Vivre à ciel ouvert au Québec

Une problématique sociale prend de l’ampleur dans la province du Québec et s’attaque à une partie de la population ; l’itinérance. Ce phénomène touche une catégorie de personnes dans la province et est en croissance depuis près de cinq ans. Dans l’univers de l’itinérance, les profils varient d’une personne à une autre et les motifs pour se retrouver à la rue se présentent aussi sous plusieurs formes.

Parmi les itinérants donc, se trouvent d’anciennes personnes judiciarisées, des patients sortis d’hôpitaux, des jeunes qui viennent des centres jeunesse, d’autres sont les produits des crises au sein de la communauté autochtone (Dussault, 2023). Il y a aussi les personnes ayant décidé de vivre dans la rue par choix. Le divorce et la violence domestique qui sont en hausse depuis la pandémie de COVID-19 viennent s’ajouter aux causes de l’itinérance (Dussault, 2023).

En ce moment, l’itinérance au Québec est due à la forte immigration qui a augmenté après la crise de COVID-19 (Dussault, 2023). Pour donner une explication à ce facteur, il s’agit de la hausse de l’arrivée des nouveaux arrivants et des étudiants étrangers qui ont besoin de logements. Un autre facteur qui est présentement en cause dans l’itinérance et qui n’est pas à négliger est l’inflation. Par exemple, les logements sont plus coûteux et il n’y en a pas assez pour la population. En effet, c’est en mai 2023 que Rentals.ca a affirmé que l’inflation au niveau des loyers était de 6,5%. D’après les résultats de Rentals.ca, le coût moyen d’un logement d’une chambre à Montréal était de 1 657 $ et celui de deux chambres était de 2 172 $ (Dussault, 2023). Certaines personnes ont subi le rejet dans leur foyer familial et d’autres se sont faits expulsés par leur propriétaire parce qu’ils n’avaient plus assez d’argent pour payer leur loyer (Dussault, 2023). Les anciens patients d’hôpitaux, les personnes judiciarisées qui n’avaient plus de soutiens et les jeunes qui ont quitté les centres jeunesse se sont retrouvés sans moyens pour subvenir à leur besoin (Dussault, 2023). Cette catégorie de personnes s’était alors retrouvée dans la rue errant dans les parcs, sous les ponts, dans la rue ou dans les refuges.

Il faut aussi noter que lors des choix de locataires, il existe plusieurs critères qui seraient discriminatoires. Par exemple, il ne faut pas avoir de dette, il faut avoir fait ses impôts, avoir une adresse fixe et avoir des documents d’identité (Dussault, 22 juin 2023). Ce sont là quelques-unes des raisons pour lesquelles les individus qui ne répondent pas aux critères définis se retrouvent en situation d’itinérance dans les rues de la métropole.

Le nombre de personnes sans domicile fixe a augmenté dans trois régions du Québec depuis l’année 2018. Selon une source du ministère de la Santé et des Services Sociaux intitulé rapport de l’exercice du 11 octobre 2022, l’Outaouais a une variation de 268 % suivi des Laurentides avec une variation de 109 % et de la Montérégie qui a une variation de 98 % (ministère de la Santé et des Services Sociaux, 2023).

En plus des causes liées à l’itinérance mentionnées plus haut, le MSSS rapporte qu’il y a des problèmes de consommation de substances (21,3 %), de revenu insuffisant (16,8 %), des problèmes de santé mentale (12,1 %) et la question des mauvais traitements (11, 8 %) (ministère de la Santé et des Services Sociaux, 2023). Le nombre de personnes en situation d’itinérance était de 3 149 à Montréal et a atteint le nombre de 4 690 personnes en 2022 (ministère de la Santé et des Services Sociaux, 2023). Vous comprendrez donc que la crise du logement et les expulsions deviennent les premiers facteurs de l’itinérance au Québec (Chouinard et Dussault, 2023).

Pour pallier cette situation, le 3 novembre dernier lors d’une conférence de presse dans le Centre des femmes de conviction de Montréal, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, affirme qu’il y aura 188 places d’hébergement et 9,7 millions de dollars pour la ville de Montréal de la part de Québec pour financer et élargir quelques refuges (Dussault, 2023). Cette somme est une partie des 15,5 millions de dollars qu’a fournis Québec (Dussault, 2023). Cette initiative a reçu l’appui de la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Qu’il s’agisse d’hôpitaux, de places transitoires, des ressources d’hébergement en dépendance, des centres de crise, des logements sociaux et supervisés (Dussault, 3 novembre 2023) ; Il y aura 5 500 places à Montréal pour accueillir les personnes en situation d’itinérance! Parmi ces places, il y aura 1 600 places qui seront des hébergements d’urgence ainsi que des services disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 (Dussault, 3 novembre 2023). Le gouvernement a même ajouté lors de la conférence de presse dans le Centre des femmes de conviction de Montréal qu’il y aurait 15 places supplémentaires pour les femmes en situation d’itinérance, ce qui revient à 30 places (Dussault, 3 novembre 2023). Lionel Carmant affirme qu’il y aura 200 nouveaux logements pour les personnes en situation d’itinérance d’ici la fin de l’automne 2023 (Dussault, 3 novembre 2023). 

Pour conclure, l’itinérance a pris de l’ampleur depuis 2018 et c’est un problème social qu’il ne faut pas mettre de côté. Le MSSS a montré la réalité des personnes en situation d’itinérance avec des chiffres à l’appui. Grâce à cette action, cela a attiré l’attention du gouvernement du Québec pour qu’il puisse agir en conséquence. 

 Catarina O. Hountondji

 


Bibliographie

Chouinard, T., & Dussault, L. (2023, septembre 13). L’itinérance a bondi de 44 % en cinq ans au Québec. La Presse. https://www.lapresse.ca/actualites/2023-09-13/l-itinerance-a-bondi-de-44-en-cinq-ans-au-quebec.php 

Dussault, L. (2023a, juin 22). Pourquoi autant d’itinérance au Québec ? La Presse. https://www.lapresse.ca/actualites/2023-06-22/pourquoi-autant-d-itinerance-au-quebec.php 

Dussault, L. (2023b, novembre 3). Itinérance à Montréal : De nouvelles places en itinérance cet hiver, affirme Lionel Carmant. La Presse. https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2023-11-03/itinerance-a-montreal/de-nouvelles-places-en-itinerance-cet-hiver-affirme-lionel-carmant.php 

Dussault, L. (2023c, novembre 3). Itinérance : « Ça va être compliqué à Montréal cet hiver ». La Presse. https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2023-11-03/itinerance/ca-va-etre-complique-a-montreal-cet-hiver.php 


Rapport de dénombrement 2022—Publications du ministère de la Santé et des Services sociaux. (s. d.). Consulté 15 novembre 2023, à l’adresse
https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/document-003630/

Le dilemme humanitaire en temps de guerre : soigner les soldats ennemis dans les hôpitaux

Carte postale noir et blanc (Fonds Cartes postales de toute provenance) 2Fi994

Imaginez-vous au cœur d'un hôpital lors d'une guerre. Les tensions sont fortes, les préjugés politiques et nationalistes se font sentir, et au milieu de tout cela se trouvent des soldats ennemis blessés et malades, nécessitant des soins médicaux. Une question éthique se pose alors : devons-nous offrir ces soins à nos ennemis ?

L'humanitarisme, un principe profondément ancré en nous, est souvent invoqué pour justifier le fait de traiter les  soldats ennemis, même en temps de guerre. Les normes internationales régissant le traitement des blessés et des  malades en situation de conflit, telles que la Convention de Genève, ont été mises en place pour garantir que  personne ne soit abandonné dans des moments aussi critiques. Ignorer ces principes mettrait en péril la  crédibilité de notre pays sur la scène internationale et pourrait avoir des conséquences graves sur notre  réputation. Cependant, cette question soulève des dilemmes complexes ainsi que des inquiétudes éthiques.  Certains se demandent si traiter des personnes qui pourraient représenter une menace pour l'intérêt national  serait moralement acceptable. Les préoccupations concernant la sécurité du personnel soignant et des  établissements médicaux sont également une réalité alarmante à prendre en compte. (Bellamy, 1992) 

En examinant l'histoire, nous pouvons trouver des exemples de la façon dont différents pays ont abordé cette  question délicate. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont construit des camps pour les  prisonniers de guerre, intégrant même des installations médicales spécialisées, ce qui témoigne d'un certain  respect des valeurs humanitaires. Cependant, lors de conflits plus récents, des allégations de mauvais  traitements des prisonniers de guerre ont été rapportées, remettant en question notre engagement à maintenir ces  principes. Le conflit en Afghanistan en est un exemple, où des allégations de torture et de mauvais traitements  des prisonniers de guerre ont été signalées. En 2004, des images dévoilant des actes de maltraitance envers les  détenus de la prison d'Abou Ghraib en Irak ont été diffusées, ce qui a suscité une colère mondiale. Ces images  ont montré des sévices graves qui ont été infligés aux prisonniers de guerre irakiens, y compris des actes de  torture physique et psychologique, des humiliations sexuelles et des tortures psychologiques. (Peterson, 2007) 

L'étude des expériences passées démontre clairement l'importance de trouver un équilibre entre la compassion  naturelle envers nos ennemis et la nécessité de protéger les intérêts nationaux. Par exemple, la communauté  internationale a hésité à intervenir suite au génocide au Rwanda en 1994, qui a entraîné la mort de centaines de  milliers de personnes. Cette inaction a été causée par une préoccupation excessive pour les intérêts nationaux et  un manque de compassion envers les victimes. (Peterson, 2007) Il est essentiel de mettre en place des  protocoles clairs afin d'assurer la sécurité tout en respectant les principes éthiques fondamentaux. Cela demande  une réflexion approfondie et une action concertée de la part de la communauté internationale.

Fondée par Henry Dunant en 1863, la Croix-Rouge a joué un rôle important dans la résolution de problèmes humanitaires  en temps de guerre. Son principal objectif était de fournir une assistance médicale et humanitaire aux blessés de guerre,  quelle que soit leur nationalité. La Croix-Rouge a établi des normes internationales pour le traitement humain des  prisonniers de guerre et a posé les bases de la protection de ces prisonniers. Son engagement à protéger les droits des  prisonniers de guerre et à promouvoir l'éthique médicale a joué un rôle important dans la sensibilisation et la promotion des  valeurs humanitaires dans le cadre des conflits armés. (Année 1996, 1996) 

En conclusion, traiter les soldats ennemis blessés et malades en temps de guerre est un défi éthique complexe qui nécessite  la recherche d'un équilibre entre la compassion et les intérêts nationaux. Bien que les principes humanitaires et les normes  internationales puissent soutenir le devoir de soigner tous les individus, il est également important de tenir compte de la  sécurité nationale et de la crédibilité de la nation. Ainsi, la mise en place de protocoles clairs est essentielle pour garantir la  sécurité tout en respectant les principes éthiques fondamentaux. 

Solenn DOUIEB

Sources : 

 Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre. (1949). Récupéré le 16 septembre 2021,  https://www.icrc.org/fr/doc/assets/files/autres/convention_geneve_III.pdf 

 Peterson, H. C. (2007). The Treatment of Prisoners of War During the World Wars of the Twentieth Century. In W.  E. Eugene (Ed.), The Encyclopedia of War (Vol. 4, pp. 1969-1986). Wiley. 

 Bellamy, J. F. (1992). Ethics and the Gulf War: Religion, Rhetoric, and Righteousness. In A. Rickett (Ed.), The Gulf  War Reassessed (pp. 227-255). Springer. 

 Année 1996. (1996). International Review of the Red Cross, 78(822), 711-717. doi:10.1017/S0035336100046888

« Depuis qu’on la connait, on ne s’ennuie jamais » Minifée

Quand on parle des grands mystères de notre monde, on ne peut s’empêcher de penser au triangle des Bermudes, à la Zone 51, à l’Atlantide, au voyage dans le temps… Malgré leur caractère insoluble, nous ne sommes toujours pas en mesure de les oublier, espérant peut-être pouvoir résoudre l’énigme un jour. Pour moi, un des grands mystères de ce monde siège présentement au sommet de l’immense trône qu’est l’industrie de la musique. Depuis qu’elle est entrée dans nos vies, elle engendre chez certaines personnes une fascination inexplicable. Tant ses admirateurs les plus fervents, que les tabloïdes américains, épluchent sa vie de fond en comble et se demandent ce qu’elle a mangé pour déjeuner, quelle est sa couleur de gloss préféré et qui est son crush du moment. Qu’y aurait-il de plus incroyable que de mettre le doigt sur l’information qui révélera au grand jour les secrets de Taylor Swift ? Les spéculations entourant son art et sa personne sont innombrables. Qu’est ce qui fait d’elle une artiste si prolifique et puissante, mais si authentique et vulnérable à la fois ? Malgré tout, personne ne semble obtenir de réponse à ses questions et le phénomène qu’elle engendre n’a surtout pas épargné les chercheurs de divers domaines qui tentent, eux aussi, d’éclaircir le grand mystère qu’est Taylor Swift. 

