Édition de février

Chers lecteurs et lectrices,

La mi-session est enfin à nos portes!!!

Et qui dit fin de mois dit aussi nouvelle édition du ComMédia 🥳

Un merci particulièrement spécial à nos rédacteurs et rédactrices qui ont participé à l'édition du mois malgré cette période de mi-session!💌

Que vous soyez au chalet, en voyage ou entrain d’étudier; vous aurez besoin de prendre un temps pour relaxer et quoi de mieux que de prendre ce moment pour lire des articles très bien écrit sur le viol en temps de guerre, les deepfakes et leur danger ou encore sur la baisse de natalité en Corée du Sud?!

Psssttt : l'article coup de cœur du mois est celui de notre rédactrice Jaymie Vézina portant sur le phénomène peu connu du Post-Partum!🤎

Bonne lecture à tous🤓

Mégane Emmanuelle English - Rédactrice en chef

Le Post-Partum : un phénomène encore mal compris

L’animatrice et auteure Valérie Roberts a publié, en janvier dernier, son deuxième ouvrage, Post Partum : les hauts et les bas du 4e trimestre. Dans celui-ci, elle aborde les défis qu’elle a personnellement traversé durant les mois suivants l’accouchement de son premier enfant, mais elle tente également de démystifier le post-partum en discutant avec des femmes et des spécialistes afin de mettre en lumière et de rendre compréhensible ce phénomène complexe. En partageant sa propre expérience, elle entreprend de dépeindre le post-partum tel qu’il est. Passant de l’accouchement à l’allaitement et au rétablissement, elle traite des enjeux qui touchent tant de femmes, mais qui restent, encore aujourd’hui, tabous.

Le mouvement de démocratisation du post-partum est publiquement et massivement enclenché le 15 février 2020 lorsque la sociologue française Illana Weizman réagit fortement à la censure d’une publicité dépeignant l’épisode douloureux du post-partum. Celle-ci devait être présentée durant la cérémonie des oscars sur la chaîne américaine ABC. En réaction à cet incident, elle décide de partager sur Instagram une photo d’elle à la suite de son propre accouchement, où on peut la voir portant une couche pour adulte. Elle parle de ses saignements, de ses déchirures, de son corps encore ébranlé en soutenant que de visibiliser la réalité du post-partum, c’est de permettre aux femmes de se sentir moins isolées, démunies et honteuses face à la situation (Herzog 2020).


Bouleversements psychiques et physiques

C’est également ce que soutient Valérie Roberts dans son livre Post Partum : les hauts et les bas du 4e trimestre. Il est important pour elle d'ouvrir le dialogue sur ce que beaucoup de femmes vivent afin de mieux les comprendre et de mieux les épauler (Roberts, 2024a). Aidée notamment par Valérie Namer, ostéopathe au Québec et docteur en endocrinologie en France, ainsi que Ingrid Bayot, spécialiste en périnatalité et sage-femme, elle s’attarde à définir le post-partum et à couvrir tout ce qui l’entoure. Le post-partum correspond donc au 4e trimestre, soit les trois mois suivant l’accouchement. Il correspond à une « chute d’hormone » drastique causant un dérèglement psychique et physique puissant (Roberts, 2024a). Celle-ci altère chimiquement le cerveau engendrant entre autres des changements de comportement. Ingrid Bayot soutient que, si le corps est en gestation pendant 9 mois, il doit inévitablement « dégester » : « Le cœur, le foie, les reins, les poumons… Tous les organes vitaux ont modifié leur physiologie et, parfois, se sont transformés [...], mais ils ne doivent pas moins réajuster leur anatomie et leur fonctionnement après l’accouchement, et ces ajustements prennent entre six semaines et trois mois. Même travail pour les tissus cutanés, les ligaments, les muscles et les articulations » (Bayot 2019, p.28). Sans nécessairement mener à la dépression ou à la psychose, la période du post-partum reste tout de même très difficile à surmonter pour beaucoup de femmes. Toutefois, le 4e trimestre est souvent oublié et sous-estimé en termes d’impact face aux deux situations extrêmes : le rose bonbon ou la dépression. Valérie Namer nomme notamment une profonde anxiété, de la peur, de la culpabilité, de la honte, de la tristesse, de la solitude, de l'hypervigilance, etc., comme symptômes majeures. Il s’agit d’une crise identitaire importante pour la femme (ou le parent) qui doit s’adapter et qui ne peut devenir mère du jour au lendemain (Bayot 2019).

 

Jugement et pression

La nouvelle mère est en général soumise à beaucoup de jugement et beaucoup de pression face à son nouveau rôle, en plus de vivre des changements bouleversants. Avec la conseillère en lactation Maurine Léger Willa, Valérie Roberts soulève également les difficultés de l’allaitement lié au post-partum ainsi que le jugement y étant associé. Les femmes ayant témoigné dans son livre soulignent un manque d’empathie et une pression énorme de la part du personnel médical, mais également de l’entourage malgré les douleurs insupportables qu’elles vivent (Roberts 2024b). Ingrid Bayot déplore le vocabulaire dévalorisant souvent utilisé pour décrire les nouvelles mères; termes qu’elles utilisent elles-mêmes : « mou, moche, abîmé » (Bayot 2019, p. 28). Elle soutient que de tels termes contribuent à l’isolement et la honte des femmes face à leur nouveau corps. Elle met également de l’avant les images incohérentes concernant la maternité, présentée constamment au cours de notre vie, et qui ne correspondent pas à l’expérience réelle (Roberts 2024c) amenant beaucoup de femme à ressentir de la culpabilité face à leur situation qui s’avère loin de ce qu’elles s’étaient imaginé.

 

C’est pourquoi Valérie Roberts cherche à parler haut et fort de son expérience. Elle tente de mettre en lumière les enjeux les moins discutés afin de les normaliser. La douleur du corps, l’allaitement, les changements psychiques, l’isolement, le deuil, etc. : elle y plonge tête première. À travers des discussions vulnérables et touchantes, elle s’attarde à mettre le doigt sur les éléments « moins beaux » du post-partum, souvent ignorés ou cachés. Ingrid Bayot soulève qu’il « plane une sorte de flou, un déni collectif qui affecte autant les professionnels de la santé et les familles que les femmes elles-mêmes » (Bayot 2019, p. 29) d’où l’importance de démocratiser le sujet et tout ce qui l’entoure. Ce faisant, elle pousse à réfléchir sur l’attention portée à la nouvelle mère lors de cette période difficile. Comment pourrait-elle être mieux soutenue ? Valérie Roberts considère qu’en parler honnêtement et sans filtre est un bon début, mais elle espère de plus grands changements et compte bien en faire partie (Roberts 2024c). 

 

Jaymie Vézina





Bibliographie

Bayot, I. (2019). Le post-partum côté femme : un quatrième trimestre de « gestation » ? Sortir des dénis culturels pour un meilleur accompagnement. Revue médicale périnatale.

https://rmp.revuesonline.com/articles/lvrmp/pdf/2019/01/lvrmp_2019_sprperinat000454.pdf

 

Herzog, C. (2020). #MonPostPartum : un hashtag pour libérer la parole sur l’après accouchement. Le Monde.

https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2020/02/20/du-sang-des-larmes-des-cris-un-hashtag-pour-liberer-la-parole-sur-le-post-partum_6030234_4832693.html

 

Roberts, V. (animatrice). (2024a). La chute d’hormone (no 1) [épisode d’un balado audio]. Dans Post-partum. QUB Radio.

https://www.qub.ca/radio/balado/post-partum-un-balado-de-valerie-roberts?silent_auth=true

 

Roberts, V. (animatrice). (2024b). L’allaitement (no 2) [épisode d’un balado audio]. Dans Post-partum. QUB Radio.

https://www.qub.ca/radio/balado/post-partum-un-balado-de-valerie-roberts?silent_auth=true

 

Roberts, V. (animatrice). (2024c). La matrescence (no 4) [épisode d’un balado audio]. Dans Post-partum. QUB Radio.

 https://www.qub.ca/radio/balado/post-partum-un-balado-de-valerie-roberts?silent_auth=true

Viol de guerre : arme de destruction impunie

Cette photographie a été élue meilleure photo au monde sur le thème de la paix et fait partie de la série de 15 photographies « Regardez-moi, je suis belle ! » de Patricia Willocq. La série retrace le parcours d'une petite fille née d'un viol, traversant tous les grands événements de sa vie : sa naissance, ses premiers pas, son premier jour d'école, son mariage, son premier jour de maman, etc. https://www.unesco.org/en/articles/look-me-i-am-beautiful-0

Le viol de guerre, souvent traité avec indifférence et négligence, demeure un phénomène aux conséquences dévastatrices qui échappent trop souvent à la justice internationale. En dépit des progrès dans la reconnaissance de ce crime, il persiste comme une arme utilisée pour détruire non seulement des vies individuelles, mais aussi des communautés entières.

 

De quoi s’agit-il ?

Cet acte d'une cruauté systématique va au-delà de la simple violence physique. Il se caractérise par des actes horribles tels que la grossesse forcée, des violations sur enfants, des crimes commis en public ou sous les yeux des familles, la prostitution forcée, des viols suivis d’assassinat, la mutilation des parties génitales et d'autres atrocités difficiles à décrire (Duroch, 2004, p.139). Le viol de guerre ne peut être banalisée, car elle représente une tentative délibérée d'anéantissement de sociétés entières.

 

L’intention derrière cette atrocité

L’intention derrière les viols de guerre est complexe et peut varier en fonction du contexte spécifique du conflit. Souvent utilisé comme arme de terreur, ici les agresseurs cherchent à paralyser psychologiquement les communautés ennemies et à les forcer à se soumettre. Aussi, le viol de guerre peut être utilisé comme tactique dans le cadre de « nettoyage ethnique », visant à expulser ou éliminer une population particulière d’une région donnée (Nahoum-Grappe, 2011, p. 126). Dans certains cas, il s’agira plutôt de moyen de contrôle démographique. Forcer des grossesses, provoquer intentionnellement des infections sexuellement transmissibles, ou encore détruire des familles contribuent à modifier la composition démographique de la population ennemie. Évidemment, le viol de guerre est aussi utilisé avec l’intention d’humilier, de dominer et de déstabiliser des communautés.

 

Les limites de la Cours pénale internationale (CPI)

La Cour pénale internationale (CPI) a joué un rôle essentiel dans la reconnaissance du viol en tant qu'arme de guerre, mais elle présente des limites significatives. Les procédures longues et complexes, la difficulté de collecter des preuves dans des contextes de conflit, l'impunité persistante des hauts responsables, le manque de coopération internationale et la focalisation sélective sont autant de défis entravant l’efficacité de la CPI (Rousselot, 2018, p.30). De plus, l'insuffisance de la protection des témoins et des victimes, ainsi que le risque de stigmatisation, soulignent la nécessité d'améliorations dans le traitement judiciaire des violations de guerre. Bien que la CPI ait contribué à faire progresser la reconnaissance de ces crimes, la communauté internationale doit continuer à réfléchir à des moyens d'augmenter l'efficacité de ses mécanismes pour assurer une justice équitable et dissuader de futurs actes épouvantables.

 

La loi du silence

Malgré les progrès, le viol de guerre persiste largement impuni. La loi du silence, la honte et l'absence de preuves, combinées à la difficulté personnelle de dénoncer ces crimes, maintiennent une tradition d'impunité. Les victimes, souvent convaincues de l'injustice qui les attendent dans la quête de justice, restent silencieuses, tandis que les forces en présence semblent indifférentes.

 

« Le droit du viol existe, mais le droit de violer prospère » (Rousselot, 2018, p.33).

