Durant les journées longues et grises ou les journées seules et froides, un sentiment vient s’installer tranquillement au profond des âmes et des cœurs. Une vague de chaleur et de tristesse, remémorant des moments de journées du passé, une vague débutant dans les entrailles et qui se répand jusque dans la poitrine. On regarde par les fenêtres embuées d’une journée d’hiver et on voit repasser des souvenirs de notre enfance. Les anges dans la neige, les batailles de neige, les forts et les clans ennemis qui se battaient pour un prix imaginaire. On se rappelle les chocolats chauds de nos parents, ceux avec les guimauves et qui brulaient la langue quand on rentrait de longues heures à jouer dans le froid. Les hivers de nos souvenirs, recouverts d’un voile brillant de magie et d’imagination, font des jaloux des hivers actuels, qui, eux, ne semblent que froids et pluvieux.
Par des journées où le soleil commence à sortir de son sommeil, ce même sentiment revient nous hanter, parce que lors de nos 10 ans, les fleurs du printemps étaient plus colorées et l’odeur du gazon frais du matin, encore gorgé d’eau, venait nous chatouiller le nez. La température froide devenait fraiche et on remplaçait les manteaux par des petites laines et on ressortait les bicyclettes. On sourit tendrement en repensant aux cabanes dans les arbres et aux spectacles que l’on créait entre amis. Comme quoi le printemps était un signe de liberté, car l’été paraissait enfin arrivé. Parfois, cela nous fait un petit pincement au cœur, de penser que d’aller cogner chez ses amis ne signifie plus de demander pour aller jouer dehors à combattre des dragons imaginaires, que les jours de l’enfance sont passés.
Puis il y a les journées chaudes et radieuses d’été, celles qui rappellent la crème glacée et les jeux d’eau. Ces journées qui donnent envient d’appeler ses voisins pour jouer dans la piscine, mais durant lesquelles on se contente de sourire au vide, se rappelant que les vacances d’été n’existent plus dans un monde d’adulte et que le 9 à 5 du lendemain nous attendent. L’été nous rappelle les camps de jours et les chansons quétaines, mais aussi les feux de camp et les soirées se finissant bien plus tard que le couvre-feu le permettait. À ne pas oublier, les guimauves, un peu trop griller, qui prennent en feu, amis qui sont quand même excellents. On repense à tout ça et on se sent mélancolique du passé.
Par la suite de tout cela, le froid revient tranquillement, en automne. De retour à l’école, à laquelle nous ne retournerons plus. Un sentiment de tristesse qui refait surface en pensant à la dernière fois où nous avons passé les portes de ce bâtiment où nous avons passé notre enfance. C’est en repensant aux amis que nous ne reverrons plus que, la nostalgie et la mélancolie refont surface pour de bon.
C’est en repensant à la dernière fois où nous avons sauté dans un tas de feuilles après avoir passé la journée à les racler. C’est cette vague d’émotions que nous ressentons lorsque nous pensons à la dernière fois où princesse, policier ou chien fut notre choix de costume d’Halloween pour cogner à toute les portes du quartier et se battre pour savoir qui avait récolté le plus de bonbon en une soirée.
Vient un jour où l’on regrette. On regrette de ne pas avoir assez profité de ces moments, parce que les hivers ne sont plus magiques comme ils l’étaient avant, que le printemps ne semble plus autant frais et nouveau, que l’été a perdu de sa chaleur et de sa liberté et parce que l’automne semble plus fade que jamais. Mais il reste une chose avec nous, la nostalgie des journées passées. Celle qui nous rappelle nos meilleurs moments et qui nous fait s’ennuyer d’avoir 11 ans pour une dernière fois.
Sara-Maude