Ce n’est que très récemment qu’on a commencé à s’intéresser sérieusement à Taylor Swift au sein du domaine scientifique. Bien au-delà des simples ragots que nous avons l’habitude de rencontrer, différentes études se lancent notamment dans des analyses lyriques approfondies de chanson comme « RED », « All to well », « Look what you made me do », etc. Les chercheurs se penchent également sur son processus de composition qui témoigne d’un réel talent et d’une immense connaissance et conscience de son art. Ses compétences en création musicale, souvent bafouée par l’industrie, et son audience la plus dubitative, sont en fait dignes d’être longuement discutées. Immergé dans ce milieu depuis l’âge de ses 13 ans, Taylor Swift a largement eu la possibilité d’expérimenter divers styles de musique et d'écriture pour se forger une identité bien singulière. En effet, la plupart d’entre vous se souviendront d’elle comme la jeune étoile montante de la musique country ! Son changement graduel et vertigineux vers le monde de la pop n’a fait que démontrer ses habiletés à saisir intelligemment toutes formes de techniques d’écriture (Sloan 2021). Que ce soit en utilisant le « time-shift » (storytelling) du country ou le « présent éternel » de la pop, elle est en mesure de créer des textes engageants et personnels afin de connecter avec son audience (Sloan 2021). 


« Tayor Swift utilise le travail de composition pour se créer un sens de soi dans un industrie dépendante de la fracturation de son identité en myriade, en pièces vendables » (Sloan 2021, p 23). 

À travers ses paroles, elle dévoile de petits morceaux de sa vie, donnant le sentiment d’être témoin d’une confidence intime. Elle se construit à travers les écrits qu’elle nous partage. L’impression que nous avons de ne pas être en mesure de détester ses chansons n’est peut-être pas due à un ensorcellement après tout!

Afin de tenter d’expliquer l’aura irrésistible et mystérieuse qui entoure Taylor Swift, certains chercheurs ont décidé de se concentrer sur ce qu’elle représente en tant que personne. Elle serait, en quelque sorte, l’image de l’ancien « rêve américain » blanc, en ce qu’elle incarne la prospérité et une certaine docilité, tout en étant également l’image d’un futur au féminin (Forgathy et Arnold 2021). Son incarnation de divers personnas : la girl next door, la briseuse de coeur, la femme d’affaires, ou encore la nerdy girl, fait en sorte qu’il est facile de faire d’elle ce qu’on veut qu’elle soit (Forgathy et Arnold 2021) : 


« Taylor Swift à longtemps été confortable avec ses personnages contradictoires, même si elle incarne un rêve américian féministe pour les filles et les jeunes femmes qui tente de trouver leur chemin à travers une nation encore dirigé par la misogynie et le racisme » (Forgathy et Arnold 2021, p. 2). 

Malgré les nombreuses significations et images qui lui sont apposées, elle démontre constamment son authenticité par ses actions de même que par sa musique. Cette complexité fait d’elle une personne à laquelle on peut aisément s’identifier. Adulée et admirée, mais critiquée physiquement et mentalement selon l’idéal américain, Taylor Swift réussit tout de même à inspirer les gens à vivre selon leur propre terme. Longtemps victime de son propre silence, elle décide de faire entendre sa voix en 2018 concernant les élections présidentielles (Driessen, 2020). En plus de fournir à ses admirateurs une nouvelle clé pour la résolution du mystère que consiste sa vie pour nous, elle influence des milliers de personnes à voter et faire leur part pour ce qui est juste. 

Toujours au centre des conversations avec le phénomène mondial de « Eras Tour », Taylor Swift n’a pas fini de faire parler d’elle et de son art. Partout à travers le monde, les salles de spectacles, les amphithéâtres et les cinémas bondés témoignent de l’émoi qu’elle suscite chez les gens au quotidien. Depuis ses débuts, elle donne de la légitimité aux goûts musicaux souvent dénigrés et invalidés des adolescents en faisant de sa musique un sanctuaire pour elle-même et pour les autres (Sloan 2021). Malgré les nombreuses recherches entreprises à son sujet, il n’existe toujours aucun consensus quant à sa personne ou ses intentions. Nous ne sommes toujours pas en mesure de savoir si elle dort dans des draps de soie égyptienne ou si elle est effectivement un génie du mal, selon les rumeurs. C’est, selon moi, ce qui nous garde accroché; elle stimule constamment notre curiosité par ses comportements, ses choix de vie, sa musique, son business et ce sont des choses que nous n’arrivons toujours pas à nous expliquer. Une chose est sûre : Taylor Swift rayonne d’optimisme, impressionne de sa compétence, charme de sa personnalité farfelue, mais somme toute, gagne le cœur des gens par sa vérité (Driessen 2020). 

Jaymie Vézina 


Bibliographie 

Driessen, S. (2020). Taylor Swift : political power and the challenge of affect in popular 

music fandom. Transformative Works and Cultures (no. 32). Erasmus University, Rotterdam.  https://journal.transformativeworks.org/index.php/twc/article/view/1843/2353 

Fogarty, M. & Arnold, G. (2021). Are You Ready for It? Re-Evaluating Taylor Swift. 

Contemporary Music Review (40:1, 1-10). 

https://doi.org/10.1080/07494467.2021.1976586 

Sloan, N. (2021). Taylor Swift and the Work of Songwriting. Contemporary Music Review 

(40:1, 11-26).  https://doi.org/10.1080/07494467.2021.1945226 

Édition d'octobre

Chers lecteurs et lectrices

 

Les feuilles ont peut-être déjà laisser place à la douce neige de Noël, mais ce n’est pas encore le temps! 🍂

 

Laissez moi vous dire que nos rédacteurs et rédactrices se sont surpassé.es pour vous offrir des lectures qui seront vous combler! De plus, deux d’entre elles ont écrient sur le cinéma québécois et les films spooky à ne pas manquer. Quoi de mieux pour vous offrir un dernier moment dans l’univers d’halloween en vous emmitouflant avec des spooky snacks et des bougies allumées autour de vous? 🎃

 

L’équipe du ComMédia s’est assurée que la première édition commence en force ; alors allez y jeter un coup d’œil 👀

Et bonne mi-session à ceux qui y sont encore! Tenez bon!

 

Mégane Emmanuelle English – Rédactrice en chef

Quand le divorce au japon exclut les pères de la vie de leurs enfants : un contraste

Quand le divorce au japon exclut les pères de la vie de leurs enfants : un contraste

Plongés dans le tumulte de la séparation, les enfants sont souvent les premières victimes du divorce. Leur monde s'écroule, emportant avec lui la stabilité et la chaleur d'un foyer harmonieux. Si cette triste réalité est présente dans la majorité des pays, elle s'exacerbe particulièrement au Japon, là où les pères se voient littéralement arrachés à leur progéniture. Mais tandis que l'Est renforce les barrières de l'aliénation, l'Ouest offre un souffle d'espoir aux papas séparés. En effet, le Canada se distingue par son système judiciaire égalitaire, garantissant aux pères un droit de visite et une coparentalité substantielle, plaçant ainsi le bonheur de l'enfant au premier plan.

 

Lorsqu'un parent, généralement dans le cadre d'un conflit de garde ou de divorce, tente de manipuler ou de conditionner son enfant pour qu'il ressente de la méfiance, du rejet ou de l'hostilité envers l'autre parent, l'aliénation parentale est un phénomène complexe. Des commentaires négatifs constants, des mensonges, des accusations infondées et des tentatives de dénigrement de l'autre parent peuvent être des signes de cette manipulation. L'objectif est souvent de rompre les liens entre l'enfant et le parent souhaité, ce qui peut avoir des conséquences émotionnelles et psychologiques graves pour l'enfant, ainsi que des implications juridiques dans les cas de garde.

 

Au Japon, la garde des enfants est généralement accordée en priorité aux mères après un divorce, ce qui implique souvent une rupture totale des liens entre les pères et leurs enfants. Ce phénomène est tellement répandu qu'il a même été baptisé "Parent Affection Disorder" (PAD), traduit littéralement par "le trouble ou l'accident de l'affection parentale". Les pères divorcés se retrouvent ainsi isolés, sans aucun moyen légal pour renouer avec leurs enfants. Cette situation entraîne de nombreuses conséquences néfastes pour ces derniers, privés d'une figure parentale importante dans leur vie.

 

La culture et les traditions japonaises jouent également un rôle dans cette situation, car la société accorde beaucoup d'importance à la préservation de l'harmonie et du statu quo familial. Dans cette optique, les pères divorcés sont souvent perçus comme une menace pour la stabilité de la relation entre la mère et les enfants, ce qui conduit à des décisions de garde extrêmement restrictives.

 

Le Canada, en revanche, a adopté une approche différente pour garantir les droits des pères après le divorce. Le système juridique canadien considère que l'intérêt supérieur de l'enfant prime sur toute autre considération et privilégie donc un modèle de coparentalité équilibré. Ainsi, les pères ont le droit de demander un temps de visite régulier et une participation active dans la vie quotidienne de leurs enfants, lorsque cela est dans l’intérêt des enfants.

 

Le cadre légal canadien favorise également la médiation, l'arbitrage et les accords amiables entre les parents, afin d'éviter les conflits prolongés et de permettre une meilleure collaboration dans l'intérêt de l'enfant. Les tribunaux canadiens interviennent uniquement lorsque les parents ne parviennent pas à s'entendre sur un plan de garde ou lorsque les circonstances l'exigent.

 

En cas de divorce, l'approche centrée sur l'enfant et l'équité en matière de garde ont renforcé les liens entre les pères et leurs enfants. Pour aider les pères à maintenir une relation saine et équilibrée avec leurs enfants, de nombreux programmes de soutien ont été mis en place, tels que des groupes de soutien et des services d'aide à la parentalité.

 

Cependant, ce système contient des défauts. Certains pères ont du mal à accéder à ces programmes en raison de divers obstacles, notamment des disparités d'accès géographique et financier. Les conflits juridiques complexes et coûteux liés à la garde des enfants peuvent également poser des problèmes. Enfin, un système de garde partagé excessif peut affecter la stabilité émotionnelle des enfants. Malgré les avantages, ces inconvénients nécessitent une attention constante pour améliorer la situation des pères divorcés et de leurs enfants. De plus, les pères divorcés qui souhaitent rester actifs dans la vie de leurs enfants sont stigmatisés par la société.

 

En somme, cette comparaison entre le Japon et le Canada met en évidence l'importance cruciale de reconnaître et de favoriser la présence paternelle dans la vie des enfants après un divorce. Alors que le Japon laisse encore de nombreux pères exclus, le Canada s'efforce de trouver un équilibre pour le bien-être des enfants. Il est impératif de continuer à encourager des politiques favorisant le maintien des liens familiaux après la séparation, car cela contribue à garantir la stabilité émotionnelle et psychologique des enfants concernés, leur offrant ainsi un avenir plus équilibré et harmonieux.

 

 

Solenn Douieb

 

 

 

 

 

 

Bibliographie

 

 

Newsweek « Parental Alienation in Japan: Divorce law in Japan deprives children of access to

Both parents »

https://www.newsweek.com/parental-alienation-japan-child-custody-divorce-1335024

 

International Journal for Crime, Justice, and Social Democracy. « Parent-Child Contact Problems

In Japan: Causes, Consequences, and Policy Implications » https://www.crimejusticejournal.com/article/view/195

 

Journal of Comparative Family Studies. « Legal Rights to Parenthood After Divorce: A

Comparative Study of Japan and Western Countries » https://vc.bridgew.edu/cgi/viewcontent

Le cinéma pour tous

Testament - Denys Arcand 

Jean-Michel Bouchard, 70 ans, vit dans une résidence patrimoniale lorsqu’il est aspiré dans les actions de notre société contemporaine. Dans son impuissance contre tous ces changements, Jean-Michel n’aura pas d’autres choix que de voir où cette vague de nouveauté l’amène, ne sachant pas encore si tous cela est plus grand que lui ou s’il y a quelque chose qu’il peut y faire. Féminisme extrémiste, protection du patrimoine versus le « cancel culture », modernisation des maisons de retraite et les valeurs familiales vont tous venir se rencontrer dans cette satire de Denys Arcand, voulant critiquer la direction absurde que notre société est en train de prendre. « Porté par la voix de Rémy Girard, dont le jeu nuancé séduit d’emblée, le long métrage crépusculaire bénéficie de la mise en scène d’une élégance fluide d’Arcand et de la chaleureuse lumière de Claudine Sauvé » (Dumais, 2023) ; Voici ce que La Presse a déclaré lors de la sortie du film le 5 octobre dernier. De mon côté, j’encourage fortement à tous et chacun de se faire sa propre idée du film et de consommer le plus possible de culture québécoise. Cependant, j’ai été un peu déçu en sortant de la salle de cinéma, car je m’étais attendu à complètement autre chose de ce film connaissant la réputation de son directeur. Malheureusement, la satire qui a été fait dans ce film n’était pas pour moi, même si je comprends le fond de l’histoire, j’ai trouvé qu’il manquait quelque chose... D’authenticité peut-être ? J’adore découvrir de nouveaux films de notre belle culture, mais pour moi Testament est passé un peu à côté de la plaque, car c’est le côté trop exagéré qui m’a un peu empêché d’absorber le réel message du film. 