 

Maxime Gravel

Quelques articles de journaux de cas précis et récent de viol de guerre

Williamson, L. (2023, 9 décembre). Le Hamas a violé et mutilé des femmes le 7 octobre, selon les témoignages recueillis par la BBC. BBC News Afrique. https://www.bbc.com/afrique/articles/c983r07z0geo

Hachey, I. (2023, 17 mai). En Ukraine, le viol comme arme de guerre. La Pressehttps://www.lapresse.ca/international/chroniques/2023-05-17/en-ukraine-le-viol-comme-arme-de-guerre.php

Kouagheu, J. (2023, 24 septembre). Cameroun : dans les régions anglophones, le viol comme arme de guerre. Le Monde. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/09/24/cameroun-dans-les-regions-anglophones-le-viol-comme-arme-de-guerre_6190803_3212.html

Laleix, G. (2023, 22 novembre). Guerre au Soudan : le viol utilisé comme arme de guerre dans le conflit. Radio France Internationale. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20231122-guerre-au-soudan-le-viol-utilis%C3%A9-comme-arme-de-guerre-dans-le-conflit

 

Le cas de la République Démocratique du Congo

Moufflet, V. (2008). Le paradigme du viol comme arme de guerre à l'Est de la République démocratique du Congo.  Afrique contemporaine, 227, 119

133. https://doi.org/10.3917/afco.227.0119

 

Le cas de l’Algérie

Branche, R. (2002). Des viols pendant la guerre d'Algérie. Vingtième Siècle. Revue d'histoire, https://doi.org/10.3917/ving.075.0123

 

Bibliographie

Rousselot, P. (2018). Le viol de guerre, la guerre du viol. Inflexions, 38, 23-35. https://doi.org/10.3917/infle.038.0023

 

Duroch, F. (2004). Le viol, arme de guerre : l’humanitaire en désarroi. Les Temps Modernes, 627, 138-147. https://doi.org/10.3917/ltm.627.0138

 

Nahoum-Grappe, V. (2011). Violences sexuelles en temps de guerre. Inflexions, 17, 123-138. https://doi.org/10.3917/infle.017.0123

La baisse de natalité en Corée du Sud

« Si la baisse de la natalité se poursuit, les Coréens seront éteints d'ici à 2750 » (National Géographic, 2023). En 2023, la Corée du Sud se classe parmi les derniers rangs du tableau de taux de natalité brut (taux de naissances pour 1000 personnes) avec un taux de 5,56. En 1998, le chiffre correspondant au nombre d’enfants par femme était de 1,46. Depuis, il n’a cessé de chuter atteignant 0,81 en 2021, et ce malgré les milliers de dollars investis par le pays pour lutter contre ce crash démographique (BBC News, 09/08/2022). Mais quels sont les causes de cette chute qui met en danger toute la Corée du Sud?

 Facteurs économiques :

 En Corée du Sud, le contexte économique est peu favorable à la croissance de la natalité puisque depuis plusieurs années, le coût de la vie ne cesse d’augmenter. Avoir des enfants demande un logement plus grand et donc plus onéreux; se rajoutent à cela des frais de scolarité, de cours particuliers avec des professeurs de renom, d’activités extra-scolaires, la prévision de potentielles perspectives d’avenir (Université, …).  Dans une Corée du Sud caractérisée par une compétitivité constante, les parents n’ont d’autre choix que de suivre ce rythme. Cependant, tous ne parviennent pas à le faire, ce qui creuse des inégalités d’autant plus exacerbées par l’émergence de l’épidémie du Covid-19 et l’augmentation du chômage.

 

Facteurs professionnels

Dans la tradition coréenne, la femme assumait la responsabilité de la gestion du foyer ; une carrière professionnelle n’était pas envisageable. Toutefois aujourd’hui, les femmes aspirent à se frayer un chemin dans la vie active et sont confrontées à un choix drastique entre carrière et vie de famille. Concilier les deux relèves presque de l’impossible, car une semaine de travail représente environ 40 heures, auxquelles peuvent s’ajouter 12 heures supplémentaires légales. Cet emploi du temps chargé ne laisse guère de place à une vie de famille épanouie.

 

Facteurs culturels :

En Corée du Sud, les anciennes générations exercent continuellement une pression envers la nouvelle. À l’époque, les femmes coréennes avaient en moyenne 4 enfants, alors que la nouvelle génération, elle, est reconnue comme la génération « sampo » rejette ces anciennes coutumes (ELLE, 12/06/2023). La génération « sampo » représente les jeunes qui ne désirent ni se marier, ni avoir de relations amoureuses et encore moins avoir des enfants. Ils se complaisent dans leurs emplois actuels, veulent voyager et se consacrer à leurs loisirs. Pour eux, le mariage n’est donc pas un élément déterminant du bonheur là où en Corée du Sud, le mariage engendre nécessairement naissance d’enfants et obligation de famille.

 

En conséquence :

L’une des conséquences de la baisse du taux de natalité en Corée du Sud est la diminution de sa population, un phénomène qui risque de s’accentuer puisque le taux de mortalité actuel dépasse celui de natalité.

 

La Corée du Sud envisage ces derniers temps des solutions pour contrer ce problème. Le ministre de la justice Han Dong-Hoon a proposé de favoriser l’immigration dans le pays pour permettre aux Coréens d’avoir des « domestiques » offrant ainsi aux hommes, mais surtout aux femmes, la possibilité de mener une carrière professionnelle tout en jouissant d’une vie de famille (L’express, 09/12/2023). Quant au Président Yoon Seok-Youl, il a suggéré l’augmentation des primes de naissance. Actuellement de 300$, le gouvernement souhaiterait la monter à 730$. Le président souhaiterait également supprimer le service militaire pour les pères de famille ayant trois enfants avant l’âge de 30 ans (RFI, 25/03/2023). D’autres propositions ont été émises mais pour le moment aucune preuve n’affirme qu’elles ont été mises en place.

 

 

Julie Ginet

 

 

Bibliographie :

Classement des États du monde par taux de natalité. (s. d.). Atlasocio.com.

https://atlasocio.com/classements/demographie/natalite/classement-etats-par-taux-de-natalite-monde.php#google_vignette

 

Statista. (2023, 24 octobre). Nombre d’enfants par femme en Corée du Sud 1998-2021.

https://fr.statista.com/statistiques/1399746/coree-du-sud-taux-fecondite/

 

BBC News Afrique. (2022, août 29). Natalité en Corée du Sud : « Nous sommes en grève pour avoir des bébés»

https://www.bbc.com/afrique/articles/c1eq3l75030o

 

Du, F. O. À. S. E. C. (2019, 17 décembre). Pourquoi les Sud-Coréennes ne veulent plus d’enfants. La Croix.

https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/Pourquoi-Sud-Coreennes-veulent-denfants-2019-12-16-1201066814

 

L’Express. (2023, 9 décembre). La Corée du Sud craint « l’extinction » en raison de sa démographie au plus bas. L’Express.

https://www.lexpress.fr/monde/asie/la-coree-du-sud-craint-lextinction-en-raison-de-sa-demographie-au-plus-bas-GYPU7ZRCUZENXDQADM3O7JNDQU/

 

Baron, L. (2023, 19 juin). Rencontre avec ces Coréennes qui ne veulent ni mariage ni enfant pour lutter contre le patriarcat. Elle.

https://www.elle.fr/Societe/News/Revolution-silencieuse-en-Coree-du-Sud-Rencontre-avec-ces-femmes-qui-ne-veulent-ni-mariage-ni-enfant-pour-lutter-contre-le-patriarcat-4134315

 

Rfi. (2023, 25 mars). Corée du Sud : pas de service militaire pour les jeunes pères de familles nombreuses ? RFI. Rfi. (2023, 25 mars). Corée du Sud : pas de service militaire pour les jeunes pères de familles nombreuses ? RFI.

https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20230325-cor%C3%A9e-du-sud-pas-de-service-militaire-pour-les-jeunes-p%C3%A8res-de-familles-nombreuses

 

 

 

Quand l’art devient politique

Photo: Andy Buchanan Agence France-Presse L’œuvre «Flower Thrower», aussi connue sous le titre «Love Is in the Air», par l’artiste britannique Banksy, lors de son exposition personnelle «Cut & Run: 25 Years Card Labour» à la Galerie d’art moderne de Glasgow, en juin dernier

L’art peut servir à plusieurs choses; faire ressentir des émotions, raconter des histoires, immortaliser une scène. Toutefois, l’art peut aussi être une façon de passer des messages, de soutenir des gens ou des causes et ou encore de dénoncer des actes sociétaires. On le sait tous, l’art est utilisé par les sociétés pour diriger les populations et leur montrer le droit chemin. En effet, nous pouvons penser, entre autres, aux diverses représentations de l’enfer qui était promis à ceux qui pêchaient pour garder les citoyens croyant dans le bon ordre. De nos jours, il est encore possible de voir des pièces d’art mettant en scène des valeurs véhiculées par l’état en place, mais au lieu d’être religieux (même si ceux-ci existent toujours bien évidemment), ils sont plutôt politiques. Par exemple, si nous revenons un peu en arrière, lors de la deuxième guerre mondiale, les artistes allemands créaient des œuvres soutenant le parti Nazi comme acte de propagande.

L’art regroupe un large éventail de médiums et son utilisation est très varier. Les communautés sont très touchées et très influencées par ces différents types d’art, donc lorsqu’un artiste populaire décide d’appuyer disons un politicien dans sa campagne politique cela peut avoir un impact énorme sur son public cible. Par exemple, en 2018, Kanye West a sorti, pour le grand public, une chanson se nommant « Ye vs. The people ». Dans cette chanson, l’artiste décrit son support pour l’ancien président et chante tout le bien que ce dernier a fait pour son pays. En sortant cette chanson, Kanye West a eu un impact sur son public et, par intérim, a donc impacté les résultats politique de l’année d’après. L’art peut donc réellement être au service de la politique puisqu’elle peut l’aider à promouvoir un régime, à mettre sur un pied d’estale des décisions de politiciens et à critiquer la politique elle-même. D’un autre côté, elle peut aussi démontrer les pires aspects de l’humanité, les décisions les plus dévastatrices des dirigeants et dénoncer les grandes injustices de ce monde.

L’art est versatile, et nous n’avons pas conscience de l’impact qu’à celle-ci dans nos vies quotidiennes et de toute l’influence qu’elle a sur nous. De plus, c’est sans que nous nous en rendions compte que plusieurs régimes l’utilisent pour passer leur message. Par exemple, Kim Jun Hun en Corée du Nord utilise la filmographie pour diffuser le message de son gouvernement et ainsi se rendre au même niveau que le divin aux yeux de ses citoyens.

L’art est aussi une façon pour l’homme de manifester contre la politique, comme on peut le voir un peu partout dans le monde. Nous pouvons entre autres penser aux photos prises lors de manifestations ou d’évènements importants, qui se font publier pour dénoncer les atrocités qui se déroulent dans certains pays. L’art et la politique sont donc deux choses qui se s’entremêlent beaucoup et nous pourrions prendre des heures pour analyser leurs liens et leurs impacts sur notre société. Ce petit survol n’en n’est qu’un début.

 

Sara-Maude Girard-Vanier

 

Bibliographie :

Durand, G. S. (2011). L’art politique : nouvelles ruses et anarchie. Inter : Art Actuel107, 16–29. https://www.erudit.org/fr/revues/inter/2011-n107-inter1509005/62676ac/

Mariette, A. (2017, November 3). Comprendre les relations entre art et politique. Le Devoirhttps://www.ledevoir.com/culture/511841/comprendre-les-relations-entre-art-et-politique

Qui Viger, P. & Soubbotnik, M. (2014). Art et politique. Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, 39, 3-4. https://doi.org/10.3917/rfhip.039.0003

Watch How to Become a Tyrant | Netflix official site. (n.d.). https://www.netflix.com/ca-fr/title/80989772

L’hypertrucage, défi entre réalité et fiction

Il est certain que nous sommes souvent avertis de la nécessité de ne pas prendre tout ce que nous trouvons en ligne pour argent comptant. La désinformation est un danger bien connu, et il est très facile de tomber dans ses pièges. Il suffit parfois de lire un article au titre accrocheur et convaincant pour être trompé. Mais avec l'avènement de l'intelligence artificielle, la désinformation a atteint de nouveaux sommets, notamment dans le domaine audiovisuel.

Cela dit, il ne suffit plus de se méfier des articles, mais aussi des vidéos. Les deepfakes, ou hypertrucages, sont fascinants et impressionnants, mais ils représentent également une menace sérieuse. Leur capacité à créer des vidéos qui semblent incroyablement réelles remet en question la distinction entre le réel et le fictif. Par ailleurs, ces manipulations visuelles et auditives sont devenues très présentes sur diverses plateformes médiatiques, alimentant ainsi un climat de méfiance généralisée envers les sources d'information. Leur réalisme extrême a déjà eu des répercussions significatives dans de nombreux domaines de notre vie quotidienne. Un exemple frappant est survenu le 6 octobre 2018, lorsque certaines personnes ont partagé une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle un ancien président des États-Unis affirmait avoir éradiqué le virus du VIH. Cependant, il s'est avéré que Donald Trump n'avait jamais prononcé ces paroles ni participé à la réalisation de cette vidéo (L’apostrophe, 2019).

L’hypertrucage est un procédé utilisant l’intelligence artificielle (IA) pour produire une image. Avec une base de données comprenant des photos et des vidéos, une IA peut créer une image de toute pièce et la superposer à une vraie photo dans le but de produire une simulation réaliste. D’ailleurs, une compagnie montréalaise nommée montréalaise_Lyrebird utilisa l’hypertrucage en 2018. Cette dernière avait mis en place un logiciel de transformation de la voix qui permettait de prendre la voix de quelqu’un et de la copier sur la bouche de n’importe quel individu afin de lui faire dire ce qu’ils voulaient (L’apostrophe, 2019). Ce procédé est apparu pour la première fois en 2008 au cinéma et est rapidement devenu un moyen par lequel les plateformes médiatiques, ainsi que l’industrie de la pornographie, pouvaient métamorphoser le visage de certains individus comme des actrices. L’hypertrucage est donc souvent mobilisé comme outil menaçant la réputation ou l’image de célébrités et cause de plus en plus de dégâts dans différentes industries. Le terme pornodivulgation ou revenge porn a même été établi pour expliquer ce phénomène qui sert à atteindre ou affaiblir l’image de certains individus.

