À quelques semaines de la date limite des transactions dans la ligue nationale, les partisans du Canadien de Montréal doivent se demander ce que Marc Bergevin tentera désespérément de faire pour maintenir son équipe à bord. Cependant, personne n’est dupe et la situation semble claire : la saison 2017-2018 du Tricolore reflète un constat d’échec.
Au moment d’écrire ces lignes, l’équipe croule péniblement dans les bas-fonds de la LNH (25e rang) et est l’une des pires équipes aussi bien dans les buts marqués (25e rang) que dans les buts alloués (23e rang). L’infirmerie a également son lot de blessés : Shea Weber, Ales Hemsky, Phillip Danault et plus récemment Andrew Shaw (4 à 6 semaines d’absence). Et je ne parlerais même pas des problèmes de compositions à l’attaque et à la défense. Il n’y a pas à dire, le Canadien traverse une sombre période et celle-ci ne date pas d’hier.
En effet, cela fera bientôt 25 ans que le trophée roi, la coupe Stanley, n’a pas déferlé avec engouement sur la rue Sainte-Catherine. 25 ans que les partisans ne se sont pas enflammés à crier des « Olés » d’encouragements pendant que le Canadien affronterait férocement une équipe de l’association de l’Ouest. Ces 25 ans de disette combinés à la situation actuelle de l’équipe m’amènent à me poser la question suivante : Est-ce que nous pouvons gagner avec les fondations que nous avons présentement?
À cette question, je vous répondrais ceci : « Oui et Non »
Je ne pense pas que le Canadien possède les pires éléments de la ligue nationale, mais nous sommes obligés de constater que certaines pièces nécessaires à ce que l’engrenage de la réussite s’enclenche de manière fluide ne sont pas encore placées. Parmi ces pièces manquantes, je n’étonnerai personne en évoquant notre trou au poste de centre numéro un.
À titre personnel, je considère qu’un joueur de centre de premier trio est la position la plus importante au hockey devant le gardien de but (poste qui reste aussi important). Celui qui occupe ce rôle doit être capable d’être responsable en repli défensif, mais surtout d’être capable de produire en attaque et d’être un « game-changer » à chaque fois que ses patins touchent la glace. Les derniers champions de la coupe Stanley en possédaient tous un : Sidney Crosby, Jonathan Toews, Anze Kopitar et Patrice Bergeron. Les finalistes n’y sont également pas en reste à ce niveau.
Le Canadien n’a pas eu un joueur de ce calibre depuis Vincent Damphousse, donc depuis la dernière coupe Stanley. On sait aujourd’hui qu’Alex Galchenyuk et Jonathan Drouin, malgré leurs habiletés offensives d’exception, ne peuvent pas remplir ce rôle. Le club-école et les joueurs du junior sont assez faibles à ce niveau également. À l’heure qu’il est, la solution la plus envisageable par Marc Bergevin pour régler ce problème sera sûrement d’échanger Max Pacioretty.
Un ailier de 30 buts par année devrait effectivement nous rapporter quelque chose d’intéressant : un jeune joueur talentueux qui sera prêt à faire ses preuves avec un bon premier choix au repêchage et/ou un joueur confirmé. Le capitaine a beau connaitre une saison difficile, il reste un atout majeur pour bien des équipes, notamment celles qui aspirent aux grands honneurs. À 4,5 M$ par année jusqu’en 2019, il représente également un excellent contrat.
Je pense également que le départ du 29e capitaine pourrait symboliser avec le commencement d’une nouvelle ère pour le Canadien. Comme j’ai évoqué précédemment, le Canadien n’est pas obligé d’imploser complètement la bâtisse, mais plutôt d’emmener du nouveau matériel neuf pour pouvoir construire une nouvelle dynastie.
Ce nouveau plan devra probablement passer par un nouveau maitre de construction (j’entends par là le poste de directeur général). Marc Bergevin sera assurément en poste jusqu’à la fin de cette saison, ce qui veut dire que ce sera lui qui décidera du sort de Max Pacioretty et des autres joueurs à la date limite des transactions. Je m’attends à un grand coup ou à un début de ménage et il serait possible de croire que de bonnes compensations en sortiront. Il en reste que cette organisation a besoin d’un changement de philosophie, autant à l’intérieur du vestiaire qu’au niveau de la direction. C’est pour cela que je crois que Geoff Molson (l’actuel président du Canadien de Montréal) aura énormément de pain sur la planche au cours de cet été et des décisions difficiles à prendre. Il y a quelque chose qu’il ne faut pas oublier. Dans le sport, les partisans ont besoin de ce frisson en pensant à ce que leur équipe peut accomplir, de cette bouffée d’énergie qui fait bondir les partisans de leur siège ou du canapé en voyant des performances mémorables de leurs athlètes et cette sensation euphorique lorsque le trophée du championnat est soulevé. Ces émotions, les partisans ne les ont pas ressenties il y a bien longtemps.