 

    Vampire humaniste cherche suicidaire consentant - Ariane Louis-Seize

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant nous présente l’histoire de Sasha, une jeune vampire traumatiser par la mort et incapable de tuer pour se nourrir. Sa famille, voulant son bien, décide qu’il est temps que Sasha prenne en main sa vie et l’envoie avec sa cousine pour une thérapie de choc. Arrive Paul, un jeune adolescent suicidaire prêt à tout pour aider Sasha dans sa quête à devenir une meilleure vampire. En plus de ses multiples participations aux différents festivals de film tel que le TIFF ou le Mostra, le nouveau film d’Ariane Louis-Seize gagne le Grand prix du Festival du nouveau cinéma. Les critiques pour Vampire humaniste cherche suicidaire consentant sont bonnes, les médias s’entendent tous pour recommander le film au grand public et selon La Presse « Ariane Louis-Seize livre un premier long métrage au charme singulier où elle flirte joliment avec l’horreur, le récit initiatique et la comédie sentimentale » (Dumais, 2023). Pour moi, Vampire humaniste cherche suicidaire consentant est le parfait film pour ceux qui n’aiment pas les films d’horreur, mais qui apprécient un bon film d’halloween lors d’une journée grise ou d’une soirée froide d’automne. Ariane Louis-Seize a réussi à inventer une histoire de vampire originale avec des personnages uniques, drôles et attachants. Je recommanderais à tous les amoureux de l’halloween de prendre le temps de se laisser emporter par Vampire humaniste cherche suicidaire consentant.



Vers un avenir radieux (Il sol dell’avvenire) - Nanni Moretti

Alors que Giovanni, un réalisateur italien, débute le tournage de son nouveau film sur le communisme en Italie, il vit plein de tournant dans sa vie personnelle qui affecte son tournage. Giovanni dans son amour pour l’art ne se rend pas compte de tout le mal qui crée aux gens autour de lui. Dans un dernier effort pour rendre les choses meilleures, Giovanni veut prouver que l’art peut tout régler, ou peut-être que non ? Le film de Nanni Moretti, voulant démontrer comme quoi le cinéma moderne est trop violent, montre un tout autre style de violence ; celle qu’est l’entremise entre le cinéma et la vie personnelle. Un film optimiste qui se veut se la réflexion personnelle, vers un avenir radieux est « sans doute le film le plus ambitieux de Moretti » (Lévesque, 2023) comme le déclare Le Devoir. Faisant partie de la sélection officielle du Festival de Canne, Vers un avenir radieux est selon moi, un excellent choix pour tous ceux qui aiment les films de l’étranger et pour ceux qui veulent faire le grand plongeon d’essayer quelque chose de nouveau. Pour moi, Vers un avenir radieux est une bonne autocritique de ce qu’est de travailler dans les arts et particulièrement au cinéma. C’est donc l’option parfaite pour les amoureux du cinéma qui aiment les films optimistes.

 

 

 The royal hotel - Kitty Green

Lorsque deux amies, faisant le tour de l’Australie en sac à dos, se retrouvent sans argent ; elles doivent prendre un travail dans un petit village minier. Ces dernières se retrouvent confronter à la réalité de travailler dans un village rempli d’hommes et sans aucune autre femme. Leur amitié est alors remise en question et leur sécurité est en jeu. Hannah et Liv vont devoir se débrouiller pour trouver une façon de se sortir de là ou bien de prendre le meilleur de cette expérience. The royal hotel est dirigé par Kitty Green, directrice et éditrice Australienne, elle réussit, dans ce film, à laisser le spectacle hors d’haleine, retenant toujours son souffle pour savoir ce qu’il se passera par la suite. Je ne pourrais pas mieux l’expliquer que le fait Média Film dans sa critique lorsqu’il dit ceci : « Déjouant habilement les attentes du spectateur, en forgeant un climat anxiogène avec des éclairages sombres menaçants, la cinéaste illustre avec force un milieu toxique, ou le désir masculin se déploie sans complexe, dans un territoire conquis au mépris des femmes » (Rioux, 2023). Le lent déroulement de l’histoire et les sujets qui y sont abordés m’ont fait sentir comme si j’étouffais sous la pression que vivaient les personnages. La simplicité et la crédibilité de l’histoire en font ce que je considère comme un bon film, pas nécessairement le meilleur film du mois, mais un assez bon film qui fait vivre une montée d’émotion tout au long de son histoire. Les genres étrangers sont à l’honneur ce mois-ci et The royal hotel (2023) en fait définitivement parti.

 

 

Sara-Maude

Bibliographie:

Dumais, Manon. (6 octobre 2023). Frapper un mur. La Presse. https://www.lapresse.ca/cinema/critiques/2023-10-06/testament/frapper-un-mur.php

Dumais, Manon. (13 octobre 2023). Rouge baiser. La Presse.

https://www.lapresse.ca/cinema/critiques/2023-10-13/vampire-humaniste-cherche-suicidaire-consentant/rouge-baiser.php

Lévesque, François. (13 octobre 2023). «Vers un avenir radieux»: Nanni Moretti se fait son cinéma. Le Devoir.

https://www.ledevoir.com/culture/cinema/799891/critique-cinema-vers-avenir-radieux-nanni-moretti-fait-cinema?

Rioux, Louis-Paul. (octobre 2023). The royal hotel. MediaFilm. https://mediafilm.ca/2023/the-royal-hotel

Destinée à subir parce qu’on naît femme

Destinée à subir parce qu’on naît femme

Le harcèlement se définit comme étant « une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique » (Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, 2022). Cette forme de violence peut être subtile et elle peut se manifester par le biais d’une seule personne ou au sein d’un groupe d’individus dans le but d’attaquer une personne qu’ils jugent plus faible qu’eux.

 

Savez-vous que d’après un sondage réalisé par Statistique Canada, il a été révélé que 32 % des jeunes femmes âgées de 18 à 29 ans étaient plus enclins à subir du harcèlement en ligne comparativement à 17 % des jeunes hommes de la même tranche d’âge qu’elles? Cette différence s’explique simplement par le fait que 22 % d’entre elles reçoivent beaucoup plus d’images à caractère sexuel sans leur consentement par des inconnus sur les réseaux sociaux contre 8 % chez les hommes du même âge (Statistique Canada, 2023). C’est le même problème qui se pose sur les applications de rencontre puisque les femmes racisées subissent beaucoup de fétichisation (Tizio, 2023). Par exemple, les femmes noires reçoivent des messages à caractère sexuel provenant d’hommes qui fantasment sur elles. Ces hommes n’ont pas l’intention d’entamer une relation sérieuse avec celles-ci puisqu’ils veulent seulement s’amuser. Selon eux, elles sont « exotiques » (Roseaux, 2017).

 

Par ailleurs, la Covid-19 est venue accentuer le phénomène. En effet, le nombre de femmes violentées a explosé depuis cette pandémie. Or, c’était un problème social qui existait depuis des années. Les demandes d’aide pour des hébergements des femmes subissant de la violence conjugale ont augmenté, et idem pour les appels téléphoniques en cas de violence conjugale (Conseil du statut de la femme, 2021). Il y avait 7 000 appels de plus en 2020 qu’en 2029! De plus, les services en ligne pouvaient recevoir 200 appels par jour ; alors qu’en 2019, c’étaient 90 appels par jour (Conseil du statut de la femme, 2021). On note une augmentation des signalements à la police qui a grimpé de 6,5 % de mars 2020 à décembre 2020 (Conseil du statut de la femme, 2021).

 

En 2021, Florence Hainaut et Myriam Leroy, deux journalistes, ont cherché à informer et à sensibiliser les femmes face à la misogynie qu'elles ont vécue sur Internet. En effet, c'est grâce à leur documentaire intitulé #SalePute que plusieurs femmes, comme elles ont pris la parole dans le but de dénoncer ce fléau. Il y a eu des femmes médiatisées qui ont dû quitter les réseaux sociaux, qui se privent de dire tout haut ce qu’elles pensent tout bas, et ce, par peur de se faire insulter et agresser. Elles se sont donc écartées de l’espace public afin de se protéger elles, leur famille et leur dignité. À cause de ces évènements, plusieurs femmes ont décidé de se priver des réseaux sociaux en clôturant leur compte de manière définitive afin de se protéger (#SalePute, 2021).

Les conséquences du harcèlement sur la victime sont nombreuses. Chez les jeunes filles et les étudiantes, cela peut se manifester par une baisse de la performance académique; les notes à l’école seront de plus en plus faibles. Il y a aussi des conséquences sur la santé mentale et physique dont des maux d’estomac, le stress et l’anxiété. De surcroît, les victimes peuvent vivre avec un sentiment de culpabilité et faire des cauchemars. Une autre conséquence serait qu’elles peuvent aussi se retirer de toutes formes d’activités sociales et qu’elles développeront ainsi un sentiment de peur et de honte même si ces dernières ne sont pas responsables du méfait qui a été commis par leur bourreau (UQAM, 2023).

 

D’ailleurs, le mois d’octobre est le mois de la cybersécurité. Plusieurs vidéos sont réalisées à titre préventif. Elles permettent aux gens de savoir comment détecter les tentatives d’hameçonnage, d’éviter d’être victimes de fraude et d’éviter les demandes d’amitié répétitives sur les réseaux sociaux. Ces vidéos sensibilisent donc les internautes et mettent en garde contre les personnes mal intentionnées qui cherchent à rentrer en contact avec une femme dans le simple but de lui soutirer de l’argent ou de ternir sa réputation.

 

Catarina O. Hountondji

 

 

 

 

  

Bibliographie

 

Conséquences | Bureau d’intervention et de prévention en matière de harcèlement | UQAM. (s. d.). Bureau d’intervention et de prévention en matière de harcèlement. Consulté 20 octobre 2023, à l’adresse https://harcelement.uqam.ca/sexisme-et-violences-a-caractere-sexuel/consequences/

 

Université de Montréal. (2023, 6 octobre). Cybermenaces, Octobre, c’est le mois de la cybersécurité! Cette semaine, ne mordez pas à l’appât et demeurez à l’abri des tentatives. Facebook.

https://fb.watch/nyWgKJ-aCw/

 

Fétichisation des femmes racisées : « Les hommes ont tendance à croire que je fais l’amour comme une sauvage » - Elle. (2023, juin 29). elle.fr. https://www.elle.fr/Societe/News/Fetichisation-des-femmes-racisees-Les-hommes-ont-tendance-a-croire-que-je-fais-l-amour-comme-une-sauvage-4119666

 

Government of Canada, S. C. (2023, février 21). The Daily — Study : Online harms faced by youth and young adults: The prevalence and nature of cybervictimization. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/230221/dq230221c-eng.htm

 

Le harcèlement, c’est quoi ? (s. d.). Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse. Consulté 20 octobre 2023, à l’adresse https://www.education.gouv.fr/non-au-harcelement/le-harcelement-c-est-quoi-325361

Ne m’appelez plus jamais « exotique ». (2017, octobre 21). Roseaux. https://roseaux.co/2017/10/exotisme-exotisation/

« #SalePute », quand le cyberharcèlement systémique révèle une misogynie structurelle. (2021, juin 25). Le Monde.fr. https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/06/25/salepute-quand-le-cyberharcelement-systemique-revele-une-misogynie-structurelle_6085723_3246.html

 

#SalePute—LCN en rattrapage | TVA+. (s. d.). Consulté 20 octobre 2023, à l’adresse https://www.qub.ca/tvaplus/lcn/salepute/saison-1/salepute-saison-1-episode-1-1066652177?silent_auth=true

 

Un pour tous, et tous pour le cinéma québécois !

Un pour tous, et tous pour le cinéma québécois !