Le deepfake est un outil qui peut être très utile et qui peut impacter positivement la société, elle témoigne notamment du progrès dans le monde médiatique. Par contre, ce dernier est malheureusement également associé à son utilisation néfaste et manipulatrice. L'utilisation de ce procédé, ayant pour finalité de créer du contenu pornographique, est de plus en plus commun et cible souvent des personnalités féminines de streaming qui ne partagent pas de contenu explicite. Bien que ce contenu soit artificiel et modifie la réalité, les victimes des hypertrucages expriment de l’humiliation et de l’anxiété extrême face à leur image de soi et leur représentation sociale. Une multitude de célébrités ont perdu leur emploi, leurs amis, ou même leur famille, tout simplement en raison d’un deepfake partagé qui semblait réel. Il devient alors clair que les répercussions, qu’elles soient psychologiques ou autres, sont extrêmement grave et ont des répercussions pouvant anéantir une vie. Conséquemment, un individu qui crée des images explicites de quelqu’un d’autre sans leur consentement commet officiellement un acte de violence sexuelle contre cette personne (Decrypt, 2023).

L'essor des deepfakes a également engendré une augmentation significative des cas de fraude, notamment au Québec, où les voix de plusieurs individus sont trafiquées dans le but de commettre des fraudes financières (La Presse, 2023). Cette tendance inquiétante est exacerbée par la diffusion fréquente de vidéos truquées mettant en scène le milliardaire à la tête de Tesla, de SpaceX et de la plateforme sociale X. Son soutien au dogecoin, comme moyen de paiement pour un billet dans l’espace, a piqué l'attention de nombreux individus faisant de lui une cible de choix pour les fraudeurs. En effet, il est facile de trouver une multitude de vidéos de Elon Musk ou il promet des rendements exceptionnels de 30% par jour ou propose des offres absurdes telles que deux bitcoins pour le prix d’un.

Ces hypertrucages ont même entraîné des pertes importantes pour plusieurs individus, et ont même fait huit victimes au Québec depuis l’été dernier (La Presse, 2023). Exprimant leur angoisse face à des pertes atteignant des dizaines de milliers de dollars pour certains; cette situation démontre davantage le danger que représentent les deepfakes, comme l'a souligné Gary Gensler, président de la Commission des valeurs mobilières et des changes des États-Unis, en septembre 2023 (Decrypt, 2023). Ces contrefaçons, créées minutieusement par l'intelligence artificielle, peuvent induire en erreur les investisseurs et les régulateurs, influençant ainsi les marchés financiers. Au-delà de ces implications financières, les deepfakes posent une menace sérieuse pour la sécurité et la confiance dans le monde numérique, incitant les chercheurs en cybersécurité à redoubler d'efforts pour contrer cette menace.

Bref, l'essor des deepfakes représente une menace sérieuse pour la société, créant des risques de fraude, de manipulation et d'atteinte à la réputation. Alors que les conséquences de cette technologie continuent à se multiplier, nous sommes confrontés à une question importante: comment pouvons-nous préserver notre crédibilité dans un monde numérique dominé par les faux-semblants?

 


Marielle Bucheit


Sources:

Deepfakes : Entre Intelligence Artificielle et désinformation. L’Apostrophe. (n.d.). https://www.apostrophemag.ca/articles/deepfakes-entre-intelligence-artificielle-et-desinformation

 

Karim Benessaieh, La Presse. (2023, December 13). Fraudes Financières: Le Deepfake Débarque au Québec. La Presse. https://www.lapresse.ca/affaires/techno/2023-12-13/fraudes-financieres/le-deepfake-debarque-au-quebec.php

 

Reiff, N. (2023, September 18). La Pornographie Deepfake : Le Consentement sur votre image est-il une cause perdue ?. Decrypt. https://decrypt.co/fr/resources/la-pornographie-deepfake-le-consentement-sur-votre-image-est-il-une-cause-perdue

 

 

 

 

Édition de janvier

Le ComMédia est déjà de retour pour l’année 2024🥳

 

J’espère que vous vous êtes ennuyé parce que nos rédacteurs et rédactrices se sont donné à fond pour faire paraître cette édition!

 

Afin de partir l’année en beauté, notre équipe à traiter des sujets plus diversifiés que jamais et nous avons très hâte pour vous de les lire! 🤗

 

Aller jeter un petit coup d’œil😉

 

Mégane Emmanuelle English – Rédactrice en chef

Le monde virtuel en ébullition: l'émergence enivrante des micro-animations

Les micro-animations virtuelles sont une nouvelle tendance qui émerge rapidement et attire l'attention des passionnés de technologie et des amoureux de l'animation dans l'immensité sans limites de l'espace virtuel. La façon dont nous consommons et interagissons avec les animations est révolutionnée par cette nouvelle forme d'art numérique. Les micro-animations sont des créations courtes et dynamiques, souvent inférieures à 15 secondes, qui réussissent à captiver et à transmettre des émotions intenses en un temps record. Découvrons les causes de cette montée rapide et les sources qui ont façonné ce nouvel univers électronique.

Les micro-animations virtuelles ont été largement popularisées grâce aux réseaux sociaux. Avec la prolifération des plateformes telles que TikTok, Instagram Reels et Vine, les créateurs ont préféré utiliser le format court pour attirer l'attention des utilisateurs. Les micro-animations permettent une expression rapide, une réaction immédiate et une propagation virale. C'est grâce à ce phénomène qu'une culture de créativité spontanée et temporaire an émergé, où chaque microanimation a le potentiel de devenir une sensation mondiale en quelques heures.

La montée en puissance des smartphones et des tablettes a également conduit à la création de micro-animations virtuelles. Des applications et des outils de montage vidéo pratiques ont facilité la création d'animations. Par conséquent, les créateurs n'ont plus besoin de matériel coûteux ou de compétences techniques approfondies pour réaliser des projets. La démocratisation de la création a donc permis à un grand nombre de talents qui n'avaient pas encore été exploités de partager leurs micro-animations avec le monde entier.

En les poussant à transmettre un message clair, émouvant ou humoristique en quelques secondes seulement, les micro-animations virtuelles offrent un défi stimulant aux créateurs. Ce format nécessite une narration simple et inventive, ce qui pousse les artistes à dépasser les limites de leur créativité. Les micro-animations sont suffisamment courtes pour être consommées rapidement et partagées avec enthousiasme par les utilisateurs, tout en pouvant provoquer des réflexions profondes ou un éclat de rire.

En invitant les spectateurs à interagir avec les œuvres, les micro-animations virtuelles transcendent les limites de la passivité. Elles peuvent se fondre dans le monde réel ou créer des mondes virtuels sans précédent grâce à des technologies émergentes telles que la réalité augmentée et la réalité virtuelle. Les expériences immersives captivent davantage les spectateurs, les plongent dans des récits captivants et leur permettent de devenir acteurs de l'histoire en un clin d’œil.

La création de micro-animations virtuelles a inauguré une nouvelle ère de la représentation numérique. Grâce à sa viralité, son accessibilité, sa puissance narrative et son potentiel d'interaction, ce format court et percutant a réussi à séduire autant les créateurs que les consommateurs. Dans le domaine de l'art numérique, chaque instantané vivant représente une nouvelle page d'un livre en constante évolution.

 

Solenn Douieb

Bibliographie :

« Micro-Mations: The Evolution of Short-Form Animation in the Digital Age", Animation World Network, www.awn.com.

 

"How Micro-Animations are Changing the Digital Landscape", Creative Bloq, www.creativebloq.com.

 

"The Rise of Micro-Animations: A Brief History", Visual Playground, www.visualplayground.com.

 

"Micro-Animations: The New Wave of Digital Art Creation", Digital Arts Online, www.digitalartsonline.co.uk.

Les Award Shows : une époque révolue ou une opportunité de changement ?

12 février 2012. Le Grammys Award atteint ses plus hautes cotes d’écoute avec près de 40 millions d’auditeurs (Balasubramanian & Gorelick, 2022). Depuis, ce nombre est pourtant en dégringolade année après année pour la plupart des grandes cérémonies tel que les Emmys, les Golden Globes, les Oscars, les People's Choice Awards, etc. Les gens semblent de moins en moins au rendez-vous, mais pourquoi ? Les spectacles ne sont-ils plus assez enlevants ? Les temps ont-ils tout simplement changé ? 12 février 2012. Le tapis rouge de la 54e cérémonie des Grammys Awards s’apprête à commencer. Du haut de mes 12 ans, je trépigne d'impatience à l’idée d’enfin apercevoir mes vedettes préférées. Lady Gaga, Rihanna, Bruno Mars, Katy Perry et Nicki Minaj se succèdent devant les milliers de flashs des appareils photos. Le scintillement du décor m'émerveille. Tout me semble sortir directement d’un rêve. Tous paradent dans des tenues de gala plus extravagantes, uniques et colorées les unes que les autres. Sur le divan du salon, je ne tiens plus en place. L’unique opportunité pour moi d’aller à la rencontre de mes idoles en temps réel est arrivée. Les pages du magazine Cool dédié aux célébrités ne font plus le poids face à cette chance de les voir interagir et se mouvoir devant mes yeux. Durant la cérémonie, les performances flamboyantes s'enchaînent et le talent déborde de partout. Je suis aux anges. Alors, quand est-il de cette fascination luxueuse exercée par les parures, le décor et l’ambiance de la soirée qui attirait tant de téléspectateurs comme moi ? Cela ne semble plus suffire…

 

Divertissement : des habitudes de consommation en changement

Bien avant le passage de la Covid-19 dans nos vies, les audiences fidèles des diffusions en direct se faisaient déjà de moins en moins nombreuses. Toutefois, il est vrai qu’entre 2020 et 2021, les cérémonies de remises de prix les plus populaires, comme les Grammys et les Oscars, ont connu une chute de plus de 50 % de leur auditoire (Balasubramanian & Gorelick, 2022). Ce changement drastique s’explique, entre autres, par l’expansion rapide d’une multitude de plateformes rendant tous les types de contenues plus accessibles (Bansal, 2022). Celles-ci ont, notamment, fait fureur durant la pandémie. Le marché du streaming semble être guidé par les jeunes générations qui démontrent plus ou moins d’intérêt pour la télévision câblée puisqu’elle n’offre pas la même flexibilité et abondance que les plateformes en ligne (Bansal, 2022). Maintenant aux prises avec un très vaste choix de contenu, le marché du divertissement se retrouve saturé. Les Awards Shows en tout genre (cinéma, musique, écriture, petit écran, direction et production, etc.) se multiplient afin de répondre à cette immense et constante quantité de nouveau contenu. L’engouement d’autrefois, face à ces soirées « hight profil », se retrouve alors dilué parmi l’abondance du moment (Bansal, 2022).

 

La popularité grandissante des divers réseaux sociaux pourrait, également, expliquer le manque d’intérêt pour ce type de cérémonie (Bansal, 2022). En effet, les vedettes ont maintenant la possibilité de partager ce qui leur convient à propos d’eux, au moment qui leur convient. Au-delà de leurs « looks », les réseaux comme Instagram nous permettent d’avoir aussi accès à leur vie quotidienne pratiquement 7 jours sur 7. Ainsi, le besoin d’assister au moindre gala télévisuel pour voir Selena Gomez en action se fait moins présent parce que les gens assouvissent, désormais, leur curiosité autre part.

 

Des critiques qui ne datent pas d’hier

Derrière le « glam » qui saisit instantanément notre regard, se cache une réalité un peu moins attrayante. Les Awards Shows sont effectivement lourdement critiqués depuis les dernières années concernant leurs manque de représentation, de diversité et d’égalité. L’enjeu est adressé haut et fort en 2015 avec la campagne #OscarSoWhite lorsqu’aucune personne de couleur ne s’est retrouvée nominée aux Oscars cette même année (Bansal, 2022). Plusieurs célébrités dénoncent elles-mêmes l’institution, mais en dépendent tellement qu’elles doivent malheureusement continuer à jouer le jeu (Balasubramanian & Gorelick, 2022). L’actrice Michelle Yeoh, première femme d’origine asiatique malaisienne à avoir remporté l’Oscar de la meilleure actrice en 2023, se prononce sur les difficultés des femmes, des femmes plus âgés, des artistes de couleurs et issus des minorités à être reconnu tel qu’ils le devraient dans le milieu du divertissement (Asmelash, 2023). Nancy Wang Yuen, sociologue et autrice, note que l’augmentation des artistes de couleur en nomination depuis 2015, notamment aux Oscars, ne serait pas une réelle reconnaissance, mais plus une manière d’éviter les critiques (Asmelash, 2023). Ainsi, depuis 2002, alors qu’Halle Berry est nommée meilleure actrice au Academy Awards, seulement 9 femmes de couleur ont été nominés dans cette catégorie, mais aucune n’a remporté le trophée (Asmelash, 2023).

