Une morale de vie

Te voilà toute petite ne sachant rien de ce que l'avenir te réserverait. Insouciante et souriante. Quand on est enfant, c'est ça la vie... non? Et plus tu vieillissais, plus tu te rendais compte que ta vie était loin d'être simple.

Une fois plus souciante de la vie, lors de l'adolescence, tu t'es vite rendue compte que tu étais loin d'avoir une vie parfaite. Ton père qui fut parti peu de temps après ta naissance n'eut sans doute pas conscience du mal que tu vivrais chaque jour en te réveillant. En te laissant avec ta mère, il n'avait pas deviné tout le mal qu'il te ferait.

Crédit: Diariste

Crédit: Diariste

En entrant au secondaire, tu croyais que le mal que tu vivais se dissiperait tranquillement et qu'au fil des jours tu oublierais que ton père existait. Malheureusement, il s'avère que chaque enfant a besoin de ses deux parents pour bien se développer. Tu n'as jamais pu l'oublier. Tu avais besoin de lui. Et les questions apparurent : pourquoi t'a-t-il fait ça? Qu'est-ce que tu as bien pu faire pour vivre une telle terreur? Des questions qui viennent et reviennent continuellement dans ta pensée. Des questions auxquelles tu ne seras jamais capable de répondre. Comment éliminer tout ce mal qui est en toi? Comment avoir confiance en toi? Comment avoir confiance envers les autres?

En vieillissant, tu croyais être capable de vivre avec ça. Tu croyais être capable d'accepter le fait de ne pas avoir de papa. Malheureusement, c'est loin d'être aussi simple. Tout le mal que tu as eu t'apporte probablement toujours, aujourd'hui, autant de questionnements. Tout ce mal t'as fait vivre bien pire que le deuil d'un père : il t'a fait vivre l'intimidation, le rejet d'une fille qui n'était pas capable de se faire confiance. Parce qu'essaie de te faire confiance quand tu crois que ton papa est parti parce que tu n'étais pas assez bien ou assez belle pour lui. Tu as vécu l'enfer et tu le vis encore chaque jour. Tu as souvent pensé à t'enlever la vie. Tu croyais que tout ça te ferait du bien et que tu ne souffrirais plus.

Et puis, une nuit à l'urgence, c'est là que tu as vu cet inconnu recouvert d'un drap blanc; il venait de mourir. Tu as alors compris que la vie était si fragile et que l'on pouvait partir n'importe quand. Puis, c'est là que tu as pensé aux autres, aux gens que tu aimes, aux gens qui t'aiment. Tu as senti une force en toi qui te donnerait le goût de continuer d'avancer. Tu es donc sortie de l'hôpital avec une nouvelle manière de voir les choses, une force inestimable qui allait te donner le courage qui te manquait. Tu te sentais enfin libre. Tu n'oublieras jamais les blessures que tu as eues, mais enfin, tu pouvais respirer et vivre à fond ta vie de jeune adulte. Enfin, oui, tu as compris qu'être heureuse ne dépend que de toi. Que chaque personne est bel et bien maître de son bonheur.

Maintenant, tu vis une journée à la fois et tu te sens libre de ce que tu fais ou de ce que tu feras. Le mal n'a pas disparu, ton père n'est pas revenu à tes côtés, malgré le fait qu'il vive toujours dans la même ville que toi. Tu as juste appris à regarder arriver l'avenir la tête haute, d'une manière positive. Réalisons que notre vie est importante et que celle-ci peut être ébranlée à tout moment! Ayons le courage d'aider et de s'aider! Ayons le courage d'avancer et de poursuivre notre vie malgré nos obstacles. Soyons forts!

Crédit: Sens Okare

Crédit: Sens Okare