Je me remémore l'excitation prenante qui nous a saisis, mes ami.e.s et moi, à l’annonce d’une adaptation au cinéma du fameux Journal d’Aurélie Laflamme… Parce qu’en 2009, la majorité d’entre nous tenions déjà le tome 2 entre nos mains durant les périodes d’activités libres, non ? Je me remémore un cinéma bondé de jeunes garçons et de jeunes filles qui avaient si hâte de manger du pop-corn en contemplant leurs personnages préférés prendre vie sur l’immense écran devant eux. Peut-être est-ce une expérience qui fut autant significative pour vous que pour moi ? Peut-être avez-vous vécu cette même expérience avec la sortie en salle d’un autre film, à une autre époque, à un autre âge ? Le fait est que, si je ne m’abuse, il s’agit d’un événement de moins en moins courant pour les jeunes adolescents qui ne sont pas séduits par les options de film québécois qui leur sont offertes aujourd’hui. Peut-être est-ce simplement difficile de rivaliser avec l’abondance de contenu hollywoodien hyper stimulant et présent sur toutes les plateformes ainsi que de rendre le nouveau cinéma québécois attrayant pour un jeune public ?

 

En 2005, on pouvait compter les parts de marché du cinéma québécois les plus élevées avec 18.2% (Villeneuve et al., 2008). En 2022, ces mêmes parts sont maintenant à 7.3% (Côté, E, 2023b). Ces statistiques démontrent que « la domination des produits culturels états-uniens a une empreinte majeure sur les marchés nationaux » (Villeneuve et al., 2008, p. 3) et qu’il est difficile d'amener un succès québécois à un succès international notamment en raison de la forte concurrence. Depuis 2001, un programme gouvernemental d’aide à la production finance les longs métrages en mesure de se rendre au Box-Office et de potentiellement rayonner à l’international. Téléfilm Canada et SODEC (Société de développement des entreprises culturelles) sont donc chargés de sélectionner les demandes de financement des films qui ont le plus haut potentiel commercial (Villeneuve et al., 2008). Il s’agit d’une bonne initiative pour tenter de faire connaître notre culture cinématographique ainsi que notre identité culturelle québécoise partout ailleurs, mais elle fait définitivement passer sous silence beaucoup d’autres excellentes productions au sein même de notre province (Côté, 2023b).

 

De cette situation découle donc un problème d’accessibilité aux nouvelles productions. En effet, « les citoyens des régions ont plus de difficultés à accéder aux films québécois dans     les salles locales, et ce pour de multiples raisons en lien avec un système d’exploitation défavorable aux plus petites productions et aux cinématographies nationales » (Québec Cinéma, 2008). Ainsi les longs métrages qui se voient accorder moins de financement et de budget ont difficilement accès aux petites salles locales restreignant grandement la possibilité d’atteindre et d'accrocher les jeunes qui seront les futurs consommateurs de cinéma québécois.

 

Quand on parle des jeunes et de l’industrie du divertissement, il est impératif de soulever l’enjeu que sont les plateformes en ligne pour expliquer la minime présence des jeunes en salles de cinéma. En effet, celles-ci peuvent contribuer à la découvrabilité de certains films québécois à plus petit budget, mais les plateformes comme Prime Video, Netflix, Disney +, Crave, Club illico, Ici tou.tv, etc., sont déjà submergés de contenu en tout genre et à portée de main (Québec Cinéma, 2008).  Il est vrai que ces plateformes sont le choix le plus simple et le moins coûteux pour consommer du contenu cinématographique et télévisuel tant pour les jeunes que pour les adultes. Cependant, notre contenu local s’y perd, et peine à refaire surface parmi tant de choix et, surtout, avec la dominance du contenu américain comme obstacle majeur.

 

Le cinéma est sans conteste à la recherche de son nouveau public. En 2023, à qui désire-t-on s’adresser ? Beaucoup de producteurs et réalisateurs se demandent notamment comment rejoindre les jeunes (Côté, 2023b) parce qu’en effet, selon Julie Ravary-Pilon, professeure à l’Université de Montréal, « c’est prouvé que plus les enfants sont exposés jeunes à la culture québécoise, plus ils vont en consommer plus tard » (Côté, 2023a). Il est donc impératif de rejoindre les jeunes maintenant considérant qu’ils assureront un bel avenir au cinéma québécois. La SODEC affirme notamment vouloir plus de projets pour la jeunesse en demande de financement (Côté, 2023b) et dit vouloir sélectionner « des films engageants pour le public à qui ils s’adressent » (Côté, 2023a). Pour ce faire, de nouvelles manières de faire en termes de scénarisations et d’écritures sont proposées afin de rendre notre cinéma plus attrayant pour tous les âges et tous les goûts (Côté, 2023a).

 

Plusieurs productions abordant des thèmes plus pertinents et intriguant les uns que les autres sont présentement en salles un peu partout au Québec notamment ; Testament, Simple comme Sylvain, Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, Solo et bien d’autres. Pour en découvrir encore plus, allez faire un tour sur la plateforme Aime ton cinéma qui promeut tant le cinéma québécois en salle qu'à la télévision et sur les plateformes. Le ciné-campus de l’Université de Montréal présente également chaque semaine des films en tout genre, à petit prix et met de l’avant un grand corpus cinématographique québécois. Avec toutes ces informations et outils en main, pourquoi ne pas redonner une chance au cinéma d’ici ? Faites découvrir des nouveaux films en salle, comme la Légende du Papillon, à vos enfants, vos frères et sœurs, nièces et neveux, bref... tout le monde ne pourra qu’en ressortir comblé et le ventre rempli de liqueur. Qui sait … vous tomberez peut-être sur la perle qui vous fera de nouveau tomber en amour avec des histoires et des personnages qui vous ressemblent ! Il est important de faire rayonner notre culture ailleurs, mais il est encore plus important de continuer à la faire vibrer ici !

  

Jaymie Vézina

 

 

 

 

 

 




Bibliographie

 

Côté, E. (2023a). Que faire pour mieux rejoindre le public? La Presse.

https://www.lapresse.ca/cinema/2023-01-20/cinema-quebecois/que-faire-pour-mieux-rejoindre-le-public.php

 

Côté, E. (2023b). Redorer l’image du cinéma québécois. La Presse.

https://www.lapresse.ca/cinema/2023-01-20/redorer-l-image-du-cinema-quebecois.php

 

Québec Cinéma (2008). Accessibilité aux œuvres et aux produits culturels, sensibilisation des

nouveaux publics : Des enjeux fondamentaux pour la nouvelle politique culturelle. Mémoire déposé par Québec Cinéma dans le cadre du Renouvellement de la Politique culturelle du Québec.

 

Villeneuve, A.C., Mondoux, A. et Ménard, M. (2008). Le défi de l’exportation du cinéma

québécois : état des lieux. École des médias, UQAM.

 

 

L’injustice de la crise climatique

L’injustice de la crise climatique

 

Les récentes inondations dans la ville de New York ont fait la une des médias. Ces inondations font ressortir des enjeux importants, mais qui ont été ignorés depuis trop longtemps. En effet, les problèmes qui affectent la ville de New York et les communautés globales, remontent ainsi à la surface. L’un des éléments qui ressort sont les inégalités sociales qui ont été déniés depuis plusieurs années ; notamment la question du racisme environnemental.

 

Le racisme environnemental est une théorie qui dénonce comment la crise climatique affecte de manière disproportionnée les communautés racisées. Cette théorie fait ressortir l’impact qu'ont les pays de l’ouest qui déversent leurs déchets dans les pays africains, sud-américains ou encore dans les communautés indigènes de l’Amérique du Nord et des îles du pacifiques sur ces lieux eux-mêmes[1] et comment ce déversement détériore leur qualité de vie à long terme[2]. On peut donc remarquer l’inégalité qui existe entre les communautés qui sont exposées à répétition à ces éléments dangereux versus ceux qui n’ont pas ces mêmes hauts risques de contamination. Le racisme environnemental est donc une forme de racisme systémique puisqu’il existe à cause du privilège et des pratiques historiques qui mettent en priorité la santé et le bien-être des communautés non-racisées, et ce, en dépit de celui des communautés racisées ou de celles qui font face à des problèmes socio-économiques.

 

Un autre élément important de cette théorie est lié au manque d’agentivité politique de ces communautés. En effet, à cause des effets du racisme systémique sur les communautés marginalisées, ces dernières ont moins de pouvoir politique face à l’installation d’industries polluantes chez eux. Un exemple pertinent serait que les politiques semblent ignorer les problèmes mentionnés plus haut, comme l’autorisation de déversement d’éléments polluant dans les quartiers dans lesquelles habitent les communautés marginalisées, puisqu’en plus d’autoriser ces projets; elles ne donnent aucune chance aux communautés de contrer les autorisations. Le manque d’espace qui est alloué aux personnes déjà marginalisées dans les groupes environnementaux, politiques et économiques créent un ralentissement face à la représentation des idées et des volontés de ces communautés, ce qui rend d’autant plus difficile d’entendre leur voix et de comprendre leur situation, alors qu’ils défendent leur droit de vivre dans un environnement sain.

 

Les récentes inondations à New York montrent un exemple de comment la crise climatique affecte de manière disproportionnée les communautés qui sont déjà marginalisées parce que l'extrême pluie de la fin septembre dans la métropole a impacté plusieurs sphères de la vie quotidienne des habitants de la ville. New York, qui contient une population s’approchant de 19 millions d’habitants[3] a été en partie non fonctionnelle, par exemple avec le métro qui relie les cinq circonscriptions et qui est le mode de transport le plus utilisé de loin dans la métropole. Le réseau de transport public de New York est le plus grand ainsi que l’un des plus vieux dans l’Amérique du Nord, mais à cause de la pluie, la moitié des lignes du métro ont été inaccessible à cause des inondations,[4] ce qui a rendu le déplacement à travers la ville très difficile pour une majorité de la population. L’aéroport La Guardia a lui aussi été affecté et a dû annuler certains vols, en plus de devoir évacuer des parties de l’aéroport. De plus, le niveau d’eau qui a atteint presque neuf pouces au Long Island perturbe le quotidien de la population et engendre des impacts qui n’avaient jamais été encore observés.

 

Brooklyn, qui fait maison à plusieurs communautés marginalisées, fut l’une des circonscriptions les plus frappées! En conséquence, sa population, qui se voit gravement affectée par les inondations, doit travailler à reconstruire les infrastructures qui ont été détruites par la catastrophe, et ce, sans les privilèges et les ressources qui sont alloués aux quartiers plus aisés. De plus, historiquement parlant, certains quartiers à faible revenu, qui sont principalement habités par des personnes de couleur, sont souvent proches d'installations industrielles qui les exposent à de plus grands risques de pollution. Notamment le cas Williamsburg et Greenpoint à Brooklyn[5] qui ont souffert des déchets toxiques, ce qui a grandement affecté la santé des membres des communautés de ces deux quartiers.[6]

 

Ces éléments démontrent donc comment certains des effets néfastes de la crise environnementale sont reliés au racisme systémique qui affectent les communautés marginalisées. Les inégalités environnementales et le manque de représentation, qui découlent tous deux de la séparation discriminatoire des quartiers, créent un système qui continue à discriminer ces mêmes communautés. Bien que des efforts pour contrer ces injustices ont été commencés, l’engagement des gouvernements est simplement insuffisant et laisse ces communautés en péril. Pourtant, c’est avec un engagement continu des citoyens, des membres gouvernementaux et des chefs de la communauté qu’une solution durable et équitable pourra enfin être établi

 

Aminata

 

 

 

 

Bibliographie

Agence France-Presse. (2023). État d’urgence à New York après pluies diluviennes.

Radio-Canada.https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2013934/etat-urgence-new-york-pluie-inondation

Blackmore, W. (2022). Greenpoint’s Newest Superfund Site is Very Residential. Curbed.

https://www.curbed.com/2022/04/greenpoint-superfund-site-meeker-avenue-plume.html

 

Ihejirika, M. (2023). What is environmental racism?. NRDC.

https://www.nrdc.org/stories/what-environmental-racism


Nolan, E. et Meko, H. (2023) After Intense Floods, New York City Lurches Back to Life.