 

Il semblerait, également, que la composition du comité de vote ait un certain rôle à jouer dans cette problématique. En effet, selon des statistiques de 2016, l'Académie (comité de vote) était constituée à 91% de blanc et à 76% d’homme (Asmelash, 2023). La nature de chaque membre a le potentiel d’influencer inconsciemment ou consciemment les choix finaux. Plus le groupe est homogène, plus les votes seront teintés de l’idéologie dominante (Asmelash, 2023). Si l’on se fie aux résultats des remises de prix des dernières années, il est possible d’entrevoir que la composition n’a pas énormément changé… De plus, malgré la bonne intention de vouloir récompenser les penseurs, artistes et techniciens du milieu, il est important de ne pas oublier le gain économique lié à ces événements tant pour l’Académie que pour les réseaux de télévisions, ce qui influence également le vote des membres (Asmelash, 2023).

 

Finalement, la réalité est que les Awards shows n’ont pas su avancer et évoluer au rythme du temps. Ils restent prisonniers d’un système qui mériterait d’être repensé pour les besoins actuels. Les 10 millions d’auditeurs restants ne seront plus aux rendez-vous bien longtemps si des changements impératifs ne s’opèrent pas !

 

Jaymie Vézina

Bibliographie

 

Asmelash, L. (2023). Awards Shows have been criticized for their lack of diversity for years. Why are they so slow to change? CNN Entertainment.

https://www.cnn.com/2023/03/11/entertainment/awards-shows-diversity-oscars-cec/index.html

 

Balasubramanian, A.R., Gorelick, R. & al. (2022). The death of Awards Shows : Do people no longer care ? Boston University News Service.

https://bunewsservice.com/the-death-of-awards-shows-do-people-no-longer-care/

 

Bansal, V. (2022). Award Shows : A thing of the past. Business Review at Berkeley.

https://businessreview.berkeley.edu/award-shows-a-thing-of-the-past/

 

 

 

Le garçon et le héron: À la croisée du shintoïsme et du Bouddhisme

Le dernier chef d’œuvre du célèbre réalisateur Hayao Miyazaki « Le Garçon et le Héron » offre une véritable exploration des pratiques religieuses japonaises où se juxtaposent Shintoïsme et Bouddhisme. Ce chef d’œuvre regorge de folklores japonais où rituels et cérémonies rythment, tout au long du film, la vie des protagonistes. Et c’est avec émotion que Miyazaki nous invite à nous plonger dans la richesse culturelle de son pays, le Japon, pour vivre une expérience spirituelle unique.

Pour Miyazaki, la religion est un élément central dans la plupart de ses œuvres ; on y retrouve aussi bien le Shintoïsme que le Bouddhisme. Subtilement insérés, les éléments sont difficilement perceptibles pour des novices.

Le héron : représentation du Shintoïsme

Comme son titre l’indique, le film raconte l’histoire d’un héron et d’un personnage principal : « Mahito ». Ce grand héron majestueux, nommé « le héron gris », d’une couleur bleu feu et à la voix de Robert Pattinson, marque, dès le début, le spectateur par ses étranges apparitions. Bien qu’effrayé par l’humain, notre héron se montre assez docile avec Mahito dès son arrivé chez sa tante.

En réalité, il s’agit d’un « Yokai », un « esprit fantomatique » dans la mythologie japonaise, associé au Shintoïsme, l’une des religions les plus anciennes du Japon. Cet être surnaturel peut être, à la fois, bienveillant et malveillant. Souvent aperçu le jour, il prend son envol le soir pour revenir le lendemain. Pour National géographique, « il peut s'agir d'une suggestion symbolique du cycle de la vie : lorsque les gens meurent, ils retournent dans l'au-delà. ». Et notre héron symbolise toutes ces facettes à travers son comportement : le deuil, la mort et la vie. Mais un Yokai doit respecter des missions. Dans le film, nous en avons retenu deux. En guidant Mahito, la première mission de ce Yokai était de lui lancer un avertissement moral en lui faisant prendre conscience des conséquences de ses actions négatives et en lui inculquant des valeurs morales. Sa deuxième mission était de le protéger, lui et sa famille lors de son expérience dans « l’imaginaire ».

La nature : élément sacré du Shintoïsme

Hayao Miyazaki est réputé pour mettre constamment au premier plan la beauté de la nature avec des paysages à couper le souffle et des créatures tout droit sorties de l’imaginaire. Dans le Shintoïsme, la nature est un lieu sacré. Ses films jouent de cette interaction entre l’humain et l’environnement. Et dans « Le garçon et le héron », c’est grâce à cette nature que, Mahito, loin de Tokyo, arrive peu à peu à faire le deuil de sa défunte mère.

Un aspect des interdits dans le Shintoïsme

Un autre aspect du Shintoïsme est représenté dans la scène de la salle d’accouchement. Mahito commet la même erreur qu’un personnage de la mythologie japonaise en entrant dans un lieu interdit, déclenchant la colère de sa tante et des roches.  Cette scène fait référence au premier volume du Kojiki, le « Jingi-den » qui conte la création du monde et l’ascendance des dieux shintoïstes. Dans ce passage, Izanagi, mourant d’impatience de revoir sa femme, commet l’erreur de la regarder dans son intimité malgré ses avertissements. Ayant vu quelque chose qu’il n’aurait pas dû voir, sa femme, Izanami se sent salie et honteuse et maudira son mari pour avoir franchi cet interdit. De plus, dans le Kojiki, la naissance est considérée comme « kegare ». Ce concept se réfère à l’impureté dans la spiritualité. Au japon, un certain nombre de situations médicales sont sous l’influence du « kegare ». Le contact direct avec une personne enceinte est minimisé et des mesures de sécurité sont souvent mises en place. Ces méthodes visent surtout à protéger le médecin du « kegare ». La pièce, le lieu en lui-même étant donc un interdit, Mahito ne devait donc pas être présent, ce qui explique la colère de sa tante et des roches.

Le passage des pélicans : référence au Bouddhisme

Plus tard dans le film, le spectateur fait la connaissance de pélicans. En réalité, ces pélicans peuvent être mis en lien avec le Bouddhisme. Dans cette croyance, il existe 6 voies de réincarnation/ de destinée calculées par rapport à son karma et à ses actes passés. L’une d’elle est connue pour être une des plus mauvaise et se nomme « la voie des âmes affamées » ou encore « la réincarnation preta ». Les « preta » représentent des démons, des êtres et des esprits affamés symbolisés, dans le film, par les pélicans. Et lorsque le pélican explique à Mahito qu’ils sont prisonniers de l’île, sans nourriture et obligés de vivre de la sorte, Mahito se rend compte de leur mauvais karma et prend conscience que ses actes commis dans sa vie actuelle le mèneront vers la mauvaise voie. Son manque de sincérité, l’automutilation, le mensonge le conduiront, comme les pélicans, vers une destinée sombre s’il ne réagit pas.

Pour conclure, le film du réalisateur Hayao Miyazaki, « Le garçon et le héron » offre à son public une exploration à travers le Shintoïsme et le Bouddhisme du Japon. Le film invite celui qui le regarde à réfléchir sur cette coexistence présente entre les deux religions. C’est par ces évènements spirituels que Miyazaki invite son auditoire à réfléchir sur les sujets universels comme la mort, la vie, la moralité des choses. Parallèlement à cela, le réalisateur, à travers ce monde spirituel, utilise Mahito pour incarner la frontière entre les divinités et les esprits imaginaires. Alors que le film se perd entre la réalité et la fiction, Miyazaki intervient en offrant à son personnage principal un nom qui ne passe pas inaperçu : « Mahito » qui signifie « vrai humain ».

Julie Ginet

Références :

 

·      Buta Connection. (s.d). Comment vivez-vous?

https://www.buta-connection.net/index.php/longs-metrages/films-de-hayao-miyazaki/comment-vivez-vous?start=3

 

·      Meakaya. (10 novembre 2023)Jeuxvideo.com.. Le Garçon et le Héron : 7 explications pour bien comprendre le dernier film d’Hayao Miyazaki.

https://www.jeuxvideo.com/news/1820134/le-garcon-et-le-heron-7-explications-pour-bien-comprendre-le-dernier-film-d-hayao-miyazaki.htm

 

·      Selena Takigawa Hoy. (19 décembre 2023). National Geographic. Culture et cinéma au Japon : « Le Garçon et le Héron », fruit de siècles folklore japonais.

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/culture-cinema-japon-le-garcon-et-le-heron-fruit-de-siecles-de-folklore-japonais

 

·      Yokai.com. (s.d). Aosagibi.

https://yokai.com/aosagibi/

 

·      Courious Ordinary. (2023, janvier). Aosagibi

 https://www.curiousordinary.com/2023/01/aosagibi.html

 

·      Wikipédia. (s.d). Preta

https://fr.wikipedia.org/wiki/Preta

 

·      Wikipédia. (s.d). Six destinées.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Six_destin%C3%A9es

 

·      Radio France – France Inter. (31 octobre 2023). La Terre au Carré du mardi 31 octobre 2023.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mardi-31-octobre-2023-5258793

 

·      Buta Connection (7 octobre 2022). Princesse Mononoke

https://www.buta-connection.net/index.php/longs-metrages/films-de-hayao-miyazaki/princesse-mononoke?start=6

 

·      François Macé. (01/01/2010). Les grands dossiers des sciences humaines. Le « shintô », une religion première au XXIe siècle?

https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GDSH_435_0007&contenu=auteurs

 

·      Encyclopédie Larousse. (s.d) Shintoïsme.

https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/shinto%C3%AFsme/91708

 

·      Emmanuel Trouillard. (18/07/2014). Annales de géographie. Géographie animée : l’expérience de l’ailleurs dans l’œuvre de Hayao Miyazaki.

https://www.cairn.info/revue-annales-de-geographie-2014-1-page-626.htm?contenu=auteurs

 

·      Japon-Fr.com. (S.d). Les lanternes dans les jardins japonais

https://japon-fr.com/lanternes-japonaises.htm

 

Images :

Miyazaki © Studio Ghibli-Wild Bunch

 

 

 

 

 

 

Ciné-campus : l’amour triomphe toujours !

De retour en ce mois de janvier avec une programmation aussi éclectique que passionnante, le Service à la vie étudient de l’UDEM a mis à l’honneur le cinéma québécois et francophone. Jonglant entre comédie et thriller, le ciné-campus a porté  son dévolu sur le thème de l’Amour. 

Simple comme Sylvain : quand l’amour s’enflamme

« L’amour, c’est la seule valeur universelle ». Ces quelques mots reflètent parfaitement le propos de cette comédie romantique créée par la réalisatrice québécoise, Monia Chokri. Nominé aux César dans la catégorie « Meilleur film étranger », ce film retrace l’histoire de Sophia, professeure de philosophie, vivant avec Xavier, professeur en sciences politiques et avec qui elle forme un mariage en apparence prospère, mais qui s’est laissé consumer par la monotonie du quotidien. En quête du chalet de leur rêve, Sophia fait la rencontre de Sylvain, charpentier et aux antipodes de Xavier. Viril, charnu, passionnel et manuel, il fait comme l’effet d’une tornade dans la vie de Sophia. Se laissant porter par son désir, par cette flamme ravivée, une idylle extra-conjugale commence et brise toutes ces certitudes bâties au fil des années. Des doutes, des questionnements, des inquiétudes fusent dans l’esprit de Sophia. La notion d’amour est passé sous crible et traverse de nombreux tumultes. Son mariage moderne et platonicien semblait voué à s’éteindre. La distanciation charnelle entre Xavier et Sophia installait une forme d’anti-séduction et les éloignait petit à petit. Sylvain est simple, Sylvain est brut de décoffrage, mais Sylvain est plein d’amour. Son arrivée interroge tout ce que la professeur de philosophie concevait de l’amour et de la vie. Confronté à un tout autre monde, ce choc la renvoie à la conception de Spinoza qui distingue le désir de l’amour. Dans ce long-métrage, les plans choisis et leur dynamiques mettent les personnages et l’amour au centre de l’image. L’esthétique emprunte au romantisme cinématographique. On se laisse entrainer dans ce cadre pittoresque des grandes forets canadiennes. La musique nous berce dans ces longues sérénades langoureuses. Ce film est une réelle épopée dans le sujet universel et si complexe que représente l’amour. En passant par plusieurs conceptions philosophiques, le film replace l’amour comme un acte conscient et comme le moteur principal de notre humanité.


