TERME
Selon une définition de l’Insee, l'inflation peut être qualifiée comme étant « la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix".
FAITS
Comme nous l’avons tous constaté, notre époque connait une augmentation importante des prix. Le litre de diesel coûtant 1,40€ en juin 2021 est passé à 2,09€ en juin 2022, en France selon l’Insee. En ce qui concerne le Québec, le prix de l’essence était de 1,33 $ en 2021 pour devenir 1,99 $ l’année d’après. L’organisme de l’Insee affirme également que la France a connu une augmentation de 5,2% des prix à la consommation de 2021 à 2022. Le Québec a connu une inflation de 6,8%. De manière concrète, les canadiens ont senti l'effet de l'inflation à travers la montée nette des prix des nécessités courantes, à savoir les transports qui ont augmenté de 10,6 %, les aliments qui ont pris 8,9 % ou encore le logement à la hausse de 6,9 %.
A l’étranger, le bilan s’illustre à travers une augmentation de 8,6% aux États-Unis, de 7,9% en Allemagne ainsi que de 9,1% en Angleterre. On peut donc qualifier ce phénomène de mondial.
Au sein de la zone euro, « Eurostat » indique que « le taux d'inflation annuel en octobre 2022 est de 10,7% ». Parmi les pays de cette zone, la France possède, pour le moment, le taux d'inflation le plus faible. Ceci s’explique notamment, par les nombreux parcs nucléaires français qui permette au pays de ne pas dépendre des importations d’énergies fossiles russes. L’efficacité du « bouclier tarifaire », qui est le blocage des tarifs réglementés de vente, joue également un rôle important. Il permet à l’Etat de prendre en charge l’écart de coût entre ce tarif réglementé de vente et la moyenne des coûts des fournisseurs.
Au Canada, l’inflation reste élevée par rapport au pays de la Marianna, malgré une atténuation en décembre, selon les analystes de Statistique Canada.
CAUSES
Cette inflation globale peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Voici les principaux à avoir en tête pour comprendre ce phénomène :
La pandémie de Covid-19
L’épidémie de Coronavirus a entrainé la mise en place de mesures exceptionnelles afin de contenir la situation. Les populations ont connu la naissance du confinement qui a entrainé une baisse de la consommation des ménages et a différé l’investissement des entreprises. Cette période a, notamment, engendrée la fermeture de nombreuses chaînes de production, la désorganisation de circuits logistiques et des difficultés sur la scène du commerce internationale.
En outre, la Chine a connu un reconfinement dû à l’explosion des cas de Covid-19 en mars 2022. Cette mise en pause de « l’usine mondiale » a eu, de nouveau, des impacts sur la production et la logistique mondiale. Les usines et les ports ont tourné au ralenti pendant 3 mois entrainant un renchérissement des coûts de production et de transport.
La guerre en Ukraine
La guerre entre la Russie et l'Ukraine, qui a débuté le 24 février 2022, a de brutales répercussions sur le marché mondial. Le conflit se traduit par un choc d'offre en réponse aux sanctions économiques imposées à la Russie, par l'arrêt des exportations ukrainiennes et par des craintes de pénurie partout dans le monde.
Ces augmentations significatives s’expliquent notamment par le fait que les belligérants de la guerre sont d’importants producteurs de matières premières. La Russie est le deuxième exportateur de pétrole ainsi que le premier exportateur de gaz au monde. L’Ukraine, elle, se place comme un important producteur de denrées agricoles.
Problème d’équilibre entre l’offre et la demande
De 2020 à 2021, les ménages ont diminué leur consommation en raison de la pandémie de Covid-19. Par conséquent, ils ont accumulé un important niveau d’épargne. Cette épargne a été possible grâce à l’aide des banques centrales. Elles ont, par exemple, permis aux États d’emprunter à des taux d’intérêt bas ou encore ont pris à leur charge les salaires des employés confinés.
A la fin de cette période pandémique, la demande a explosé pour des consommateurs voulant retrouver leurs vies quotidiennes passées rythmées par une société de consommation. Néanmoins, l’offre, très inélastique à court terme, n’a pas réussi à suivre l’allure, avec des entreprises encore fragilisées.
PRÉVISION POUR L’AVENIR
Selon les prévisions du FMI, le Fond Monétaire International, le taux d'inflation mondial devrait atteindre une moyenne de 8,8 % en 2022, puis diminuer jusqu’à 6,5 % en 2023, pour enfin arriver à 4,1 % en 2024.
La flambée des prix de l'énergie et des biens alimentaires représente à elle seule, 70% de l’inflation actuelle. Pour l’avenir, on peut anticiper une diminution des prix du pétrole, du gaz et de l'ensemble des matières premières. Ces déséquilibres semblent tous être en voie de résorption, même si cela se fait à des rythmes divers. Cette baisse devrait calmer les tensions inflationnistes même si ces dernières ne disparaîtront pas tout de suite.
Clara Perret
Sources
https://fr.statista.com/infographie/27502/taux-inflation-par-pays-en-2022/
https://www.vie-publique.fr/eclairage/286182-inflation-les-causes-de-la-soudaine-hausse-des-prix
https://www.imf.org/fr/Publications/WEO/Issues/2023/01/31/world-economic-outlook-update-january-2023
https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2023/01/10/global-economic-prospects
https://www.insee.fr/fr/statistiques/6797212