The New York Times. https://www.nytimes.com/2023/09/30/nyregion/nyc-flooding-storm.html

 

Scudiere, P. Joseph et Campbell, . Alan K. (2023). New York. Encyclopédie Britannica.

https://www.britannica.com/place/New-York-state

 

Waldron, I. (2020). Racisme environnemental au Canada. L’encyclopédie canadienne.

 https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/racisme-environnemental-au-canada

 

 

 



[1]Ihejirika, M. (2023). What is environmental racism?. NRDC. https://www.nrdc.org/stories/what-environmental-racism

[2]Ihejirika, M. (2023). What is environmental racism?. NRDC. https://www.nrdc.org/stories/what-environmental-racism

[3] Scudiere, P. Joseph et Campbell, . Alan K. (2023). New York. Encyclopédie Britannica. https://www.britannica.com/place/New-York-state

[4]Nolan, E. et Meko, H. (2023) After Intense Floods, New York City Lurches Back to Life. The New York Times. https://www.nytimes.com/2023/09/30/nyregion/nyc-flooding-storm.html

[5] Blackmore, W. (2022). Greenpoint’s Newest Superfun Site is Very Residential. Curbed. https://www.curbed.com/2022/04/greenpoint-superfund-site-meeker-avenue-plume.html

[6] Blackmore, W. (2022). Greenpoint’s Newest Superfun Site is Very Residential. Curbed. https://www.curbed.com/2022/04/greenpoint-superfund-site-meeker-avenue-plume.html

ComMédia - Édition d'avril

Ça y est, nous y sommes enfin; c’est la fin de la session! Le soleil est ressorti, la dépression saisonnière est derrière nous, et bientôt, les examens et les travaux le seront aussi. Que vous cherchiez à vous changer les idées durant cette période de stress, ou que vous préfériez garder les distractions pour après la période des finaux, le ComMédia du mois d’avril sera là à attendre que vous le parcouriez! Encore une fois, nos articles vous en feront voir de toutes les couleurs, pour finir l’année 2022-2023 en beauté. L’équipe du ComMédia vous remercie pour cette belle année et vous souhaite un bel été!

 

Au plaisir,

 

Sarah-Maude, rédactrice en chef

L’avenir du journalisme – un rêve ou un cauchemar devenu réalité?

Vous connaissez le sentiment de l’imposteur? Cette impression que vous ne méritez pas votre place dans une situation donnée? Eh bien, c’est le sentiment que j’ai eu en feuilletant les anciennes éditions du ComMédia. Retrouvés dans les archives du département, elles témoignent d’un dévouement incommensurable à la production d’un journal digne de ce nom. Caricatures, sommaire, Vox Pops politiques, contes, courriers ludiques et cocasses, et plus encore; de quoi faire sentir une rédactrice un peu inadéquate!

Blague à part, cela m’amène à me questionner sur l’écart entre le ComMédia dans les années 90 et celui d’aujourd’hui. Ce dernier, publié en ligne, me semble moins propice à la production d’un médium qui suit vraiment les codes du journalisme traditionnel. En effet, depuis la mise en ligne du ComMédia, il semble qu’une partie de la fibre journalistique ait été perdue dans le processus; voyons ce qui pourrait expliquer cela.

Crédit photo: Blog du modérateur

Il est évident que l’ère numérique a changé l’essence même du travail de journaliste. Comme le mentionne Daniel Cornu dans son article pour la revue Éthique Publique, « Le Web brouille les frontières entre médias et société, entre journalisme et public. Il fait intervenir de nouveaux acteurs. Des rôles sont redistribués. […] La mobilité est constante : rôles interchangeables, usages hybrides, changements de costumes. »

Cette mobilité et hybridité dont parle l’auteur est très représentative de la réalité du journalisme en ligne, avec son rythme effréné et son implantation assez commerciale dans divers milieux en ligne. C’est d’ailleurs ce qui explique l’allure générale des articles journalistiques aujourd’hui : courts et formatés pour la lecture en ligne, ils se doivent d’être publié rapidement, en grand nombre, et de savoir captiver l’attention du lecteur. Toutefois, comme l’affirme Dominique Payette, professeure de journalisme au Département d’information et de communication de l’Université Laval, ce mode de production peut mener à un plus grand risque d’erreurs, et à une moins bonne qualité d’information, qui reste plus superficielle.

Soulignons aussi que le processus de recherche en journalisme est bien différent de ce à quoi il ressemblait il y a 30 ans de cela. Thierry Watine, également professeur de journalisme au Département d’information et de communication de l’Université Laval, compare cette transition à la façon dont le fait de faire ses courses au supermarché a évolué; au fil des dernières décennies, on a rajouté des rangées, mis sur les tablettes de nouveaux produits variés, si bien qu’en bout de ligne, on finit par se perdre dans la multitude de choix. Il en va de même pour la recherche : on dispose d’une tonne de ressources en ligne pour s’informer sur un sujet, mais il peut être difficile de faire des choix parmi celles-ci, et de savoir qu’elles sont fiables et donnent de l’expertise sur le sujet choisi.

On notera pour terminer que le caractère humain du journalisme semble être égaré. En effet, l’intelligence artificielle prend de plus en plus de responsabilités dans le domaine, à présent capable de produire des articles factuels de manière efficace sur à peu près n’importe quel sujet. Ce genre d’outil est parfaitement adapté à la demande de l’industrie du journalisme en ligne, ce qui laisse moins la place aux discussions et aux connexions en face-à-face entre un journaliste et une personne passée en entrevue. Dominique Payette mentionne d’ailleurs qu’il est dommage qu’on retrouve moins de travail de terrain qu’avant dans le métier de journaliste, qui est pourtant élémentaire à ce dernier. Il s’agit vraiment de la meilleure manière de comprendre le sujet que l’on aborde et de récolter des perspectives variées et, qui sait, peut-être incroyablement significatives.

C’est ce manque de place à la communication hors ligne qui, je crois, est symptomatique du journalisme à l’ère numérique et des métiers de l’information de manière générale à l’heure actuelle. J’aimerais terminer avec un extrait d’un article nommé : « Et j’ai très peur… » dans l’édition du ComMédia du mois d’avril 1994. Son auteure, Isabelle Coulombe, discute des nouvelles technologies de l’information et mentionne avoir peur, parce qu’elles font en sorte que « l’individu s’isole dans une société qui tend de plus en plus vers l’individualisme; dans une société où les valeurs anciennes font piètre figure. » Cet extrait est assez ironique, parce que 29 ans plus tard, à l’ère des réseaux sociaux, notre présence en ligne est pratiquement plus parlante que notre présence dans le monde actuel, nous poussant vers une société de plus en plus narcissique et isolatrice. Pourtant, cette recherche de la connexion « humaine », on ne l’a pas perdue; on reste dans l’attente d’un retour aux sources, de la trouvaille de plaisir hors ligne. C’est pourquoi je pense qu’il vaudrait la peine de réfléchir à où, exactement, nous emmène le journalisme en ligne, et où est-ce que nous aimerions le voir aller?

Sarah-Maude De Rive

Sources

https://www.redacteur.com/blog/redaction-robot-journalisme-avenir-presse-en-ligne/

http://impactcampus.ca/le-mag/decembre-2020/journalisme-a-lere-numerique-defis-outils-informer/

https://journals.openedition.org/ethiquepublique/1073?lang=en

Quelles sont réellement les vraies représentations?

Disney, étant l’une des plus grandes corporations du monde des médias, est souvent au centre de diverses controverses. Certaines questions se posent sur le fonctionnement de la corporation quant aux décisions sur le marché, aux pratiques de la compagnie ou bien aux exécutifs eux-mêmes.

D’autres critiques sont plutôt axées sur le contenu produit par Disney lui-même. Beaucoup de ces critiques portent sur le manque de représentations de minorités ethniques, culturelles ou sexuelles. Plusieurs soulèvent aussi la mauvaise représentation de ces groupes qui provient des stéréotypes associés aux membres de communautés marginalisées. Une des plus récentes controverses à laquelle Disney a fait face est le financement d’un projet de loi anti LGBTQ+ par les hauts placés de la compagnie. On questionne donc les valeurs de Disney puisqu’en même temps de supporter ce type de projet, la corporation est en cours d’introduire de nouveaux personnages dits issus de la diversité et qui représentent différentes communautés dans leurs émissions et films.

On associe souvent le terme de “fausse représentation”, qui indique une représentation qui semble exister uniquement pour remplir le quota de diversité, avec l’arrivée de nouveaux personnages montrant une plus grande variété au sein du média. Bien que ce genre de représentation existe et que certaines productions utilisent des personnages sous-représentés pour gagner des “points de diversité”, il faudrait tout de même tourner la conversation vers le manque de représentation et l’impact de celle-ci sur les personnes faisant partie de ces groupes spécifiques. Dire que chaque personnage de couleur, queer, neurodivergente ou à mobilité réduite existe seulement pour créer des profits à la compagnie par moyen de quotas de diversité renforce l’idée que les personnes de différents groupes marginalisés ne méritent pas leur place dans les médias.

En réponse à cela, certaines audiences prennent l’approche de se révolter contre toutes représentations de diversité dans les médias de masse. Pourtant, on devrait célébrer la mise à l’avant d’histoires qui ont trop souvent été mises de côté sous excuse d’intolérance et non boycotter des films qui racontent des histoires importantes et laissent communiquer les problèmes auxquels font face les personnes marginalisées. Il faut demander à avoir des représentations réalistes qui ne tournent pas autour de stéréotypes, plutôt que de remettre en question le mérite même de cette représentation. Les personnes de couleurs peuvent prendre de l’espace dans les médias, et on doit donner des voix à ces personnages afin de comprendre leurs identités et leurs luttes face aux problèmes systémiques. Mettre l’accent sur les personnages de ces groupes minoritaires permet aussi aux personnes de ces groupes de faire partie d’un collectif qui transcende l’individu. Il existe un sentiment d’appartenance qui a un grand impact sur les personnes lorsqu’on consomme un média qui nous représente; on a ainsi une représentation à laquelle s’associer. 

Cependant, Disney semble simplement mettre des personnes de couleurs dans des live actions de films ayant déjà joué au grand écran, ce qui ne donne pas d’espace pour de nouvelles histoires qui existent par elles-mêmes et qui utilisent leurs propres contenus et sujets issus de la diversité. Il faudrait laisser la place à des histoires originales qui peuvent exister sans aucun stéréotype et avec un effort conscient de souligner les récits des personnes sous-représentées dans les médias. 

 Aminata Sall

Sources

https://nortenews.org/1399/opinion/why-does-poc-representation-matter/

https://wou.edu/westernhowl/the-disney-companys-recent-controversy/

L’heure du bilan : des confidences d’une finissante

C’est déjà la fin de mon parcours universitaire. En écrivant ces lignes, je suis envahie par une nostalgie profonde qui me ramène aux plus belles expériences, mais qui me projette en même temps vers l’incertitude de la vie des « vrais adultes ».  Je vois un chapitre important qui se termine et un autre tout aussi important qui commence.

À l’heure du bilan, j’avais envie de me livrer à cette nostalgie qui me traverse à la fin de chaque chapitre de la vie. Mes années universitaires ont été pour moi des années précieuses d’épanouissement personnel et de découverte. Tout de suite arrivée sur le campus, en 2017, je me rappelle vouloir hâtivement m’intégrer aux activités de l’université et de ma faculté. Je voulais participer, connaître, découvrir et devenir. Pour moi, avoir un chandail de l’UdeM était incontournable, car ça représentait le fait d’appartenir à un monde rempli d’opportunités et d’idées extraordinaires. Tous les savoirs concentrés en un seul lieu. À l’époque, ça me dépassait.

Un peu intense tu dis ? Eh bien, c’est cette envie d’appartenir et de devenir qui a rendu mes années universitaires mémorables.

D’abord par mon implication étudiante au sein de mon association et au sein d’autres rassemblements sur le campus. Certes, le fait de s’engager vient avec une part importante de responsabilités, mais il vient aussi avec de belles rencontres, la possibilité de vraiment faire une différence et surtout une bonne dose de fierté personnelle.

Ensuite, par mes expériences en stage. Même s’ils sont facultatifs, on ne regrette jamais d’intégrer un stage à notre parcours. C’est à travers mon stage que j’ai pu me découvrir professionnellement et m’assurer que le parcours que je choisissais correspondait vraiment à mes aspirations de vie.

Enfin, l’échange étudiant était de loin la meilleure expérience de mon parcours. Pour moi, il n’y a pas meilleur moyen de devenir que de se déraciner, car dans la vulnérabilité on devient plus forts, dans la distance on se rapproche autrement et dans la solitude on retrouve soi et les autres. Étudier à l’étranger ouvre des portes, mais aussi notre vision du monde. La grandeur d’une telle expérience est inexplicable. Il faut la vivre pour comprendre.

Maintenant, c’est la fin de mon parcours universitaire. Tout ça est derrière moi, mais aussi en moi. Ces expériences font maintenant partie de qui je suis. Je m’apprête à devenir autrement à travers un autre chapitre. En écrivant ces lignes, je suis envahie par la peur de l’incertain. Mais, comme l’a dit si bien Victor Hugo, « le bonheur est parfois dans l’inconnu ».

Je suis bien consciente que l’inconnu peut sembler effrayant, mais il est bien moins effrayant que le fait de regretter de ne pas avoir essayé de nouvelles choses. C’est pourquoi je dis : c’est à toi de jouer, jeune universitaire. Que ton aventure à l’Université de Montréal soit aussi épanouissante que la mienne. Participe, engage-toi, fais un stage, découvre, exprime-toi et plonge dans l’inconnu. Je te souhaite de devenir la meilleure version de toi-même et de profiter à fond de ta vie étudiante, qui passe en un clin d’œil.