Vampire humaniste recherche suicidaire consentant : se faire un sang d’amour

Que de paradoxe dans cette comédie mêlant de l’horreur non-consentie à de l’humanisme revendiquée. Ce film retrace l’histoire de Sasha, une vampire adolescente incapable de tuer, ne serait-ce que pour survivre. Traumatisée et bien trop empathique pour faire du mal à autrui, elle éprouve beaucoup de mal à se trouver. Vrai OVNI de compassion dans une famille de vampire sanguinolents, on lui force la main, jusqu’à lui coupe les vivres. Ici, les vivres correspondant à des poches de sang, eau de vie pour vampire. Pourtant, un miracle semble tombé du ciel : Paul, adolescent en proie, à des tendances suicidaires et est réellement fatigué de vivre. De là, entre gêne et mélancolie, s’opère une rencontre à leur image : timide et émouvante. Prêt à se livrer à Sasha pour mettre fin à ses jours, une intimité nait autour de la musique et de leur fatigue existentielle. La réalisatrice québécoise Ariane Louis-Seize parvient à combiner une esthétique sombre avec des souvenirs de films pour adolescents dans une réussite audacieuse. La fusion entre une comédie cynique et une horreur décomplexée. Sur des notes de piano jazzy et des dialogues drôles et assez justes, elle y explore des thèmes liés à la nature humaine, voire surhumaine. Le film retrace cette quête vers l’acceptation de soi et redonne espoir à quiconque perdrait foi en la vie ou voudrait s’hydrater d’hémoglobine…


Anatomie d’une chute : l’effondrement d’un amour

Dans ce drame judiciaire réalisé par Justine Triet, on y suit l’histoire de Sandra Voyter, auteure allemande à succès qui est accusée de la mort de son mari, Samuel Maleski, ancien professeur à Londres et également écrivain à ses heures perdues. Ensemble, ils ont un enfant, Daniel, qui, à la suite d’un accident, est devenu aveugle. Pour un retour au source, la famille suit Samuel dans son village natal et achète un chalet. Un matin, alors que Daniel se promenait avec son « super-chien », comme dirait son père, et que Sandra se reposait, Samuel serait tombé du grenier alors qu’il procédait à des travaux sur la toiture. De là, commence un réel décryptage d’un mariage qui renfermait tant de failles, de rancunes et de non-dits. Présumée coupable du meurtre de son mari, Sandra voit toute sa vie intime subir une autopsie aussi détaillée que douloureuse. Accusée d’être une mauvaise mère, infidèle ou encore obnubilée par sa carrière, rien n’est mis de coté pour l’accuser de la mort de Samuel. Accablée de toute part par l’accusation, ce procès retrace sans aucun filtre tout ce qui a mené à la chute d’un amour qui les avait pourtant liés. Durant le procès, Daniel, âgé de seulement 10 ans, se révèle déterminant tant par sa position de seul témoin que par sa maturité et sa sensibilité mise à rude épreuve. La force de cet enfant se révèle être la force de son amour pour sa mère. Au centre de rancunes entre ses parents , il a dû se construire dans un tumulte permanent. Ainsi, la trame scénaristique du procès est parfaitement mise en image par des capsules intimes et poignantes de leur intimité et nous tient en haleine jusqu’à la décisions finale. Palme d’Or du festival de Cannes en 2023 et primé à deux reprises aux Golden Globes , le film de la réalisatrice française continue de tout rafler en ce début d’année. En lice pour la 96ème cérémonie des Oscars, « Anatomie d’une chute » a été nominé dans 5 catégories : Oscars du meilleur scénario original, de la meilleure réalisation, du meilleur film, de la meilleure actrice et du meilleur montage. Une réelle prouesse à la hauteur de chef-d’œuvre scénaristique.

Après un mois déjà bien rempli, il reste un dernier rendez-vous pour les cinéphiles de l’UDEM. Ce 30 janvier, le thriller « Les chambres rouges », réalisé par Pascal Plante, sera le clou du spectacle de cette programmation mensuelle. Le réalisateur prendra part à une « Ciné-causerie » et répondra aux questions des spectateurs. Ce long-métrage retrace l’histoire de Kelly-Anne, obsédée par l'affaire très médiatisé du présumé meurtrier de trois adolescentes. Surnommé « le démon de Rosemont », il sévissait sur le darkweb. L'obsession de Kelly-Anne pour cette sombre affaire mettra-t-elle en péril sa santé mentale ?

À vos tickets !

—> https://culture-umontreal.tuxedobillet.com/main/les-chambres-rouges


Abdel Saber Sadou

Bibliographie :

Agence France Presse. (2023). « Festival de Cannes : Anatomie d’une chute, de Justine Triet, remporte la Palme d’or ». Radio-Canada. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1982591/film-realisatrice-francaise-prix-cinema

 

France 24. (2024). « Cinéma : "Oppenheimer" triomphe aux Golden Globes, "Anatomie d'une chute" se distingue ». France 24. https://www.france24.com/fr/culture/20240108-cin%C3%A9ma-le-film-anatomie-d-une-chute-remporte-deux-golden-globes

 

Francois Becker. (2024). Objectif Oscars pour Anatomie d’une chute. La Presse. https://www.lapresse.ca/cinema/2024-01-08/apres-les-golden-globes/objectif-oscars-pour-anatomie-d-une-chute.php

 

La "Guerre des Zébus" à Madagascar : Un conflit profondément enraciné dans les inégalités socio-économiques

Rijasolo. (2013). The Zebu war, World Press Photo. https://www.worldpressphoto.org/collection/photo-contest/2022/Rijasolo/1

À Madagascar, le zébu va bien au-delà d'être simplement un animal emblématique, il incarne un pilier essentiel de la vie quotidienne et de la culture malgache. La possession de zébus s'est transformée en un symbole palpable de richesse et de prestige, élevant ceux qui en possèdent un statut social plus élevé. Ces animaux, en tant que signe extérieur de prospérité, sont recherchés comme un indicateur de réussite économique. Leur valeur va au-delà de leur utilité pratique, créant ainsi une demande soutenue et renforçant la perception du zébu comme un luxe convoité. Cependant, cette quête de richesse a engendré des conflits significatifs au sein de la société malgache. La possession de zébus est devenue un enjeu de pouvoir et de statut. Des rivalités émergentes, parfois exacerbées par des groupes criminels qui cherchent à s'emparer de ces précieuses bêtes pour améliorer leur propre position sociale. Ainsi, la guerre du Zébu trouve ses racines dans cette dynamique, où les inégalités sociales, la quête de prestige et la compétition pour les ressources précieuses créent un cocktail explosif. La compréhension de ces éléments est cruciale pour saisir pleinement les motivations et les enjeux qui sous-tendent ce conflit, illustrant comment le zébu, bien plus qu'un simple animal, est devenu le protagoniste d'une histoire complexe et souvent tumultueuse à Madagascar.

 

Richesse et inégalités socio-économiques

La structure sociale à Madagascar expose de manière flagrante des inégalités criantes. Au sommet de la hiérarchie, le chef d’État détient théoriquement la majorité des pouvoirs, suivi par l’armée et l’élite qui exerce son contrôle sur les ressources convoitées, parmi lesquelles figurent les zébus. Cette répartition inégale engendre une réalité où les paysans, qui représentent la grande majorité de la population, se trouvent plongés dans des conditions économiques précaires (Rabenirainy, 2002). La possession de zébus devient ainsi un indicateur manifeste de statut social et de richesse, accentuant les inégalités et générant des frictions au sein de la population.

 

Les « Dahalos » : Criminels en quête de richesse

À l’origine, les « dahalos » étaient des populations misent à l’écart au Sud de Madagascar qui n’avaient pas de propriété. Lorsqu’un homme voulait se marier, il devait voler quelques zébus pour les offrir aux parents de la femme en guise de dot (Andrianirina, 2010). Au fil du temps, cette tradition a dégénéré en se transformant en un enjeu de sécurité nationale qui touche maintenant l’ensemble de la société malgache. La quête de richesse par le vol de zébus est l’objectif principal des « dahalos » considéré à ce jour comme un groupe criminel armé qui cherchent à améliorer leur statut social (Rijasolo, 2013).

 

Défis politiques et économiques

Dans le district reculé de Betroka, au Sud-Ouest de Madagascar, la chaîne de montagnes d'Andriry sert de refuge aux « dahalos ». Ces criminels, experts de la région, échappent souvent à l’armée, semant la terreur dans les villages environnants. Le vol de zébus s'accompagne de violences telles que des enlèvements, des barrages routiers, des incendies criminels et même des meurtres (Kosheleva, 2023).

Les conséquences politiques et économiques sont palpables. Ici on parle d’une perte de légitimité du gouvernement, d’une instabilité persistante (Andrianirina, 2010, p.55), et d’une économie rurale sous-développée (Razafindrakoto, 2014, p.31). Ces trois facteurs contribuent à l'ascension des « dahalos » sur les régions peu développées.

 

Le rôle critique de l’armée

Malgré les efforts de l’armée malgache, la guerre des zébus persiste. Les militaires, souvent non rémunérés, sont confrontés à des « dahalos » bien organisés et ont du mal à protéger les populations rurales. Des rapports font état d’actions préventives sans enquêtes approfondies ainsi que des problèmes de paiement accentuent les instabilités politiques de la région (Emptaz, 2017).

 

En conclusion, la "guerre des zébus" à Madagascar révèle un tableau complexe où les inégalités socio-économiques, la quête de richesse et l'incapacité de l'État à assurer la sécurité contribuent à une situation volatile, mettant en péril la stabilité politique et économique du pays.

 

Combattre le vol de Zébu à Madagascar : un appel à l’amélioration des conditions socio-économiques.

Madagascar se confronte à l’un des taux de pauvreté les plus élevés du monde, une réalité poignante selon l’UNICEF (2010). Face au défi du vol de Zébu, une piste de solution émerge : réduire la misère sévit parmi les Malgaches. Une approche prometteuse consiste à renforcer les infrastructures, notamment les connexions routières et l’accès à l’électricité, afin de stimuler les activités de production non agricoles à travers tout le pays. L’amélioration des infrastructures apparaît comme un levier essentiel dans cette lutte, étant donné que des études telles que celles menées par La Banque Mondiale en 2017 soulignent que les distances au marché et l’accès à l’électricité sont des facteurs déterminants du bien-être. Ces éléments ne sont pas seulement des indicateurs économiques, mais aussi des prédicteurs significatifs du niveau de vie des communautés malgaches. Le développement d’une économie stable, englobant aussi bien les populations urbaines que rurales, se présente comme une voie vers la réduction du taux de criminalité et à la fin de la guerre du Zébu.

 

Maxime Gravel

 

 

 

 

 

Bibliographie

Andrianirina, N. et al. (2010). Madagascar dans la tourmente. Analyses socioéconomiques de la crise en zone rurale. l’Harmattan. file:///Users/max/Downloads/AFCO_239_0163.pdf

 

Emptaz, C. (2017). Madagascar : la guerre des zébus. ARTE. https://www.arte.tv/fr/videos/064841-000-A/madagascar-la-guerre-des-zebus-2015/

 

Kosheleva, D. (2023). Bâtir la paix dans le bastion des voleurs de bétail à Madagascar. The storyteller. https://storyteller.iom.int/fr/stories/batir-la-paix-dans-le-bastion-des-voleurs-de-betail-madagascar

 

La Banque Mondiale. (2017). Madagascar : quelques pistes pour réduire la pauvreté. https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2017/03/21/poverty-in-madagascar-recent-findings#:~:text=Pour%20r%C3%A9duire%20la%20pauvret%C3%A9%2C%20il,excellents%20pr%C3%A9dicteurs%20du%20bien%2D%C3%AAtre.

