notre fameuse application Tinder pour les adultes, puisque les deux applications permettent de rencontrer et d’interagir avec des personnes leur étant inconnues et que celles-ci comportent sensiblement le même système de « swipe » et de « like ». Il est donc facile de confondre les deux applications étant donné leurs similarités frappantes.

Malgré les bonnes intentions énoncées par les fondateurs de cette plateforme sociale, il ne va pas sans dire que les parents des utilisateurs de Yellow sont inquiets pour la sécurité de leurs ados abonnés à ce service de rencontre. Les développeurs de l’application se font rassurants quant aux dispositions prises dans le but de resserrer la vis pour une meilleure protection de leurs utilisateurs. Les mesures prises pour la sécurité de ces jeunes sont diverses. Il y a tout d’abord le système, ou l’algorithme en tant que tel, qui réussit à identifier les faux profils avec de fausses photos et à évincer ces utilisateurs non conformes de cette collectivité fermée. Il y a aussi la coopération des utilisateurs qui eux peuvent identifier les personnes « louches » et ainsi alerter l’application de la problématique. De plus, l’application serait en mesure de cibler adéquatement les conversations relevant de l’intimidation et bien sûr les photos nues. L’équipe gérant l’application affirme que leur système serait plus sécuritaire que ceux de leurs rivaux (Manenti, 2017).

Ces jeunes que j’ai rencontrés durant mon processus de recherche pour cet article soulignent leur appartenance culturelle à l’application. Ils sentent qu’ils font partie d’une collectivité singulière sur une toile numérique immense. Cet espace collectif permet à ces jeunes de se sentir en sécurité et être entourés de leurs semblables. Bien qu’il puisse y avoir parfois quelques intrus dans cet univers distinct, les mesures énoncées ci-haut permettent de sécuriser l’application pour le bien-être de leurs utilisateurs.

Crédit: NBC News

Crédit: NBC News

À chaque nouvelle application créée, il y a un moment d’instabilité, d’insécurité et d’adaptation. Nous sommes en train de frapper ce mur et nous essayons de nous y adapter. En nous questionnant sur cette nouvelle application Yellow, nous voulons imposer notre force pour la modeler en fonction de nos normes et règlements dans notre société. Il est important de se rappeler que cette application est à la base un espace social utilisé, en premier lieu, pour discuter. Devrions-nous couper l’accès à cet espace collectif numérique à nos jeunes de 13 à 17 ans? Si oui, cela montre-t-il notre conservatisme et notre dégoût de l’évolution de notre société?

Sources: 

  • www.tinder-pour-les-nuls.com/nombre-d-utilisateurs-tinder/
  • Manenti, B. (2017, 5 mars). Yellow, le “Tinder” des ados qui inquiète les parents. O. Repéré à https://o.nouvelobs.com/high-tech/20170302.OBS6017/yellow-le-tinder-des-ados-qui-inquiete-les-parents.html