Thabata Schultz

Au cœur de la Franc Maçonnerie

Des hommes dont les noms ne vous sont pas inconnus : Alexandre Dumas, Léon Tolstoï, Isaac Newton ; femmes aussi ; comme Maria Deraisme, voltairienne, grande oratrice. Tous ont fait partie de la célèbre organisation de la Franc Maçonnerie.

Création de la Franc Maçonnerie

La Franc Maçonnerie naît à Londres en 1717. Cinq années après sa création est publiée la constitution d’Anderson, texte fondateur affirmant que l’essence de la Franc Maçonnerie est la recherche de la vérité et l’étude morale. Cette aventure humaine est issue du courant Humaniste du XVIème siècle ainsi que celui des Lumières du XVIIIème siècle.

En France, cette organisation voit le jour quelques années après celle des britanniques. La plus grande loge de France, le Grand Orient de France fut érigé en 1773.

Les traditions sont bien différentes entre les britanniques et les français. En effet, en Angleterre, les références à Dieu sont obligatoires dans la Franc Maçonnerie. En outre, les femmes et les sujets sociétaux n’y sont pas représentés. La France, quant à elle, accepte plusieurs religions ainsi que les personnes athées. En son sein, les discussions se font autour de thèmes symboliques mais également sociétaux. De plus, le pays est doté d’obédiences masculines, féminines et mixtes. La France compte environ une quarantaine d’obédience.

Pour comprendre les termes :

Une loge maçonnique représente le groupe de francs-maçons au niveau local. Une obédience maçonnique illustre l’ensemble des loges maçonniques.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le Maréchal Pétain dissout les loges et interdit la Franc Maçonnerie. Des persécutions, des déportations et le vol des archives par les allemands ont lieux. Il y a entre 2 millions et 4 millions de francs-maçons contre 7 millions après 1945.

L’extrême droite n’est pas acceptée dans cette organisation car elle ne respecte pas le droit humaniste et les valeurs de la Franc Maçonnerie, selon cette dernière.

Symbole de la Franc Maçonnerie

Crédit photo: National Geographic

Fonctionnement de la Franc Maçonnerie

Les séances prennent place dans des temples spécifiques comme le temple de GLUA en Angleterre et le temple Lafayette en France. L’ordre de la Franc Maçonnerie est constitué de différents grades : apprentis, compagnons et maîtres. Pendant 2 ans, l’apprenti ne doit pas parler, mais seulement écouter.

Le président est appelé « vénérable maître » et ne peut être élu que trois fois. Lors des séances, on trouve deux surveillants qui encadrent les travaux des compagnons.

Personne ne peut prendre la parole, on la demande en ne s’adressant qu’au vénérable maitre. De ce fait, il n’y a pas d’affrontement entre les membres.

Construction d’une séance au sein de la Franc Maçonnerie :

1.    Entrée des participants avec un mot de passe pour entrer

2.    Rituel d’ouverture

3.    Validation

4.    Planche : travail préparé par l’un des membres de l’atelier sur un thème donné ou proposé. Ce dernier doit ensuite la présentée pendant 20 à 50 minutes. L’objectif est de poser des pistes sur lesquelles le groupe pourra travailler.

5.    Discussion

6.    Rituel de fermeture

7.    Sortie des participants

Il existe d’autres travaux en dehors des travaux ordinaires. En effet, on peut citer le passage sous le bandeau pour les candidats à l’organisation. Ils sont reçus par le vénérable maitre qui déclenchent 3 enquêtes avec 3 thématiques dont le candidat devra parler pendant 2 heures. Ce dernier a les yeux bandés pour ne se concentrer que sur ses dires mais également pour éviter que des personnes infiltrées ou mal intentionnées ne puissent voir le visages des membres.

Lors des séances, il y a des tenues spécifiques à respecter. Les apprentis et les compagnons ont des blouses blanches. Les maitres ont une blouse de couleur selon le rite sur lequel ils travaillent. Ils arborent également aussi une écharpe.

Finalement, on ne peut entrer en Franc Maçonnerie qu’à partir de 18 ans.

Les Francs-Maçons au Québec

La Grande Loge du Québec a été fondée en 1869. Elle est la plus ancienne obédience maçonnique du Québec. 18 loges travaillent principalement en français mais toutes sont devenues bilingues en 2014 même si la majorité continue de travailler en anglais.

Le nombre de francs-maçons au Québec a chuté, dû à des difficultés administratives. Chaque membre doit payer entre 150 $ et 500 $ par an. Cette somme est versée à des associations caritatives mais permet également de payer les loyers et l’administration des temples. Donc, moins il y a de membres, moins il y a d’argent pour les loges.

Crédit photo: Grand Québec 

En raison de leur nature secrète et de leurs rituels, les Francs-Maçons ont souvent suscité la méfiance des autorités et de la population. Que ce soit en France, en Angleterre ou encore au Québec et au Canada, les Francs-Maçons étaient et restent donc stigmatisés.

La Franc Maçonnerie : autour d’un débat entre société de réflexion et secte dangereuse

Même si ce n’est plus une société secrète, certains cérémoniaux demeurent secrets. Depuis presque trois siècles, la Franc Maçonnerie utilise des symboles et des rituels qui n'ont presque pas été modifiés depuis leurs création. Certains d'entre eux ont une origine très lointaine et floue, et deviennent le sujet de fantaisies.

Alors que d'un côté les francs-maçons revendiquent leur santé d'esprit et leur sens critique, ces pratiques irrationnelles ne correspondent pas à l’esprit cartésien et progressiste qu’ils défendent. Il en est de même du rite initiatique et du cérémonial.

On peut se questionner sur l'utilité de ce symbolisme et de ces rites maçonniques qui contribuent à la décrédibilisation et la méfiance de l’organisation de nos jours.

De plus, vous avez sans doute tous entendu des rumeurs sur la loyauté franc-maçonne qui se substitue parfois au droit national. Cela pose un problème éthique. Le franc-maçon jure serment de ne pas dévoiler ses secrets. Même s'ils sont aujourd'hui documentés, d'un point de vue éthique, les membres de cette société ne peuvent rien divulguer.

La Franc Maçonnerie n’est plus perçue aujourd’hui comme une société secrète car elle revendique ses objets de réflexions et publie des livres à ce sujet. Cependant, le caractère irrationnel et mystique de leurs cérémonies, de leurs tenues et de leurs rites crée un fossé avec nos sociétés contemporaines.

Clara Perret

Sources

https://www.youtube.com/watch?v=XCCVFNa_pZE

https://freimaurerei.ch/fr/le-rite-et-le-sacre-dans-lordre-maconnique/

https://www.lexpress.fr/societe/ce-que-cachent-les-francs-macons_484850.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_Loge_du_Qu%C3%A9bec#Fonctionnement

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1878245/francs-macons-maconnerie-organisation-loge-recrutement

https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/le-15-18/segments/chronique/194521/histoire-franc-maconnerie-conspiration-conspirationnisme-montreal

https://isabelle-kevorkian.over-blog.com/2016/07/3-minutes-pour-comprendre-la-franc-maconnerie.html

http://www.astrosurf.com/luxorion/franc-maconnerie3.htm

Témoignage de Pierre Gandonnière (Franc Maçon)

ComMédia - Édition de mars

Bonjour à nos lecteur.e.s!

L’équipe du journal vous souhaite un beau début de printemps, qui annonce l’arrivée imminente du beau temps (et de la fin de session, mais n’y pensons pas). L’équipe du journal vous a concocté une édition de mars toute fraiche et remplie d’articles qui sont de vraies pépites; allez y jeter un coup d’œil quand vous aurez un instant, que ce soit dans les transports en commun ou dans le confort de chez vous.

On vous souhaite une lecture des plus palpitantes, et de ne pas lâcher, on va y arriver à la fin de la session!

Sarah-Maude, rédactrice en chef

La Russie à la (re)conquête de son espace vital

Crédit photo : newsroom.ap.org

Le 24 février 2022, Vladimir Poutine annonce le début de l’invasion de l’Ukraine. Stationnées depuis des mois à la frontière du pays, les troupes russes pénètrent dans le pays et les bombardements débutent. Entre menaces et tentatives d’intimidation de la part du président russe, les hostilités sont lancées pour de bon (Le Parisien. 2022, 30 mai). Alors que les relations entre les pays occidentaux et la Russie étaient de plus en plus mises à mal, cette invasion est le point de rupture et le début d’un nouveau conflit entre le monde occidental et la Russie. Pour comprendre l’état actuel des choses, il est essentiel de remonter dans le temps et d’analyser les éléments clés ayant mené à de telles hostilités.

Poutine à la recherche d’une puissance russe d’antan

Grandement touché par l’effondrement de l’URSS et la perte de puissance de la Russie, Vladimir Poutine s’est donné, dès son arrivée au pouvoir, comme mission principale de redonner sa puissance et sa splendeur à la Russie. Le président russe a une réelle volonté de rompre avec ce qui s’est fait dans le passé et notamment ce qui a causé la perte de l’Union soviétique. (Radio-Canada. 2005, 25 avril) Pour Poutine, la chute de l’URSS est la « plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle », et à ses yeux cela a été « une désintégration de la Russie historique sous l’appellation d’Union soviétique.” (Osborn, A. Ostroukh, A. 2021, 12 décembre) Mais Vladimir Poutine n’a pas tout de suite attaqué frontalement l’Occident; il lui a fallu d’abord bien comprendre les rouages, prendre sa place et composer avec les forces et les faiblesses de ceux qu’ils considèrent comme ses ennemis et comme les responsables du délitement de la Russie. Poutine a très vite compris qu’il lui était essentiel de se faire accepter par les puissances étrangères et d’attirer des capitaux dans le but de développer au mieux son pays. Il met en avant la nécessité de s’intégrer au monde multipolaire. (Nikonov, V. 2001)

La Russie se rapproche très vite des institutions internationales et se dit favorable à une collaboration étroite avec les membres de l’Union européenne. Au début de son mandat, la politique extérieure de Poutine a pour but de rétablir un dialogue serein avec l’Occident et de revenir au premier plan sur la scène internationale. La Russie semble vouloir donner des gages prouvant leur bonne foi et leur volonté de participer à la politique mondiale. (Nikonov, V. 2001) Même s’il existe quelques tensions sur certains sujets tels que la Tchétchénie ou encore sur le rôle et le pouvoir de l’OTAN, les relations entre l’Occident et la Russie semblent être plus apaisées au début du mandat de Poutine. (Nikonov, V. 2001) L’Allemagne a longtemps agi pour un retour à l’apaisement entre les puissances occidentales et la Russie. Derrière cette démarche, il y a une question diplomatique, mais aussi commerciale. (Martens, S. 2009) Au début des années 2000, pour le chancelier allemand Gerhard Schröder, les relations germano-russes sont « marquées par un degré de confiance et un esprit de partenariat qu’il était difficile d’imaginer il y a deux ans ». (Nikonov, V. 2001)

Un développement économique inégal et limité 

Sur le plan économique, Vladimir Poutine a très vite compris que la libéralisation du marché et la circulation des capitaux étaient obligatoires. Dès son arrivée au pouvoir, le chef d’État s’attaque aux oligarques et à la corruption, et met la main sur l’industrie pétrolière et gazière. (De Gliniasty, J. 2015) Cette restructuration de l’économie et le retour de capitaux venus de l’étranger permettent à la Russie de connaître une période de forte croissance entre 2001 et 2008, le taux de croissance étant aux alentours de 7% durant cette période. (De Gliniasty, J. 2015) Malgré une libéralisation économique, le pouvoir russe exerce un grand contrôle sur les entreprises et n’hésite pas à mettre au pas certains oligarques tels que Oleg Deripaska, fondateur de l’entreprise de production d’aluminium Rusal.  (TF1 INFO. 2022, 2 septembre) Les dirigeants des grandes entreprises telles que Gazprom, Rosneft ou Rosoboronexport ont un lien direct avec le Kremlin et le pouvoir russe. (Laïdi, A. 2009) (TF1 INFO. 2022, 2 septembre) Il y a lien très étroit entre le pouvoir et la politique sous Poutine, ce qui lui permet de maintenir un contrôle sur ces entreprises et d’en faire une arme de guerre sur le plan politique ou économique.