 

UNICEF. (2010). Analyse de la pauvreté des enfants à Madagascar.

https://www.unicef.org/madagascar/media/1036/file/Analyse%20de%20la%20pauvret%C3%A9%20des%20enfants%20%C3%A0%20Madagascar.pdf

 

Razafindrakoto, M. et al. (2014). Élites, pouvoir et régulation à Madagascar. Une lecture de l’histoire à l’aube de l’économie politique. Afrique contemporaine. p.25-50. https://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2014-3-page-25.htm

 

Rabenirainy, J. (2002). Les forces armées et les crises politiques (1972-2002), Politique africaine, vol 2, nº86, p.86-102.

https://www.cairn.info/revue-politique-africaine-2002-2-page-86.htm

 

Rijasolo, (2013). La guerre des Zébus. World Press Photo

https://www.worldpressphoto.org/collection/photo-contest/2022/Rijasolo/1

 

 

 

Le Pouvoir Intemporel De L'écriture: Les Journaux Intimes Comme Clé Du Bien-Être Mental

Des personnalités remarquables telles que Isaac Newton, Charles Darwin, Benjamin Franklin, Winston Churchill, Leonardo Da Vinci, Ernest Hemingway, Marcus Aurelius et Abraham Lincoln ont tous partagé un point commun : leur engagement significatif envers l’écriture. Ces figures historiques, provenant de divers horizons tels que la science, la politique, l'art et la philosophie, ont consacré une part considérable de leur existence à la rédaction personnelle. À une époque où la communication instantanée et les médias sociaux n'étaient que des concepts lointains, ces individus ont trouvé dans l'écriture personnelle un moyen de consigner leurs pensées, leurs expériences et leurs réflexions. Cet engagement envers la rédaction témoigne non seulement de la richesse de leur monde intérieur, mais aussi de la valeur qu'ils accordaient à l'exploration de soi. Ainsi, bien avant que l'on ne commence à discuter des bienfaits spécifiques des journaux intimes pour la santé mentale, l'histoire témoignait déjà de l'importance de l'écriture individuelle dans le développement intellectuel et émotionnel. C'est dans ce contexte historique que l'on peut retracer l'émergence de la tendance actuelle à utiliser le journal comme un outil précieux pour la santé mentale et pour l’épanouissement de soi (Forbes). (Olson, 2021)

Beaucoup d'entre nous ont déjà tenu un journal intime dans notre jeunesse, confiant nos péripéties amicales, nos craintes les plus profondes et nos émois amoureux dans ce petit carnet coloré. C'était notre refuge, un sanctuaire où aucun jugement extérieur n’était toléré. En grandissant, cette forme d'expression personnelle peut sembler enfantine ou démodée, mais la vérité, c'est qu'elle est un puissant atout pour notre bien-être mental, reflétant notre maturité émotionnelle. Ces dernières années, la santé mentale est devenue un sujet de première importance dans nos vies quotidiennes. La pandémie, marquée par l'isolement physique et psychologique, a lourdement pesé sur le bien-être mental de nombreuses personnes, les poussant à trouver de nouvelles approches pour surmonter ces défis. C'est ainsi que de nombreuses personnes ont redécouvert les bienfaits des journaux intimes, une passerelle vers laquelle toutes pensées ou émotions peuvent être inscrites noir sur blanc, nous libérant ainsi de notre brouillard mental. De nombreuses personnalités influentes sur les médias sociaux ont également manifesté leur engouement pour ce mode d'expression personnelle, incitant les adolescents et jeunes adultes à suivre cette tendance. 

Pour certains, la tenue d'un journal intime est plutôt perçue comme un passe-temps "trendy" et divertissant, inspiré par leur influenceur favori. Cependant, il est important de reconnaître que cette pratique offre des avantages significatifs pour la santé mentale. En effet, la rédaction personnelle joue un rôle essentiel dans la réduction de l'anxiété, en nous permettant une meilleure compréhension de nos émotions et de nos pensées. À travers cette démarche, nous sommes capables d'identifier clairement les facteurs générant notre stress, offrant ainsi la possibilité de développer un plan d'action avec une vision plus éclairée (Olson, 2021). En libérant notre cerveau de l’énorme poids d’un événement traumatique, notre mémoire de travail s’améliore significativement aussi. La mémoire de travail est la petite quantité d'informations qui peut être retenue en mémoire et utilisée dans l'exécution de tâches cognitives.  En contraste, la mémoire à long terme représente la vaste quantité d'informations enregistrée au cours de la vie d'une personne (NLM, 2013). Cela dit, une mémoire de travail optimale joue un rôle crucial dans l'amélioration de notre sommeil, ce qui a des répercussions positives sur notre système immunitaire et notre humeur (Phelan, 2018). Les journaux intimes se révèlent être une excellente occasion pour s'engager dans des discussions positives avec soi-même et pour repérer les pensées ou comportements négatifs afin de mieux les aborder. De simples affirmations positives intégrées à notre quotidien ont démontré leur capacité à renforcer considérablement notre estime de soi. 

Lorsqu'on se lance dans l'aventure d'un journal intime, une question commune émerge : sur quoi écrire ? Les techniques pour libérer ses pensées à travers cet espace d'expression sont multiples, chacune offrant sa propre touche créative. Il n'y a pas de méthode unique pour pratiquer la rédaction personnelle, voilà toute la beauté de cet art de s'exprimer. Cependant, une approche efficace pour commencer à rédiger un journal intime consiste à choisir la "vie" comme point de départ, offrant ainsi une multitude de pages à remplir. Le processus est simple : identifiez une pensée troublante, prenez quelques minutes pour la méditer, laissez émerger des émotions spécifiques, puis notez tout ce qui vous vient à l'esprit. Cette technique d'écriture en flux de conscience est largement adoptée par des auteurs, des artistes et des individus qui s'adonnent régulièrement au journaling. Elle agit comme un moyen d'explorer la psyché et de développer une compréhension nouvelle et compatissante de soi-même (Olson, 2021). En outre, il est suffisant de consacrer seulement 15 à 30 minutes par jour à l'écriture dans son journal intime pour en ressentir les bienfaits (Phelan, 2018). 

 

Bref, l'utilisation des journaux intimes comme outils précieux pour le bien-être mental prend une importance particulière dans le contexte de notre monde moderne. Marqué par des défis constants et une pression accrue. Ces documents personnels offrent un espace sûr et libre de jugement. Explorer ses pensées les plus intimes, exprimer toutes ses émotions, affronter les défis du quotidien : écrire a le pouvoir d'apaiser tous les maux.

Marielle Bucheit

Bibliographie:

Cowan N. (2014). Working Memory Underpins Cognitive Development, Learning, and Education. Educational psychology review, 26(2), 197–223. https://doi.org/10.1007/s10648-013-9246-y

 

Phelan, H. (2018, October 25). What’s all this about journaling? The New York Times. 

https://www.nytimes.com/2018/10/25/style/journaling-benefits.html

 

Olson, N. (2022a, December 30). Why 2022 is the year to begin your journal. Forbes. https://www.forbes.com/sites/nancyolson/2021/12/28/why-2022-is-the-year-to-begin-your-journal/?sh=6bd3cdba45cd

 

Top evidence-based benefits of journaling for mental health. Reflection.app - Your guided journal for wellness and growth. (n.d.).

https://www.reflection.app/blog/benefits-of-journaling

L’équipe de volleyball féminin de l’UdeM est Inarrêtable.

L’équipe de volleyball féminin des Carabins de l’Université de Montréal se distingue cette saison par une série impressionnante de victoires consécutives. Avec une détermination et un jeu exceptionnel, nos athlètes sont détentrices de la première place jusqu’à présent avec 11 victoires et 3 défaites pour un total de 22 points cumulés, soit 4 points de plus que l’Université de McGill en deuxième position (RSEQ STATS).

 

Les prochains matchs à domicile au CEPSUM pour l’équipe de volleyball féminin sont :

·      Dimanche le 11 février contre Université du Québec à Montréal à 13h

·      Vendredi le 16 février contre Université d’Ottawa à 18h

 

Le CEPSUM, situé au 2100 Bd Édouard-Montpetit, Montréal, QC H3T 1J4, sera le théâtre de ces rencontres palpitantes. Les supporters de tous âges sont invités à venir soutenir l’équipe et à profiter de l’atmosphère électrique qui règne dans nos événement sportifs.

 

L’achat des billets peut se faire en ligne sur le site des Carabins de Montréal : https://carabins.umontreal.ca/  ou directement au CEPSUM. Les coûts varient :

·      16 ans et moins : 8$

·      17 ans et plus : 12$

·      Étudiant : 8$

 

Au-delà des statistiques et des résultats sur le tableau, ce qui distingue vraiment cette équipe, c’est l’énergie contagieuses qu’elles apportent sur le terrain. L’unité et la passion qui caractérisent chaque échange témoignent de l’engagement de ces athlètes envers l’excellence sportive. En somme, que vous soyez un passionné de volleyball ou simplement à la recherche d’une expérience sportive captivante, les matchs à venir de l’équipe de volleyball féminin des Carabins de Montréal promettent d’être des moments fort en émotion.

 

Maxime Gravel

 

Bibliographie

RSEQ STATS. Volleyball universitaire féminin division 1. https://www.rseq-stats.ca/universitaire/volleyball-f/

 

 

 

Édition de décembre

Chers lecteurs et lectrices,

La session est enfin fini🥳 et l’équipe du ComMédia est heureuse de vous présenter la dernière édition officielle de l’année 2023!

Allez jeter un coup d’oeil à ces trois textes plus magnifiques les uns que les autres🥰

Sur ce, nous vous souhaitons un magnifique temps des fêtes!🎄 À l'année prochaine pour plus de surprises😉

Mégane Emmanuelle English – Rédactrice en chef

La lettre au Père Noël !

Le mois de décembre sonne officiellement le début des préparatifs pour Noël. L’approche de cette fête qui nous rend un peu moins maussades face au départ de la chaleur et du soleil donne le coup d’envoi à une foule de traditions différentes dans chaque famille. On décore le sapin et la maison avec des couleurs vives et scintillantes en écoutant enfin de la musique de Noël sans culpabiliser. Avec un peu de chance, décembre nous offre parfois la chance de pouvoir jouer dans la première neige ! Décembre sonne également le début des bricolages de Noël à l’école. Fabrication de cadeau pour papa, maman, grand-mère… l’imagination s’en donne à cœur joie ! Puis, le moment venu, il est temps pour les enfants de penser au cadeau qu’ils aimeraient recevoir de la part du père Noël. Mais comment lui communiquer ses souhaits ? C’est à travers cette fameuse lettre, qui lui sera acheminée en main propre au Pôle Nord, qu’ils expriment leurs désirs, leur créativité, leur tristesse, leur bonheur, leur déception et leur engouement. C’est également par cette lettre que les enfants cherchent à prouver qu’ils ont été gentils tout au long de l’année et qu’ils sont méritants.

Pour les parents, « le moment de l’écriture de la lettre au père Noël est une occasion [qu’ils] saisissent (ou pas) pour transmettre traditions et valeurs à leur descendance, autour de la fête de Noël et de tous les enjeux qui peuvent y être associés consciemment ou non » (Ganassali & Roederer, 2014, p. 258). Pour certains, il s’agit donc d’une activité en famille ayant pour but de conscientiser l’enfant à la consommation, par exemple. Que ce soit à l’école ou à la maison, la lettre au père Noël peut constituer un projet éducatif sollicitant les connaissances de l’enfant : manier le crayon, écrire les lettres de l’alphabet, former des mots et des phrases, apprendre la politesse, etc. (Ganassali et Roederer, 2014). Pour d’autres, il s’agit d’une activité centrée sur le plaisir de créer, dessiner, découper et coller.


C’est supposément en Angleterre au 19e siècle qu’est née l’idée d’acheminer les listes de souhaits des enfants au père Noël (Ganassali et Roederer, 2014). Les familles avaient pour tradition de brûler les lettres afin qu’elles soient transportées par le vent jusqu’au Pôle Nord ! Aujourd’hui, la création du large système d’envoi qu’on connaît très bien permet aux enfants et adultes de partout dans le monde de faire voyager leur lettre adressée au père Noël par la poste. Au Canada, chaque année, il s’agit de quelques millions de lettres envoyées à l’adresse de résidence la plus répandue du père Noël : Pôle Nord, Canada, HOH OHO (Beauregard, 1996). Afin de traiter l’immense demande, Poste Canada a mis sur pied, il y a de cela 40 ans, un programme national de répondants passionnés et qualifiés pouvant répondre en près de 30 langues différentes (Poste Canada, 2016). Afin de s’assurer de répondre adéquatement à certaines lettres plus délicates, Poste Canada fait souvent appel à des psychiatres de l’Hôpital Sainte Justine (Beauregard, 1996). La France et la Finlande sont également reconnues pour être des destinations fréquemment choisies pour l’envoi de lettre au père Noël. Née d’une initiative individuelle, la ville Libourne en France a possédé son propre « secrétariat du Père Noël » , de 1962 à 2012, créant un lien inédit, et jamais vu à l’époque, entre les familles et le service postal (De La Ville et Georget, 2014).

Malheureusement, ce ne sont pas les souhaits de tous les enfants qui sont exaucés à Noël. Beaucoup d’enfants se trouvent en situation de précarité et n’ont pas la chance de voir ne serait-ce qu’un cadeau sous le sapin. C’est ce qui a inspiré le « Projet Sapin des fêtes », initié par Alicia Truchon, étudiante au doctorat en médecine à l’Université de Montréal. Née d’un désir de montrer à chaque enfant qu’il est important et qu’il compte, elle s’est tournée vers la Fondation des jeunes de la DPJ (Direction de la protection de la jeunesse) pour la concrétisation de son projet (Boyer, 2022). Son idée consiste à donner la chance à chaque jeune de recevoir un cadeau à Noël. Ainsi, des sapins disposés dans plusieurs pavillons de l’université sont décorés de boules contenant le souhait de cadeau d’un enfant. Pour participer, la communauté de l’UdeM est alors en mesure de choisir une ou plusieurs boules dans l’arbre selon les budgets, et doit rapporter le cadeau aux endroits indiqués. Il s’agit d’une initiative brillante reprenant le concept de la lettre au père Noël afin d’insuffler aux jeunes un semblant de normalité. Si vous n’avez pas eu le loisir d’y participer cette année, gardez les yeux bien ouverts à la fin novembre prochain pour la réapparition des sapins !