Pourtant, la croissance économique russe ralentit peu à peu et on observe qu’une partie de la Russie n’en a peu ou pas du tout profité. En effet, certaines régions ont été laissées pour compte et les zones rurales n’ont pas connu la même évolution (Kastouéva-Jean, T. 2015). Le trop grand contrôle de l’État sur les sociétés, le non-respect de la propriété privée et le fait que les budgets soient basés en grande partie sur les impôts versés par les grandes entreprises d’hydrocarbures sont des facteurs qui expliquent le ralentissement du développement économique russe (Kastouéva-Jean, T. 2015). La trop grande dépendance au gaz et au pétrole de l’économie russe pose problème lors de la chute des cours. Toutefois, l’un des points positifs de la politique de Vladimir Poutine est le taux de chômage qui a baissé depuis son arrivée au pouvoir passant de 10% à 5,50%. En ce qui concerne le budget de l’État, bien que l’équilibre du budget soit de plus en plus compliqué à obtenir en raison de la corruption et la fuite des capitaux qui gangrènent l’économie russe, l’État n’a pas hésité à doubler le budget de l’armée sur les 20 dernières années. (De L’Espinay, T. & Alexandre, V. 2020, 22 avril)

Au fil du temps, et avec les tensions grandissantes, la Russie s’est de plus en plus isolée et son économie en a été affectée. Sur le plan intérieur et extérieur, la politique de Vladimir Poutine s’est graduellement durcie.

Une Russie conquérante à la recherche du contrôle de son espace géostratégique

Poutine veut assoir sa domination et écarter tout ce qui pourrait la perturber. L’Occident et le modèle prôné qu’il juge comme « décadents » peuvent influencer la population russe, et il est donc essentiel de lutter contre cela pour le président russe.(La Libre. 2022, 15 février).  La Russie conquérante a besoin de maintenir et d’agrandir son « espace vital ». Toute menace prétendue, qu’elle soit de nature idéologique, commerciale, militaire ou diplomatique est une occasion pour Vladimir Poutine de faire des coups de force, et montrer qu’il ne cédera rien face à l’occident.

Pour limiter cet impact et contrôler son espace, la Russie s’appuie grandement sur la communauté des États indépendants (CEI) et sur les nombreux accords qui la composent (Sénat). Lors de l’invasion de l’Ukraine, Vladimir Poutine a mis en avant la volonté de mener une opération visant à « dénazifier » et démilitariser l’Ukraine, et sauver les populations opprimées dans le Donbass depuis 2014 et les accords de Minsk. (BBC News Afrique. 2022, 21 novembre) En réalité, c’est la peur de voir son influence se réduire qui justifie une telle intervention. La Russie craint que l’Ukraine se rapproche un peu plus de l’OTAN et de l’Union européenne et finisse par y adhérer. (Vairet, F. 2022, 25 février) Un tel évènement réduirait la zone d’influence de la Russie et permettrait à l’idéologie occidentale de frapper à la frontière russe, et potentiellement contaminer la population. (BBC News Afrique. 2022, 21 novembre) De plus, l’Ukraine (et surtout Kiev) est un symbole fort pour la Russie. En effet, c’est à Kiev que la nation russe a vu le jour; la ville est donc liée aux origines de la nation, à sa conception et à son existence. (Larané, A. 2021, 17 novembre) Pour Poutine, qui est arrivé au pouvoir en surfant sur la nostalgie d’une Russie forte, en utilisant tous les moyens pour mettre la population de son côté et en se construisant une image d’homme fort et conquérant, il était essentiel de montrer qu’il serait intraitable en ce qui concerne le contrôle de ses frontières et des territoires sur lesquels il exerce son influence. L’Ukraine représente un enjeu géostratégique, géopolitique mais aussi un enjeu de politique intérieure important. En s’engageant dans une telle guerre, Vladimir Poutine a pris le risque de perdre son rôle sur la scène internationale et de se voir mis de côté, mais aussi le risque de voir sa population lui tourner le dos si le conflit ne tourne pas en sa faveur. Dans une Russie déjà divisée, un enlisement dans une telle guerre pourrait causer de grandes difficultés à Vladimir Poutine.

Au fil des années, les relations entre l’Occident et la Russie se sont dégradées, malgré un espoir de bonne entente et de coopération au début de la prise de pouvoir de Vladimir Poutine. Même s’il faut reconnaître quelques erreurs et faux pas du point de vue diplomatique de la part de l’Occident, la volonté d’expansion et de retour d’une Russie forte et conquérante, et qui ne respecte pas les règles diplomatiques, sont les réels facteurs d’une telle escalade de la violence. C’est ce qui a mené à la guerre économique, idéologique et militaire (pour le cas de l’Ukraine) entre l’Occident et la Russie. Vladimir Poutine ne semble pas vouloir faire marche arrière et il est maintenant engagé dans une guerre, de laquelle il ne sortira dans tous les cas pas comme le grand vainqueur.

 Rayane Ouchene

Sources

BBC News Afrique. (2022, 21 novembre). Guerre Ukraine — Russie : Pourquoi la Russie a-t-elle envahi l’Ukraine et la guerre de Poutine a-t-elle échoué ? https://www.bbc.com/afrique/monde-63682152

de Gliniasty, J. (2015). L’Occident et la Russie depuis 1989 : les grands malentendus. Revue internationale et stratégique, 99, 117-124. https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2015-3-page-117.htm

De L’Espinay, T. & Alexandre, V. (2020, 22 avril). Le bilan des années Poutine en 15 graphiques. leparisien.fr. https://www.leparisien.fr/international/le-bilan-des-annees-poutine-en-15-graphiques-20-12-2017-7463886.php

Kastouéva-Jean, T. (2015). Le système Poutine : bâti pour durer ?. Politique étrangère, 53-65. https://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2015-2-page-53.htm

Nikonov, V. (2001). La Russie et l’Occident : des illusions au désenchantement. Critique internationale, https://www.cairn.info/revue-critique-internationale-2001-3-page-175.htm

Martens, S. (2009). La politique russe de l’Allemagne : entre attentisme et pragmatisme. Revue internationale et stratégique, 74, 60-73. https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2009-2-page-60.htm

Laïdi, A. (2009). L’intelligence économique russe sous Poutine. Études internationales40(4), 631–646. https://www.erudit.org/fr/revues/ei/2009-v40-n4-ei3591/038935ar/

La Libre. (2022, 15 février). Comment Moscou voit le monde. La Libre.be. https://www.lalibre.be/debats/opinions/2022/02/15/comment-moscou-voit-le-monde-WNLZ3MCRZBGFPKEAVRTE4HXZR4/

Larané, A. (2021, 17 novembre). Russie De Kiev à Moscou, naissance d’un peuple. herodote. https://www.herodote.net/De_Kiev_a_Moscou_naissance_d_un_peuple-synthese-1875.php

La Libre. (2022, 15 février). Comment Moscou voit le monde. La Libre.be. https://www.lalibre.be/debats/opinions/2022/02/15/comment-moscou-voit-le-monde-WNLZ3MCRZBGFPKEAVRTE4HXZR4/

Le Parisien. (2022, 30 mai). Guerre en Ukraine : chronologie d’une invasion. leparisien.fr. https://www.leparisien.fr/international/guerre-en-ukraine-chronologie-dun-conflit-en-quatre-dates-04-03-2022-ANMFE3WI6ZAIBKXRNPQ2VLADJI.php

Osborn, A. Ostroukh, A. (2021, 12 décembre). Poutine qualifie la chute de l’URSS de « désintégration de la Russie historique ». U.S. https://www.reuters.com/article/russie-poutine-urss-idFRKBN2IR0BE

TF1 INFO. (2022, 2 septembre). VIDÉO - Quand Vladimir Poutine faisait plier les oligarques. TF1 INFO. https://www.tf1info.fr/international/video-quand-vladimir-poutine-faisait-plier-les-oligarques-2231147.html

Radio-Canada. (2005, 25 avril). Vladimir Poutine nostalgique de l’URSS. Radio-Canada.ca. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/243749/poutine-discours-nation

Sénat. La Russie et ses relations extérieurs après la réélection de Vladimir Poutine. https://www.senat.fr/rap/r03-317/r03-31712.html

Vairet, F. (2022, 25 février). Mais pourquoi la Russie envahit-elle l’Ukraine maintenant ? Les Echos Start. https://start.lesechos.fr/societe/economie/mais-pourquoi-la-russie-envahit-elle-lukraine-maintenant-1389444

Une histoire de flirt

Bien que la mode soit souvent associée à l’éphémère et à l’obsolescence, c’est en s’alliant avec l’art qu’elle devient soudainement un moyen de s’échapper de la réalité et non de s’y enfermer. Cette fusion fait alors en sorte que l’art inspire la mode à se renouveler et à sortir des chemins battus, tandis que la mode offre à l’art une façon de se concrétiser, mais aussi de devenir accessible et utilitaire. C’est donc ce croisement qui crée un univers où l’expression artistique et la créativité sont reines, transcendant toutes limites. Après tout, « l’idée c’est aussi de bouleverser les codes culturels » (Martet, 2018)

Parkes, J. (2023). Louis Vuitton overhauls stores with Yayoi Kusama polka-dots and life-like animatronics. Dezeen. https://www.dezeen.com/2023/01/15/louis-vuitton-yayoi-kusama-polkadots-stores/

Plusieurs collaborations deviennent dès lors intéressantes à analyser. Toutefois, il y en a une qui sort de l’ordinaire ; celle de Louis Vuitton et Yayoi Kusama. En 2012, leur première collaboration avait suscité une forte agitation. (Peters, 2022). C’est pourquoi la maison de luxe a décidé de créer une seconde collaboration de prêt à porter, cette fois-ci ornée de petits pois stylisés, qui évoque de la différence, de l’unique. De plus, Louis Vuitton a cherché à se surpasser et à sortir des limites du déjà vu en allant jusqu’à créer des représentations 3D de l’artiste, mais aussi en transformant ses boutiques en véritables galeries d’art.

Cette collection glamour mélange designs, motifs et coupes. Elle allie l’avant-gardiste et le conservatisme. C’est avec finesse qu’elle offrira, par exemple, une belle paire de jeans tout à fait banale, mais soudainement transformée. C’est cet agencement de goûts et d’idées qui prouve que la mode a besoin de l’art et que l’art, lui, profite de ce besoin pour s’auto propulser. C’est vrai, « Surnommée La Princesse aux pois » (Peters, 2022), cette artiste contemporaine âgée de 93 ans est considérée comme étant l’une des plus influentes de sa génération. Ayant participé à de nombreuses expositions personnelles, mais aussi collectives, il n’est pas rare de voir le mot « complet » à côté du nom de Yayoi Kusama dans les musées et les galeries du monde entier. Voilà une façon de prouver que la mode permet aussi aux artistes collaborateurs de se faire découvrir, comprendre et valider.

Zara, F. (2022). Le bugie a pois di Yayoi Kusama, un'Alice sotto l'effetto di allucinogeni. IL Foflio. https://www.ilfoglio.it/il-foglio-arte/2021/08/28/news/le-bugie-a-pois-di-yayoi-kusama-un-alice-sotto-l-effetto-di-allucinogeni-2836122/

« Depuis la création de la haute couture au milieu du 19ème siècle, les couturiers ont toujours été très proches des artistes » (ELLE Belgique, 2017) et comme disait une célèbre créatrice : « La mode se démode, l’allure est intemporelle » (Laré, 2023). Gabrielle Chanel avait donc raison sur ce point, la mode en tant que tel fini toujours par faner et c’est pourquoi elle flirte continuellement avec l’art, comme bien des designers. C’est une façon pour elle de créer de l’éternel, une façon pour elle d’offrir une nouvelle forme d’accessibilité ; celle de pouvoir voir avec ses yeux quelque chose qui est purement tiré de l’irréalisme et qui est normalement réservé à l’élite. La mode a toujours, d’abord et avant tout, été présentée comme étant « un projet créatif mais c'est aussi une vibrante et puissante industrie, et un instrument très important pour exprimer sa créativité, et construire son identité » (Garrigues, 2018). Mais c’est en l’assemblant avec l’art qu’elle devient encore plus grande, plus imposante, intemporelle. Après tout, Yves Saint-Laurent l’a dit lui-même, la monde est « un métier qui n’est pas tout à fait un art, mais qui a besoin d’un artiste pour exister » (Précourt, 2010).

Pérez, L. (2022). The infinite world of Louis Vuitton et Yayoi Kusama. HIGHXTAR. https://highxtar.com/the-infinite-world-of-louis-vuitton-and-yayoi-kusama/?lang=en

Mégane E. English

Sources

Elle Belgique. (2017). L’art et la mode : Une histoire de collaborations. ELLE Belgique. https://www.elle.be/fr/172220-lart-mode-histoire-de- collaborations.html#:~:text=aupr%C3%A8s%20du%20public%20!,Quand%20sont%20n%C3%A9es%20les%20collaborations%20%3F,au%20monde%20d e%20l'art.

Garrigues, M. (2018). Comment art et mode se conjuguent-ils pour créer le spectaculaire ? Vogue. https://www.vogue.fr/culture/a-voir/story/comment-lart-et-la-mode-sentremelent- pour-creer-le-spectaculaire-vogue-fashion-festival-2018/4410

Laré, C. (2023). Tweed Toujours! Stylist. https://www.stylist.fr/comment-porter-le-tweed-la-matiere-indemodable-veritable- classique-de-la-garde- robe,316271.asp#:~:text=%E2%80%9CLa%20mode%20se%20d%C3%A9mode%2C%2 0l,un%20must%20%C3%A0%20savoir%20ma%C3%AEtriser.

Martet, C. (2018). L’art et la mode ne font-ils qu’un? Kazoart Blog. https://www.kazoart.com/blog/lart-et-la-mode/

 Peters, A. (2022). Pour la deuxième fois, Louis Vuitton et Yayoi Kusama signent une capsule inédite. Vogue. https://www.vogue.fr/mode/article/louis-vuitton-yayoi-kusama-capsule

Précourt, D. (2010). Livres - Un autre Yves Saint Laurent. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/lire/290253/livres-un-autre-yves-saint-laurent

Passion Podcast!

 Comment ne pas tomber amoureux de ce média si accessible et accommodant ? On le sait, on le vit, on le constate, le podcast prend une place de plus en plus grande dans notre quotidien et avec raison ! Il nous accompagne dans le train, dans le métro, au travail, à l’école, dans la voiture, à la maison… On peut l’écouter seul.e ou entre ami.e.s et en accomplissant d’autres tâches. Les possibilités de consommation qu’il nous offre sont grandes, d’où le fort attrait porté à son égard. Le podcast s’avère jouer plusieurs rôles dans notre journée et c’est ce qui contribue également à sa popularité. Effectivement, selon une étude menée chez de jeunes adultes aux États-Unis, les 3 grands facteurs motivant l’écoute d’un podcast sont le besoin de divertissement, d’évasion et d’éducation (Craig & Al., 2023). Ainsi, nous cherchons à être stimulés et amusés, à nous éloigner mentalement d’une situation ou d’une tâche, à oublier nos tracas, à apprendre de nouvelles choses, à suivre l’actualité, etc. En fait, on aime le podcast parce qu’il nous tient compagnie ! Il ne faut surtout pas oublier de mentionner à quel point on aime partager nos podcasts favoris du moment avec nos famille et ami.e.s. Pour ma part, je ne dis jamais non à une nouvelle suggestion ! Alors, voici pour vous quelques idées de podcasts de tous genres à découvrir qui sauront combler vos besoins et votre curiosité à coup sûr !

La vie Sociale

Dans ce nouveau podcast, Karl Hardy et Cam DS vous amènent à la rencontre de gens inspirants en quête de sens à la sortie de la pandémie. Le duo d’animateurs si bien assortis mettent en lumière, avec leurs invités, les changements et transitions vécus au cours des dernières années. À travers des discussions authentiques et constructives, ils se questionnent sur la place de l’individu au sein de ce que nous devenons collectivement. Un podcast tout en ouverture qui saura vous réchauffer le cœur !

Vous ne pourrez qu’être charmé.e.s par les deux animatrices et humoristes Jessica Chartrand et Véronique Isabel Filion qui accueillent avec finesse et bienveillance divers humoristes afin de leur faire partager leurs pires peurs. Oui, oui, même les humoristes ont peur ! Ceux-ci se confient sur leurs phobies les plus concrètes, de même que sur les plus farfelues, vous garantissant plusieurs fous rires ! Et qu’y a-t-il de mieux que de savoir que nous ne sommes pas seul.e.s dans notre angoisse ?!

Besoin d’une bonne dose de frissons dans le dos ? Vous serez servi.e.s avec les histoires dégotées par Joany et Grégory. Le duo, parfois accompagné d’invités, présente des cas de meurtres irrésolus ainsi que des phénomènes inexpliqués survenus aux quatre coins du monde, qu’ils tentent d'élucider à chaque épisode. Toujours amené avec un soupçon de légèreté et d’humour, ce podcast saura assurément vous sortir de votre quotidien le temps d’un épisode… ou deux !

Parce qu’il est parfois difficile d’obtenir des réponses claires et fiables concernant notre santé, les deux étudiantes en pharmacie à l’Université de Montréal, Gabrielle Cataford et Gabrielle Fiset, nous offrent les informations que nous cherchons à portée de main ! Chaque semaine, elles reçoivent des spécialistes afin de discuter des sujets et préoccupations majeurs dans le domaine de la santé ainsi que de trucs et faits pratiques, mais souvent méconnus du public. Pour un podcast dynamique et éducatif, n’allez pas chercher plus loin !

Angelo Rubino s’entretient avec des entrepreneur.e.s issus des milieux politiques, artistiques et entrepreneuriaux pour vous faire découvrir des parcours de vie inspirants, ainsi que des projets dynamiques et hauts en couleur. Étant lui-même issu de ce milieu, il apporte une contribution très pertinente à la discussion sur une réalité qui nous est parfois étrangère et inaccessible. Ce podcast saura vous dépayser et piquer votre intérêt sans aucun doute !

Vous pourrez retrouver les podcasts ci-haut sur Apple Podcast - Balados ou sur toute autre plateforme. Bonne écoute !

Jaymie Vézina

Sources

Clay Martin CRAIG, Mary Elizabeth BROOKS & Shannon BICHARD (2023).  PODCASTING ON PURPOSE: EXPLORING MOTIVATIONS FOR PODCAST USE AMONG YOUNG ADULTS, International Journal of Listening, 37:1, 39-48, DOI: 10.1080/10904018.2021.1913063.

Actualité : Bilan de l’inflation mondiale - Comprendre la hausse des prix.

TERME

Selon une définition de l’Insee, l'inflation peut être qualifiée comme étant « la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix".

FAITS

Comme nous l’avons tous constaté, notre époque connait une augmentation importante des prix. Le litre de diesel coûtant 1,40€ en juin 2021 est passé à 2,09€ en juin 2022, en France selon l’Insee. En ce qui concerne le Québec, le prix de l’essence était de 1,33 $ en 2021 pour devenir 1,99 $ l’année d’après. L’organisme de l’Insee affirme également que la France a connu une augmentation de 5,2% des prix à la consommation de 2021 à 2022. Le Québec a connu une inflation de 6,8%. De manière concrète, les canadiens ont senti l'effet de l'inflation à travers la montée nette des prix des nécessités courantes, à savoir les transports qui ont augmenté de 10,6 %, les aliments qui ont pris 8,9 % ou encore le logement à la hausse de 6,9 %.

A l’étranger, le bilan s’illustre à travers une augmentation de 8,6% aux États-Unis, de 7,9% en Allemagne ainsi que de 9,1% en Angleterre. On peut donc qualifier ce phénomène de mondial.

Au sein de la zone euro, « Eurostat » indique que « le taux d'inflation annuel en octobre 2022 est de 10,7% ». Parmi les pays de cette zone, la France possède, pour le moment, le taux d'inflation le plus faible. Ceci s’explique notamment, par les nombreux parcs nucléaires français qui permette au pays de ne pas dépendre des importations d’énergies fossiles russes. L’efficacité du « bouclier tarifaire », qui est le blocage des tarifs réglementés de vente, joue également un rôle important. Il permet à l’Etat de prendre en charge l’écart de coût entre ce tarif réglementé de vente et la moyenne des coûts des fournisseurs.

Au Canada, l’inflation reste élevée par rapport au pays de la Marianna, malgré une atténuation en décembre, selon les analystes de Statistique Canada.

Crédit photo: Banque d’images libres de droits Pixabay

CAUSES

Cette inflation globale peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Voici les principaux à avoir en tête pour comprendre ce phénomène :

La pandémie de Covid-19

L’épidémie de Coronavirus a entrainé la mise en place de mesures exceptionnelles afin de contenir la situation. Les populations ont connu la naissance du confinement qui a entrainé une baisse de la consommation des ménages et a différé l’investissement des entreprises. Cette période a, notamment, engendrée la fermeture de nombreuses chaînes de production, la désorganisation de circuits logistiques et des difficultés sur la scène du commerce internationale.

En outre, la Chine a connu un reconfinement dû à l’explosion des cas de Covid-19 en mars 2022. Cette mise en pause de « l’usine mondiale » a eu, de nouveau, des impacts sur la production et la logistique mondiale. Les usines et les ports ont tourné au ralenti pendant 3 mois entrainant un renchérissement des coûts de production et de transport.

La guerre en Ukraine

La guerre entre la Russie et l'Ukraine, qui a débuté le 24 février 2022, a de brutales répercussions sur le marché mondial. Le conflit se traduit par un choc d'offre en réponse aux sanctions économiques imposées à la Russie, par l'arrêt des exportations ukrainiennes et par des craintes de pénurie partout dans le monde.

Ces augmentations significatives s’expliquent notamment par le fait que les belligérants de la guerre sont d’importants producteurs de matières premières. La Russie est le deuxième exportateur de pétrole ainsi que le premier exportateur de gaz au monde. L’Ukraine, elle, se place comme un important producteur de denrées agricoles.

 Problème d’équilibre entre l’offre et la demande

De 2020 à 2021, les ménages ont diminué leur consommation en raison de la pandémie de Covid-19. Par conséquent, ils ont accumulé un important niveau d’épargne. Cette épargne a été possible grâce à l’aide des banques centrales. Elles ont, par exemple, permis aux États d’emprunter à des taux d’intérêt bas ou encore ont pris à leur charge les salaires des employés confinés.

A la fin de cette période pandémique, la demande a explosé pour des consommateurs voulant retrouver leurs vies quotidiennes passées rythmées par une société de consommation. Néanmoins, l’offre, très inélastique à court terme, n’a pas réussi à suivre l’allure, avec des entreprises encore fragilisées.

PRÉVISION POUR L’AVENIR

Selon les prévisions du FMI, le Fond Monétaire International, le taux d'inflation mondial devrait atteindre une moyenne de 8,8 % en 2022, puis diminuer jusqu’à 6,5 % en 2023, pour enfin arriver à 4,1 % en 2024.

La flambée des prix de l'énergie et des biens alimentaires représente à elle seule, 70% de l’inflation actuelle. Pour l’avenir, on peut anticiper une diminution des prix du pétrole, du gaz et de l'ensemble des matières premières. Ces déséquilibres semblent tous être en voie de résorption, même si cela se fait à des rythmes divers. Cette baisse devrait calmer les tensions inflationnistes même si ces dernières ne disparaîtront pas tout de suite.

La terre tremble de nouveau en contenu

Une femme regarde les sauveteurs qui cherchent des survivants sous les décombres à Hatay, en Turquie, le 7 février 2023.

CRÉDIT PHOTO : REUTERS / UMIT BEKTAS

Depuis le début de l'année 2023, la Turquie a été frappée par une série de tremblements de terre dévastateurs, provoquant des destructions massives et des pertes en vies humaines. La première secousse sismique a eu lieu le 9 janvier 2023 dans la province de Van, située dans l'est du pays, causant la mort de 57 personnes et en blessant plus de 1 000 autres. Moins d'un mois plus tard, le 7 février 2023, un autre tremblement de terre s'est produit dans la ville d'Istanbul, la plus grande ville de Turquie, causant la mort de plus de 350 personnes et en blessant des milliers d'autres.

La Turquie est un pays situé sur une faille sismique majeure et est souvent touchée par des tremblements de terre. Cependant, ces derniers événements ont été particulièrement dévastateurs, car ils ont frappé des zones densément peuplées et ont causé des dommages considérables aux infrastructures et aux bâtiments.
À la suite de ces tremblements de terre, les autorités turques ont lancé des opérations de secours et de récupération massives, mobilisant des milliers de membres du personnel de secours, de bénévoles et de travailleurs pour aider à retrouver les survivants et les corps des personnes décédées. Des hélicoptères, des avions et des navires ont été utilisés pour acheminer des fournitures d'urgence, des médicaments et de la nourriture aux zones touchées.

Cependant, les efforts de secours ont été entravés par de nombreuses difficultés, notamment des pannes d'électricité, des routes bloquées et des conditions météorologiques défavorables. Les autorités ont également dû faire face à des critiques concernant leur réponse initiale à la catastrophe, certaines personnes accusant le gouvernement d'avoir tardé à réagir.

Les conséquences de ces tremblements de terre seront ressenties pendant longtemps en Turquie, considérant les graves pertes humaines et matérielles que cette catastrophe naturelle a engendrées. Les autorités turques ont déclaré l'état d'urgence dans les régions touchées et ont lancé un appel à l'aide internationale pour aider à répondre aux besoins des personnes touchées.

Retenons ici que les tremblements de terre qui ont frappé la Turquie en début d'année représentent une crise majeure pour 2023, de par les nombreuses vies et infrastructures perdues, entraînant une réponse massive des autorités et de la communauté internationale. Il faudra du temps pour se remettre de ces événements, mais la solidarité et l'entraide, en Turquie comme à l’échelle mondiale, peuvent aider à surmonter cette crise.

Solenn Douieb

Sources

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1953895/tremblement-terre-seisme-istanbul