L’organisme Opération père Noël, actif depuis déjà 25 ans, reprend également le concept de la lettre au père Noël en offrant la chance aux gens de devenir le père Noël. Une fois inscrit, vous recevrez la lettre d’un enfant à laquelle vous pouvez répondre et qui sera remis aux lutins livreur avec le cadeau que vous lui avez acheté. Bien évidemment, signé du père Noël !

La Fondation Fémina offre la possibilité aux gens de donner à des femmes victimes de violences conjugales et à leurs enfants vivant en maison d’hébergement. Elle convie les entreprises à entreprendre des collectes de cadeaux, et les particuliers à faire des dons en argent afin d’offrir à ces femmes la chance de vivre un beau Noël avec leurs enfants. Finalement, la fondation Opération enfant soleil propose des jolies cartes de souhaits de Noël faites de matière recyclée et conçue par des artistes québécois dont les profits seront directement remis à à la fondation.

Pour donner ou obtenir plus d’informations, visitez les sites web de chaque organisation !

Opération père Noël : https://operationperenoel.com/mission-2/

Opération Enfant Soleil : https://www.operationenfantsoleil.ca/nos-campagnes/cartes-de-souhaits-des-fetes-2/

Projet Sapin des fêtes : https://www.projetsapindesfetes.org/Fondation Fémina : https://fondationfemina.ca/



Jaymie Vézina.







Bibliographie

Beauregard, Y. (1996). Joyeux Noël et Bonne Année : le courrier du temps des Fêtes. Cap-aux-Diamants, (47), 20–22.



Boyer, A. (2022). Une étudiante de l’UDEM se mobilise pour les enfants de la DPJ. Quartier Libre. Section Campus, éd. novembre 2022.

https://quartierlibre.ca/une-etudiante-de-ludem-se-mobilise-pour-les-enfants-de-la-

dpj/#:~:text=Les%20boules%20qui%20les%20d%C3%A9corent,indiqu%C3%A9es%20pr%

C3%A8s%20de%20chaque%20sapin.



De La Ville, V.-I. & Georget, A. (2014). Le père Noël de la Poste La surprenante histoire de son secrétariat (1962-2012). P.I.E Peter Lang.

https://api.pageplace.de/preview/DT0400.9783035264838_A31446800/preview-

9783035264838_A31446800.pdf



Ganassali, S. & Roederer, C. (2014). L’analyse des courriers au père Noël comme expression des styles de consommation familiaux. Université de Savoie et Ecole de Management de

Strasbourg.



Poste Canada (2016). Postes Canada est fin prête pour le courrier du père Noël : On attend 1,5 million de lettres, de cartes et de listes.

https://www.canadapost-postescanada.ca/scp/fr/notre-entreprise/nouvelles-et-

medias/nouvelles-de-la-societe/communiques/2016-11-17-postes-canada-est-fin-prete-pour-

le-courrier-du-pere-noel

RAVAGES DE LAGUERREAU SOUDAN : LA TRAGÉDIE DES FEMMES ET DES ENFANTS ET L'APPEL À L'ACTION INTERNATIONALE

La guerre au Soudan a jeté une ombre dévastatrice sur la vie des femmes et des enfants, créant un contexte marqué par des décennies de conflit. Cette longue période d'hostilités a instauré un climat de violence persistante et d'instabilité, exerçant un impact profondément néfaste sur ces communautés vulnérables.

Premièrement, les femmes sont particulièrement vulnérables pendant la guerre. Différents groupes en conflit utilisent le viol comme arme de guerre, causant des traumatismes physiques et psychologiques graves aux femmes. (Amnesty International, 2018)

Cette violence est maintenue grâce à des mesures de protection inadéquates et à l'impunité accordée aux personnes qui commettent ces actes. Les mesures de protection inadéquates mentionnées comprennent un manque de sécurité, des failles dans la prévention des conflits, ainsi qu'une absence de dispositifs efficaces pour dissuader et punir les auteurs de violence. Ces lacunes contribuent à maintenir un environnement propice à l'impunité, permettant aux responsables d'échapper aux conséquences de leurs actes. Des organisations non gouvernementales (ONG) opérant sur le terrain, telles que Médecins Sans Frontières (MSF) et Oxfam, s'engagent activement dans la fourniture d'aide humanitaire. Elles œuvrent en fournissant des abris d'urgence, des denrées alimentaires, de l'eau potable et des soins médicaux essentiels aux populations déplacées. En parallèle, ces ONG, parmi lesquelles Amnesty International et CARE, mènent des initiatives de sensibilisation contre la violence sexuelle, tout en offrant un soutien psychologique crucial aux femmes victimes de ces violences. De plus, elles sont chargées de faire les tâches de la maison et de subvenir aux besoins de leur famille. Cependant, l'insécurité généralisée et les déplacements fréquents limitent leur accès aux ressources essentielles telles que l'eau potable, la nourriture et les soins de santé. Par conséquent, elles sont confrontées à une situation financière fragile et ne peuvent pas fournir un soutien adéquat à leur famille.

Les effets tragiques de cette guerre touchent également les enfants. Les groupes armés recrutent de force des enfants et les utilisent comme soldats, les privant de leur droit à l'enfance et à l'éducation. Ils sont confrontés à des actes violents et contraints de commettre des atrocités, ce qui entraîne des blessures physiques et psychologiques profondes. De plus, la guerre provoque un afflux massif de déplacés, exposant les enfants à des risques accrus de malnutrition, de maladies et d'autres problèmes de santé. Leur vulnérabilité est aggravée par une sécurité limitée, une éducation inadéquate et des soins de santé de mauvaise qualité. (Al Jazeera, 2019)

Les conséquences durables de la guerre sur les futures générations sont cruciales à souligner. Les enfants élevés dans des environnements violents, comme le souligne l'UNICEF, sont plus susceptibles de reproduire ce cycle. Des témoignages poignants, tels que celui présenté dans le livre "Le Bruit des Os qui Craquent" de Svetlana Alexievich, mettent en lumière comment les enfants exposés à la violence peuvent développer des troubles mentaux et émotionnels, compromettant leur capacité à devenir des adultes équilibrés. Ces troubles incluent souvent des problèmes de comportement, des traumatismes psychologiques profonds et des obstacles à un développement émotionnel sain. (UNICEF, 2019) Des programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR), tels que ceux mis en œuvre par l'ONU et d'autres organisations humanitaires comme Save the Children, jouent un rôle crucial dans la transition des anciens combattants, y compris les enfants soldats, vers la vie civile. Ces initiatives, intégrant des composantes psychosociales, éducatives et professionnelles, visent à offrir un soutien complet. À travers les DDR, les enfants soldats bénéficient d'un accompagnement pour reconstruire leur vie, comprenant un soutien psychosocial essentiel, un accès à une éducation formelle, et des opportunités de formation professionnelle visant à les intégrer de manière durable dans la société. (Human Rights Watch, 2020)

En conclusion, les femmes et les enfants subissent des violences sexuelles, un recrutement forcé, des déplacements forcés et une détérioration de leurs conditions de vie en raison de la guerre au Soudan. Il est essentiel que la communauté internationale prenne des mesures immédiates pour arrêter ce conflit et protéger les droits fondamentaux de ces femmes et de ces enfants.

Solenn DOUIEB

Bibliographie :

UNICEF. (2019). Soudan: Rapport sur la situation des enfants et des femmes. https://www.unicef.org/media/61206/file/Sudan-UNICEF-2019-FRB.pdf

Human Rights Watch. (2020). Soudan : Repenser la justice pour les crimes de guerre.

https://www.hrw.org/fr/news/2020/06/09/349284

Amnesty International. (2018). Soudan : Des femmes et des hommes toujours victimes de violence

sexuelle.

https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/07/sudan-women-violence-sexual-slavery/

Al Jazeera. (2019). L'impact de la guerre sur les enfants au Soudan.

https://www.aljazeera.com/indepth/opinion/sudan-forgotten-children-war-190120090625746.html

Women's Refugee Commission. (2017). Soudan du Sud : Un océan de souffrances.

https://www.womensrefugeecommission.org/issues/conflict-a-emergencies/emergencies/583-south-sudan-an-ocean-of-suffering

Villeminot, V. (2011). Le bruit des os qui craquent. Éditions Nathan.

La célèbre dépression saisonnière, qu’en est-il vraiment?

L’hiver est là, les journées sont longues et grises et l’humeur des gens commence à décliner un peu. Peut-être que vous vous sentez moins bien qu’à l’habitude, que vous vous sentez fatigué, démotivé, triste et que vous avez de la difficulté à vous concentrer. Mais pourquoi? Surtout, pourquoi est-ce que vous vous sentez ainsi chaque année à ce moment précis? Tous sont des symptômes de ce que l’on appelle la dépression saisonnière.  Mais qu’est-ce que cela veut dire et pourquoi ça nous affecte ainsi?  


La dépression saisonnière se présente soit en automne et en hiver ou au printemps et en été, quoique ce dernier soit moins commun que le premier. Plusieurs facteurs peuvent être la cause de la dépression saisonnière et ceux-ci divergent d’une saison à l’autre (Seasonal Affective Disorder (SAD) - Symptoms & Causes - Mayo Clinic, 2021b). Premièrement, le manque de lumière naturelle est un facteur très important. Chez l’humain, la lumière naturelle amène un apport en énergie important qui nous aide à réguler notre horloge interne biologique. Avec l’arrivée de l’automne, les journées deviennent de plus en plus courtes et notre apport en lumière naturelle est de moins en moins élevé, ce qui déséquilibre notre horloge biologique. Notre horloge biologique règlemente notre cycle de sommeil, nos hormones ainsi que notre humeur et lorsque ceux-ci sont dérangés notre cerveau envoie des signaux comme quoi quelque chose dans notre corps ne va plus bien. Ce débalancement peut alors mener à une dépression, mais ce n’est pas le seul facteur qui nous affecte. Souvent, pour arriver à la conclusion que nous souffrons de dépression saisonnière, nous devons réunir plusieurs facteurs. La lumière du soleil va aussi créer des débalancements chimiques dans le cerveau. Le cerveau dégage des hormones telles que la sérotonine et lorsque quelqu’un démontre des signes de dépression saisonnière, c'est un signe de baisse de sérotonine délivré par le cerveau dans le corps, fréquemment causé par le manque de soleil en hiver. Dans la même lignée des choses, affectées par le manque de soleil, le manque de vitamine D ainsi qu’un excès de mélatonine vient interférer avec les hormones et ce sentiment de dépression. (Seasonal Affective Disorder, n.d.-d) 


Par la suite, ce type de dépression affecte certains types de personne plus que d’autres pour différentes raisons. Entre autres, il est reconnu que les gens habitants plus loin de l’équateur sont plus sensibles à développer la dépression saisonnière que ceux habitant près de celui-ci. De plus, les personnes souffrant de troubles mentaux tels que de bipolarité, de TDAH ou encore de trouble anxieux sont plus susceptibles d’être touchés. Il est aussi prouvé scientifiquement que les personnes ayant des membres familiaux souffrant eux-mêmes de dépression saisonnière sont plus à risque de développer des symptômes. La tranche d’âge la plus affectée par ce type de dépression se trouve entre 20 et 30 ans (Professional, n.d.-b) et les femmes sont plus touchées que les hommes en général. 


Maintenant, comment pouvons-nous reconnaitre les symptômes de la dépression saisonnière? Selon la saison qui affecte cette dépression, les symptômes sont changeants. Par exemple, quelqu’un souffrant de la dépression saisonnière au printemps-été risque de souffrir d’insomnie, d’agitation, d’anxiété et d’une perte de poids. Au contraire, ceux qui sont affectés en automne-hiver souffrent d’hypersomnie, de chaleur, de prise de poids ainsi que d’un sentiment antisocial. Il est aussi important de rester à l’affût des signes de dépression générale tel que l’irritabilité, la tristesse, le pessimisme, la perte d’énergie, les changements d’humeur, la difficulté de penser clairement et les problèmes physiques. 


La dépression saisonnière peut être diagnostiquée, souvent lorsqu’elle est ressentie depuis plus de deux ans dans un cycle récurrent et suivant le même modèle. Évidemment, il est possible de traiter la dépression saisonnière et les professionnels donnent plusieurs trucs pour aider les gens souffrant de la dépression. Premièrement, l’exposition au soleil, tout simplement, peut faire une grande différence, que ce soit de passer du temps à l’extérieur ou près d’une fenêtre, et il en est de même pour la luminothérapie. Deuxièmement, la psychothérapie est recommandée, et ce, pour tous les types de dépressions. Parler à un professionnel ayant la capacité de vous guider lors des moments difficiles aide à peut-être d’une très grande aide; surtout lorsque nous ne savons pas vers qui nous tourner ou lorsque nous ne savons pas par où commencer. Finalement, certains professionnels vont recommander la médication pour balancer les hormones dans le cerveau et ramener une normalité au sein du corps. (Seasonal Affective Disorder, n.d.-c) 


Alors si vous pensez souffrir de dépression saisonnière, pensez à aller chercher de l’aide et parlez-en aux bonnes personnes!  


Sara-Maude Girard-Vanier 





Bibliographie : 

Professional, C. C. M. (n.d.). Seasonal depression (Seasonal affective disorder). Cleveland Clinic.  

https://my.clevelandclinic.org/health/diseases/9293-seasonal-depression  

 

Seasonal affective disorder. (n.d.). Johns Hopkins Medicine.  

https://www.hopkinsmedicine.org/health/conditions-and-diseases/seasonal-affective-disorder  

 

Seasonal affective disorder. (n.d.-b). National Institute of Mental Health (NIMH).  

https://www.nimh.nih.gov/health/publications/seasonal-affective-disorder  

 

Seasonal affective disorder (SAD) - Symptoms & causes - Mayo Clinic. (2021, December 14). Mayo Clinic.  

https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/seasonal-affective-disorder/symptoms-causes/syc-20364651  

Édition de novembre

Chers lecteurs et lectrices

 

🥞 Joyeuse édition de novembre à tous! 🦃


En l’honneur de ce fameux épisode de Friends, notre équipe vous souhaite, un peu en retard, un joyeux Friendsgiving! 🦃

 

Une fois de plus, nos rédactrices se sont surpassées pour vous offrir des lectures qui seront vous divertir!

Psssstttt —> Si vous êtes à la recherche d’une activité à faire pour ce mois de novembre, une de nos rédactrice à fait un top 4 des écrivains à ne pas manquer au Salon du Livre qui prend fin ce dimanche!!

L’équipe du ComMédia s’est assurée que cette édition-ci couvre des sujets d’actualité ; alors allez y jeter un coup d’œil 👀

 

Mégane Emmanuelle English – Rédactrice en chef

Les vedettes de la semaine: nos auteurs québécois!

Avec l’arrivée du Salon du livre de Montréal en ville, il est important de souligner le travail de celles et ceux qui y participent. Donc voici quelques auteurs québécois à découvrir ce mois-ci et à aller voir au salon du livre!


Elisabeth Massicolli sera en dédicace au Salon du livre de Montréal le 24 novembre à 19h et le 25 novembre à 14h au kiosque 1713. Éditrice et rédactrice pour le magazine ELLE (LinkedIn, 2023), Elisabeth Massicoli se démarque avec son penchant féministe dans ses livres. Québécoise de descendance italienne, Elisabeth Massicolli s’inspire beaucoup de ses racines dans son écriture. Elle fait ses études à l’Université Laval en communications publiques et elle gradue de son programme en 2013 (Babelio,N.D). Plusieurs années plus tard, tout en continuant sa carrière de rédactrice, elle décide de se plonger dans un projet d’écriture qui lui vient à l’esprit lors d’un voyage à Rome. Suite à ça. En 2020, elle publie son premier roman, La bouche pleine, qui vient raconter l’histoire de Camille, une fille anxieuse qui essaie de vivre sa vie, malgré tout, même avec les cheveux gras et les modèles sur Instagram auxquels elle ne ressemble pas du tout. C’est ce récit plein de sincérité et proche de la réalité qui touche le cœur de tous et toutes au Québec lors de sa sortie. À la suite de ce livre, Elisabeth Massicolli décide de se relancer dans l’écriture pour sortir son deuxième roman en 2023 : Primadonna. Le deuxième roman de la série continue de raconter l’histoire de Camille, cette fois-ci arrivée à Rome. Dans cette suite tout aussi humaine, Camille explore ses relations et son propre esprit une fois de plus. Un récit autant féministe que le premier, qui fait du bien au cœur et à l’âme et qui nous donne l’impression de ne pas être seule au travers de tous les obstacles de la vie.


Dominique Scali sera présente au Salon du livre de Montréal le 25 novembre à 18h et le 26 novembre 13h au kioske #2426. Originaire de Montréal, Dominique Scali est charmée par l’écriture dès sa plus jeune enfance. Elle a son doctorat en psychologie, duquel elle gradue en 2012(Babelio,N.D), mais décide, par la suite, de faire un virage et de se diriger vers le journalisme et l’écriture. Elle commence sa carrière en tant que secrétaire de rédaction chez Radio-Canada en 2012, avant d’être engagée au Journal de Montréal comme journaliste en 2014. Dominique Scali est inspirée par ses voyages, entre autres aux États-Unis et au Mali, pour écrire son premier livre en 2015 : À la recherche de New Babylon. Dans les années 1800, au cœur du Far West américain, un petit groupe se met à la recherche d’un monde idéal. Avec cette idée en tête, ils vont essayer de créer une ville parfaite et de laisser leur trace dans ce monde sans pitié. Son premier roman a été un vrai succès. Retenu pour de grands concours, entre autres le Prix des libraires du Québec et le Prix littéraire du Gouverneur, le livre est même traduit en anglais et en espagnol avant d’être exporté vers l’international. Pour son deuxième roman, l’écrivaine nous amène dans un univers rempli de marins, ou une hiérarchie sociale basée sur ses exploits en mer est en place et dans lequel nous suivons Danaé Poussin tout au long de sa vie sur une île qui ne laisse de chance à personne. Les marins ne savent pas nager a été applaudi par la critique et gagne le Prix des libraires du Québec 2023 ainsi que le Prix Jacques-Brossard 2023. Que ce soit dans des aventures historiques du Far West ou sur une ile imaginaire au milieu de l’océan, les romans de la montréalaise se démarquent au travers de la littérature québécoise, surtout dans son style d’écriture très descriptif et élaboré, qui est sa signature personnelle et qui laisse ses lecteurs à en vouloir toujours plus.


Akos Verboczy sera en dédicace au Salon du livre de Montréal le 22 novembre à 16h et le 25 novembre à 14h au kiosque 1701 ainsi que le 26 novembre à 10h au kiosque 2725. Originaire de Hongrie, Akos Verboczy arrive à Montréal à l’âge de onze ans alors que son pays natal était sous un régime communiste du bloc de l’Est (Akos Verboczy, n.d.). Son parcours d’immigration, sa famille et ses valeurs sont une grande inspiration pour lui dans l’écriture de ses livres. Entre autres, son roman Rhapsodie Québécoise : Itinéraire d’une enfant de la loi 101, qui sort en 2016, raconte son parcours en tant qu’enfant et jeune adulte immigrant et comment il réussit à trouver son identité à lui, d’un côté hongrois et de l’autre québécois, malgré les changements et les difficultés qu’il a vécu en tant qu’immigrant. Dans son récit, il raconte les mauvais comme les bons moments ainsi que son expérience d’immigrant à laquelle plusieurs seront en mesure de s’identifier. Une histoire touchante et réaliste qui a su attirer l’œil de plus d’un lecteur. Son roman a été nommé gagnant du Grand Prix littéraire de La Presse Québécoise en 2016 suite à sa parution avec Les Éditions du Boréal et il a été traduit en anglais l’année suivante (les éditions du boréal, n.d.). Son plus récent livre, La maison de mon père, sorti en mars 2023, raconte l’histoire d’un homme retournant dans sa ville natale le temps d’une semaine pour retrouver ses compagnons d’enfance et redécouvrir son histoire familiale. C’est en se redécouvrant au milieu d’un endroit si familier et en même temps si peu que cet homme doit revivre ses souvenirs et à la fois redécouvrir son passé familial. Avec ses romans voulant mettre de l’avant l’expérience de l’immigration et d’intégration à une autre culture tout en gardant la sienne, Akos Verboczy réussit à gagner le cœur du Québec avec son authenticité qui appelle le cœur de tous.

Michel Jean va être en dédicace au Salon du livre de Montréal le 24 novembre à 19 h ainsi que les 25 et 26 novembre à 15h au kiosque 2725. De plus, il sera en entrevue le 25 novembre à 14h à l’espace littéraire. Journaliste, animateur, chef d’antenne et écrivain, Michel Jean est dans le milieu de l’art et des médias depuis les années 80. Diplômé de l’UQAM à la maîtrise en histoire (Kwahiatonhk, n.d.), l’écrivain inuite, issu de la communauté de Mashteuiatsh publie son premier livre, Envoyé spécial, en 2008. Avec plus d’une trentaine de publications assez diverses sous son nom, Michel Jean est un écrivain déjà bien ancré dans le monde littéraire québécois. Même si chacun de ses romans ont des thèmes uniques et des histoires originales, nous pouvons retrouver certains éléments de son univers d’un livre à l’autre. Il aborde dans certaines de ses œuvres l’expérience du milieu journalistique, duquel il est lui-même issue ; Un monde mort comme la lune de 2009 et Tsunamis de 2017 en sont d’excellents exemples. Les combats des premières nations sont une très grande préoccupation pour Michel Jean, faisant lui-même partie de la communauté inuite. Plusieurs de ces livres vont aborder les sujets liés à l’histoire autochtone ainsi qu’aux différends que les peuples natifs doivent encore faire face de nos jours. Son roman Kukum parle de l’histoire d’une jeune femme amoureuse d’un homme inuite et qui va découvrir le mode de vie de son peuple, mais aussi les malheurs et les horreurs imposés aux autochtones de l’époque comme les pensionnats et la perte des territoires des peuples autochtones. Kukum, sorti en 2019, gagne le prix France Québec grâce sa grande popularité auprès des lecteurs. Son dernier livre, Qimmik, qui est paru le 16 octobre 2023, enquête sur la tuerie des chiens au Nunavik durant les années 50 et 60.


Sara-Maude Girard-Vanier






Bibliographie :

Akos Verboczy | auteur. (s. d.). Akos Verboczy | Auteur. https://www.verboczy.com/

 

Bordeleau, J. (2023, 15 mai). Trois prix pour la romancière de l’imaginaire Dominique Scali. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/lire/791105/litterature-imaginaire-trois-prix-pour-la- romanciere-de-l-imaginaire-dominique-scali

 

Dominique Scali - Babelio. (s. d.). Babelio. https://www.babelio.com/auteur/Dominique-Scali/393808

 

Elisabeth Massicolli. (s. d.). Elisabeth Massicolli. https://www.elisabethmassicolli.com/

 

Elisabeth Massicolli (auteur de La bouche pleine) - Babelio. (n.d.). Babelio. https://www.babelio.com/auteur/Elisabeth-Massicolli/556487

 

Elisabeth Massicolli - Québec Amérique. (s. d.). Québec Amérique. https://www.quebec-amerique.com/auteurs/elisabeth-massicolli-1644

 

Kukum par Michel Jean | Littérature | Roman québécois | Leslibraires.ca | Acheter des livres papier et numériques en ligne. (2019, 23 septembre). Leslibraires.ca. https://www.leslibraires.ca/livres/kukum-michel-jean-9782764813447.html

 

La bouche pleine Par Elisabeth Massicolli | Littérature | Roman québécois | leslibraires.ca | Acheter des livres papier et numériques en ligne. (2020, September 8). Leslibraires.ca. https://www.leslibraires.ca/livres/la-bouche-pleine-elisabeth-massicolli- 9782764440858.html

 

La maison de mon père. (s. d.). Livres - Catalogue — Éditions du Boréal. https://www.editionsboreal.qc.ca/catalogue/livres/maison-mon-pere-3973.html

 

Michel Jean | Agence Leimgruber. (s. d.). https://www.agenceleimgruber.com/auteurs/michel-jean

 

Michel Jean - Kwahiatonhk ! (2023, août 9). Kwahiatonhk ! https://kwahiatonhk.com/auteurs/michel-jean/#1533653833396-3a68569f-b417

 

Primadonna - Elisabeth Massicolli - Québec Amérique. (n.d.). Québec Amérique. https://www.quebec-amerique.com/collections/adulte/litterature/qa-fiction/primadonna-10609

 

Qimmik par Michel Jean | Littérature | Roman québécois | Leslibraires.ca | Acheter des livres papier et numériques en ligne. (2023, 16 octobre). Leslibraires.ca. https://www.leslibraires.ca/livres/qimmik-michel-jean-9782764816318.html

 

Rhapsodie québécoise. (s. d.). Livres - Catalogue — Éditions du Boréal. https://www.editionsboreal.qc.ca/catalogue/livres/rhapsodie-quebecoise-3714.html

 

Salon du livre de Montréal. (s. d.). Akos Verboczy. https://www.salondulivredemontreal.com/auteurs/akos-verboczy-2